Trier sa garde-robe pour garder l’essentiel

trier garde robe

Lorsque Naëlle, organisatrice de l’événement VEPSI (Ventes Privées Solidaires), m’a demandé de participer à son vide-dressing en tant que blogueuse, j’ai paniqué. Tout était réuni pour me plaire pourtant : la mise en avant durant tout un weekend de créateurs engagés pour une mode plus responsable, une partie des profits reversée à une association, le seconde main comme alternative trendy, de chouettes valeurs et des good vibes… Tout était rassemblé je vous dis !

Pourtant, la perspective de participer au vide-dressing ne m’enchantait guère… Pour dire vrai, j’ai même d’abord refusé. Je m’étais persuadée que je n’avais rien à vendre, et que de toutes façons ça n’intéresserait personne. C’est vrai quoi, je limite et réfléchis mes achats depuis plusieurs années, je n’ai jamais vraiment suivi la mode… Et puis j’y tiens à mes vêtements !

Délester sa garde-robe

Quelques semaines ont passé et cette histoire continuait de me tracasser. Je me suis retrouvée devant mon armoire. Et j’ai analysé, trié, essayé, déplié, repensé. Écarté.

J’avais finalement écarté certaines choses. Je pensais les aimer comme les autres, mais il y avait en fait quelque chose qui clochait : un pull qui grattait, une robe qui me rappelait de mauvais souvenirs, un pantalon qui ne m’allait pas si bien que ça, une jupe dont je m’étais lassée… Finalement, pour quelqu’un qui n’avait rien à vendre, je me suis surprise à faire un petit monticule de vêtements bien séparé du reste.

Je savais reconnaître d’un seul coup d’œil ceux que j’aimais plus que tout et que, pour rien au monde (sans exagération bien sûr), je n’aurais délaissés. Ceux qui me racontent des histoires, et ceux qui me rendent jolie. Le véritable travail revenait à trier les autres, ceux qui ne réveillaient pas la petite flamme. Pour les identifier, je me posais tour à tour ce genre de questions :

Est-ce que je me sens à l’aise dedans ?

La question me semblait essentielle, et pourtant j’avais véritablement attendu jusque-là pour me la poser. Je conservais dans mon armoire, et portais d’ailleurs toujours, des pièces qui me démangeaient ou me serraient. Franchement, la vie est trop courte pour s’encombrer de vêtements qui ne nous laissent pas libres de nos mouvements et brident notre capital bonheur ! C’était le moment ou jamais de les mettre de côté.

Est-ce qu’il est à ma taille ?

Ma silhouette a très peu évolué depuis mes 16 ans, je n’ai donc pas plusieurs types de tailles dans mes placards. En revanche, c’est clairement une question à se poser tout en essayant ses vêtements devant un miroir.

Est-ce qu’il me rend jolie ?

Parfois on s’éprend d’un vêtement, et il ne nous rend son amour que trop peu (l’ingrat !). Une coupe qui ne convient pas à notre morphologie, des couleurs qui ne nous vont pas au teint… Il suffit de passer le vêtement pour se trouver un air fatigué ou complexer sur l’image renvoyée par le miroir. L’important, c’est de se sentir bien dans ce que l’on porte. D’avoir des vêtements qui permettent de marcher la tête haute et le regard assuré. D’avoir confiance en soi. De se savoir jolie. Tout ce qui n’y contribue pas n’a rien à faire sur vos épaules !

Est-ce qu’il me procure un mauvais souvenir ?

Beaucoup de mes vêtements ont été achetés pour correspondre aux critères imposés par mon ancien métier. Il fallait quelque chose de sobre et d’élégant. Si j’essayais autant que faire se peut de choisir des pièces qui pouvaient aussi avoir une fonction le weekend, la plupart d’entre elles restent marquées de cette ancienne vie. C’est en mettant mon nez dans l’armoire que je me suis aperçue de cette empreinte qu’elles avaient conservée. Pour tourner la page, certaines se sont donc retrouvées sur la pile.

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Cette pièce ne me fait ni chaud ni froid. Est-ce que c’est un basique bien pratique que je peux ressortir à toutes les sauces ?

Il y a des pièces comme ça qui n’éveillent pas en nous le grand frisson mais qui sont pourtant indispensables ! C’est souvent le cas de certains T-shirts basiques mais bien coupés, que l’on enfile dès que l’on n’a pas envie de réfléchir le matin. Il revient alors de différencier à cette étape les bons basiques des faux basiques. Inutile de garder deux pièces similaires, surtout si l’une est moins bien coupée, délavée ou déformée.

Correspond-il à mes valeurs ?

J’ai toujours fait très attention à mes vêtements, et je les garde donc très longtemps. Il y a 5 ans, je ne me préoccupais pas de savoir ce qu’impliquaient mes bottines en cuir ou mes pulls en laine. Ma conscience a beaucoup évolué, elle s’est même émancipée. Si je porte encore aujourd’hui des fibres animales achetées par le passé, je sais que c’est non négociable pour certaines personnes. De la même façon, je porte encore des vêtements estampillés « fast fashion », parce que je les ai achetés il y a des années dans l’insouciance et que je les aime encore. Je les remplacerai petit à petit, quand viendra leur temps. Trier son dressing est un bon moment pour se poser ce genre de questions !

Je n’ai pas porté ce vêtement depuis plus d’un an

On dit souvent que les vêtements que l’on n’a pas portés depuis plus d’un an doivent être relégués dans la fameuse pile ! J’avais là-dedans des vêtements qui n’avaient pas été portés depuis bien plus longtemps. Mais vous savez, ils nous plaisent toujours (plus ou moins), ils renvoient de bons souvenirs, ils sont toujours en bon état… Alors pourquoi s’en débarrasser ? Parce que ça prend de la place, dans les placards comme dans nos têtes, et qu’on leur préfère de toute façon autre chose.

Voilà ce qu’il faut se dire : il comblera peut-être quelqu’un beaucoup plus que moi ! C’est cette perspective qui me plaisait dans le vide dressing. Ces vêtements que j’aimais ne partaient pas à la poubelle, ils partaient vivre d’autres aventures. Ils partaient construire d’autres belles histoires.

Garder l’essentiel

Et puis, de mon côté, je n’allais plus me retrouver qu’avec l’essentiel, ce qui est largement suffisant. Mes placards seraient plus aérés, tout serait mieux présenté. Ils ne seraient plus composés que de vêtements que j’aime, dans lesquels je me sens bien, et qui me font lever la tête. Des vêtements qui viendraient construire avec moi un bel avenir, dans lequel j’espère avoir plus de remords que de regrets. Me délester de cette façon me donnait presque des ailes.

C’est donc avec un peu de nostalgie, mais également beaucoup d’entrain, que j’ai constitué la pile de vêtements qui m’accompagnera à la vente VEPSI. J’ai contacté Naëlle, et je lui ai dit que, finalement, ça me ferait plaisir de participer à un beau projet comme le sien.

L’événement se tient samedi 10 et dimanche 11 mars à Paris, le weekend prochain en somme ! C’est une vente de créateurs engagés dans la mode responsable, venus du monde entier ! En parallèle se tient le fameux vide-dressing auquel je participe avec mes chers vêtements qui ne demandent qu’à être aimés davantage… Une vingtaine de blogueuses a également mis le nez dans l’armoire pour se délester du superflu et reverser une partie des gains de la vente à l’association Aide et Action.

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11 commentaires sur “Trier sa garde-robe pour garder l’essentiel

  1. Habitant dans un mini espace je me suis débarrassée de beaucoup de choses, pourtant je garde des vêtements qui ne me servent plus par nostalgie et se sont en fait des souvenirs, je les aime et je ne peux pas m’en défaire…
    Mais avec le printemps je vais essayer de faire du tri !

  2. Ca fait tellement de bien de trier, de prendre le temps de faire le point, de se poser les bonnes questions. C’est un très bel évènement, je ne suis pas surprise que tu aies été contacté et que tu y participes, il te correspond totalement je trouve.
    A bientôt,

  3. HAAAA le tri… J’en ai fait un avant mon dernier déménagement et un autre est en cours. Pour moi, le plus difficile, c’est de me séparer des vêtements que j’adore mais dans lesquels je ne rentre plus… C’est d’ailleurs ma prochaine étape.
    Et tout ça est donné à une association qui aide les gens à se réinsérer dans la vie professionnelle. L’asso les habille pour leur entretien d’embauche.

  4. Je fais rarement le tri dans mes vêtements ! Je ne suis pas une grande shoppeuse donc je n’ai pas énormément d’habits non plus, et ça doit me donner le sentiment que si je tri vraiment, je n’aurais plus rien à me mettre xD Mais les questions que tu nous proposes sont carrément pertinentes, je les note tout de suite !

  5. Je fais souvent du tri dans mes affaires. Déjà parce que moi, mon poids varie beaucoup donc la garde robe aussi et puis parfois certaines pièces ne me plaisent plus. Je ne les vends jamais, je les donne à des associations. En tout cas, ça fait un bien fou et c’est également sympa de s’acheter de nouvelles choses qui nous font nous sentir bien.

  6. je dois avouer que mon dressing j’ai du mal à le vider, mais ces fameuses questions vont certainement m’aider!

  7. Super cet article et il tombe super bien car il est temps pour moi aussi de faire un énorme tri dans mon placard (j’en ai bien besoin… ça s’entasse encore et encore) ! Mais c’est vrai que c’est dur de se séparer de ses vêtements… ils nous ont accompagné pendant des moments de notre vie ! C’est vraiment fou ce rapport qu’on a avec les vêtements ahah !
    En tout cas, c’est une très bonne chose que tu ai finalement accepter ce vide dressing !
    Bon dimanche !

  8. C’est vrai, l’été dernier (ou celui d’avant, je perds la notion du temps c’est ouf), j’avais aussi fait un tri dans mes fringues et ça fait un PUTAIN de bien, on a ENFIN de la place dans les placards sans que tout ne se casse la gueule, se mélange et se froisse 😀
    Et comme tu dis, j’ai viré les fringues :
    – qui ne me vont pas si bien que ça (souvent, achetées sur un coup de coeur sur le moment)
    – pas portées depuis l’an pèbre
    – mal taillées
    – inconfortables (le pull qui grattgratt, le t-shirt d’été super épais et noir qui donne trop chaud, celui qui est coupé court et que je dois tout le temps tirer, la jupe qui tourne)
    – les couleurs qui me font un teint de vieux champignon périmé (le bleu turquoise est ma couleur préférée que j’aime d’amour, mais le bleu turquoise et moi c’est pas réciproque, ça me fait un teint malade, on dirait que je vais gerber sur les pieds de mon interlocuteur quand j’en porte)
    Bref voilà.
    Et pour les chaussures, tu n’en as pas parlé mais je suppose que c’est pareil 🙂 Entre els inconfortables, celles où on se casse la gueule, celles qui font des ampoules… et j’ai jeté celles dont la semelle a été trouée à force de marcher avec (ça, je peux décemment pas les donner, et encore moins les vendre) 😉

  9. Ca fait vraiment un bien fou de trier ses vêtements, notamment les pièces liées à de mauvais souvenirs, ou à une ancienne image de nous. C’est comme un nuage du passé qui finit par se dissiper ! Et j’adore donner une seconde vie à mes vêtements, tout comme j’aime faire mon shopping dans les boutiques de secondes mains… c’est un acte engagé et assez poétique aussi.

  10. Je crois que si je suis ton principe, je n’ai plus rien à me mettre 😀
    Oui car la plus part du temps, mes vêtement sont trop grands ou ne tombent pas correctement. Mais là, j’ai décidé que tous mes pulls allaient partir en dons. Après, je dois faire un sacré tri mais je suis très matérialiste :/

  11. Je retombe sur ton blog avec plaisir, je l’avais perdu de vue mais je me souviens que j’avais lu plusieurs de tes articles avec intérêt. C’est super de t’investir dans une bonne cause.

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