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Un slip (l)intéressant

J’ai eu la chance il y a quelques temps de partir en Normandie rencontrer les différents acteurs de la filière du lin français, en compagnie des équipes du Slip Français. Cette petite virée normande n’aura fait que renforcer ma passion pour cette fibre textile locale et durable, si belle et résistante, et emblème des savoir-faire rattachés à notre patrimoine ! Si vous n’êtes pas encore convaincus par le lin les gars, c’est le moment !

Rétablir le lien avec ceux qui font

Si vous regardez mes vidéos Décryptage de la mode, vous ne devez pas être sans savoir que je déplore le fait que nous avons totalement rompu le lien entre ceux qui fabriquent nos vêtements et nous qui les portons. Ce n’est pas de notre fait, l’industrie de la mode s’en accommode très bien et excelle dans la fabrication des mirages. Nous ne voyons plus que les paillettes et les mannequins dans le désert, nous en oublions les conditions de travail déplorables et les pratiques non-encadrées et polluantes. C’est le deal : on regarde l’écran, pas ce qu’il y a derrière, et les marchés seront bien gardés.

Alors quand on me propose d’aller rencontrer ceux qui font, de mieux comprendre la chaîne de production du lin français, je suis aux anges ! Et j’en profite, évidemment, pour tout vous montrer et partager ce que j’ai appris.

Justement, je vous explique tout de A à Z sur la fabrication d’un T-shirt en lin dans cette vidéo ! De la graine semée par Méline à côté de Caen, jusqu’à la confection par le super atelier Linportant à quelques kilomètres de là ! C’est le parcours que suivent les vêtements de la collection en lin du Slip français 🙂

Les avantages du lin français

Le Slip français soutient les ateliers textiles français depuis 10 ans. Ils travaillent aujourd’hui avec 29 ateliers, souvent labellisés Entreprise du Patrimoine Vivant et/ou Origine France Garantie, et répartis partout en France (il se dit même qu’il y a un atelier du Slip Français à moins de 250km de chez vous !). En soutenant l’artisanat local, ils maintiennent des savoir-faire qui se perdent, et ce sur toute la chaîne de production !

C’est bien pour cela qu’ils s’intéressent au lin français et à toute sa filière ! Ils proposent une collection de sous-vêtements en lin pour Homme et Femme, ainsi que des vêtements en lin et coton bio. Le tout confectionné en France, évidemment. Je porte sur les photos une culotte 100% lin (luxe absolu) et leur très jolie chemise aux épaules évasées !

C’est une plante sacrément locale et vertueuse, le lin, et à bien des égards ! L’une des fibres textiles les plus écologiques selon moi ! Regardez plutôt…

Une plante 100% locale

Rendez-vous compte, 85% de la production mondiale de lin provient des zones côtières de Normandie, des Hauts de France, de la Belgique et des Pays-Bas ! La France est de loin le premier producteur mondial ! Ca vous en bouche un coin, pas vrai ?

Excepté pour l’étape de la filature, tout le reste de la chaîne de production se déroule en France ! Comme je l’explique dans la vidéo, la filature (constitution du fil qui sera utilisé pour la confection) ne peut plus se faire en France aujourd’hui, faute de savoir-faire. Voilà ce qui arrive quand on délocalise tout… Il faut aujourd’hui aller jusqu’en Pologne pour obtenir du fil de lin. Mais bonne nouvelle, l’entreprise française Safilin a en projet de relocaliser ses usines dans le Nord de la France d’ici peu !

Attention cela dit, et notamment si vous vous intéressez à une pièce en lin d’une grande enseigne de mode. Il se peut que le lin utilisé soit estampillé “français”, mais ce n’est pas pour autant que le reste de la chaîne de production ne s’est pas déroulé à l’autre bout du monde… Le label Masters of Linen permet de s’assurer que les étapes de fabrication jusqu’au fil sont européennes, il manquera ensuite de s’enquérir de la localisation des étapes de confection et d’ennoblissement.

Une fibre textile écologique

Comme c’est une plante qui se plaît chez nous, elle n’a pas besoin de grand chose pour pousser ! C’est là un avantage considérable d’un point de vue énergétique et écologique. Le lin n’a pas besoin d’être arrosé par exemple, l’eau de pluie lui suffit. Elle a également besoin de très peu d’engrais ou d’interventions chimiques, ce qui fait que même une culture non biologique reste relativement propre. Peu gourmande en azote, la plante est également très intéressante d’un point de vue agricole et est souvent utilisée dans la région pour enrichir les sols pendant la rotation des cultures.

Un fois la graine plantée, aucune intervention chimique n’entre dans le processus de fabrication de la fibre. Tout est mécanique, voire entièrement naturel, avec l’étape du rouissage pas exemple (go regarder la vidéo si vous ne savez pas en quoi elle consiste) !

Le procédé de fabrication de la fibre est aussi complétement zéro-déchet, puisque l’entièreté de la plante est utilisée une fois qu’elle a été coupée. Litière ou alimentation animale, cordage ou tissus d’ameublement… tout est utilisé ! Les graines, l’anas, les fibres trop courtes pour être utilisées dans le texte, tout je vous dis !

Attention cela dit, et notamment si vous vous intéressez à une pièce en lin d’une grande enseigne de mode. Il se peut que le lin utilisé soit estampillé “français”, mais ce n’est pas pour autant que les teintures choisies seront respectueuses de l’environnement (et de votre santé) !

Les qualités incroyables du lin français

On a souvent une mauvaise image du lin, souvent parce qu’il s’agit d’un lin chinois, tissé en Asie, sur une pièce de fast fashion. On s’imagine qu’il se froisse facilement, qu’il est transparent… Pourtant, le lin français a tant de qualités !

C’est une histoire de goût, bien sûr, mais personnellement j’aime beaucoup son esthétique assez brute et naturelle. Il y a quelque chose de noble et de beau dans un tissu en lin.

Mais sans parler de ce qu’il m’évoque, le lin a des vertus thermorégulatrices et de régulation d’humidité assez dingues. C’est également une fibre très résistante et solide. C’est la matière que j’enfile systématiquement en randos par exemple, au lieu d’opter pour un tissu technique synthétique !

Alors, convaincus ?

*** Céline ***

*en partenariat avec Le Slip français 🙂

Makeup certifié bio, c’est-à-dire ?

Le printemps arrive, et ça m’électrise. Le matin, je suis debout sur mes deux pieds, pleine d’élan. Pleine de projets aussi, pleine d’envies. Pas besoin d’analyses pour savoir que mon taux de dopamine culmine. C’est l’effet printemps, sortie d’hibernation, assurément.

Chez moi, l’effet printemps se voit de loin. C’est simple, ça tient en 5 mots : je-fais-péter-les-couleurs. Dans le choix de mes fringues, sur les murs si je le pouvais, et aussi sur mes yeux. En atteste ce makeup coloré que je réalisais sous vos yeux ébahis il y a quelques jours !

Les produits Charlotte Bio

J’ai réalisé ce maquillage plein de couleurs avec les produits Charlotte Bio, sur lesquels je vous donne mon avis tout au long de la vidéo. Il y a de vrais coups de cœur (comme le fluide de teint et ses 15 teintes, la palette Spring Blossom ou les produits pour les lèvres), et aussi des petits ratés (comme le mascara Volume qui me picote les yeux).

Mais de manière générale, les produits Charlotte bio sont surtout d’un rapport qualité-prix inégalé (et peut-être inégalable). Ils sont pigmentés, bien formulés, avec de chouettes compositions… et pour petits budgets ! Ils proposent du makeup certifié bio de qualité avec des prix accessibles, permettant ainsi au maquillage bio de se généraliser ! Incroyable…

C’est bien pour ça que l’on est là, parce que ça paraît incroyable et que vous me sembliez suspicieux. Est-ce vraiment bio ? Est-ce du greenwashing ?, m’avez-vous demandé.

Le monde de la cosmétique est pourtant bien mieux armé que celui de la mode pour fournir des garanties au consommateur. Ce dernier dispose de vrais outils clé en main pour s’assurer de la bonne foi d’une marque, il n’y a pas tant lieu de douter.

Les labels bio

Il existe différents labels qui certifient les cosmétiques, et notamment le maquillage bio : Ecocert, Cosmebio, COSMOS, Nature et Progrès, Natrue, BDIH (label allemand) et Soil Association (label anglais) pour les plus répandus.

Chacun de ces labels fait l’objet de contrôles par un organisme certificateur indépendant, selon un cahier des charges qui leur est propre. Ce qu’il y a écrit dans ce cahier des charges, ce sont des garanties pour le consommateur. Il est donc intéressant de savoir ce qui y est stipulé…

La base : absence d’ingrédients controversés

Si chaque cahier des charges est différent en fonction des labels, ils s’accordent cependant tous sur l’absence dans les compositions des principaux ingrédients controversés. À savoir :

  • Les silicones
  • Les OGM
  • Les phtalates
  • Les huiles minérales
  • Les PEG
  • Le Sodium Laureth Sulfate
  • Les parfums et colorants de synthèse

Déjà, c’est un bon point de départ ! Dès lors que le produit est labellisé par un des labels cités ci-avant, on est au moins tranquilles de ce point de vue-là !

Ce n’est pas parce que le produit n’est pas labellisé qu’il n’a pas une bonne composition (un label, ça coûte cher, et toutes les marques ne peuvent pas se le permettre). En revanche, un label est un véritable soutien pour le consommateur, il donne l’assurance d’éviter les substances dangereuses et controversées.

Avec un des 7 labels listés ci-avant, le consommateur est également sûr de retrouver des compositions quasiment exclusivement constituées d’ingrédients d’origine naturelle, et biologique.

L’exemple du label Cosmos Organic

Les produits Charlotte Bio sont ainsi labellisés COSMOS Organic, ce qui nous donne la garantie que le cahier des charges imposé par le label est bien respecté, à savoir :

  • Minimum 95 % des ingrédients dans la formule sont naturels  
  • Minimum 20 % des ingrédients dans la formule sont bio

Le label COSMOS Organic interdit aussi les tests sur les animaux, l’usage de produits de synthèse ou le phénoxyéthanol dans les formulations. Il fournit aussi des garanties sur la traçabilité des ingrédients utilisés.

Bon à savoir : l’eau et les minéraux ne sont pas considérés comme certifiables “bio” car ils ne sont pas cultivés. Ce sont pourtant des ingrédients très présents dans les formulations cosmétique ou de maquillage. C’est ce qui explique que le seuil d’ingrédients bio exigé par les labels paraisse si bas.

Chez Charlotte Bio, tous les produits sont certifiés. C’est un véritable indicateur pour le consommateur, les labels ne mentent pas !

Alors oui, pour répondre à vos questions, les produits Charlotte bio ont bien une super formule, sont bien pigmentés et sont accessibles en terme de prix ! Si vous voulez creuser un peu, je vous donne mon avis sur les produits dans cette vidéo et vous pouvez même les voir testés en direct 🙂

Et si vous en avez besoin, le code IZNOWGOOD vous offre 20 % sur tout le site et la livraison offerte en France métropolitaine pour 30 € d’achat !

Les points d’attention à connaître

Nous l’avons vu, tous les labels ne s’appuient pas sur le même cahier des charges. S’ils constituent une véritable aide pour mieux choisir, il est bon de garder quelques détails en tête. Comme d’habitude, vous le savez, tout se nuance, et il vaut mieux avoir toutes les cartes entre les mains.

Voici les principaux points d’attention à connaître selon moi. À chacun, ensuite, de composer avec ce qui est important pour lui.

  • Le label ovale Cosmebio peut être suivi, ou non, de la mention Cosmos Organic. S’il n’est pas suivi par la mention, l’exigence en ingrédients bio tombe de 20 % à 10 %.
  • Le label Nature et Progrès est le seul qui interdit les dérivés d’huile de palme dans ses compositions.
  • Le label anglais Soil Association autorise l’utilisation de phénoxyéthanol.
  • L’ensemble des labels interdit l’utilisation de nanoparticules dans les formules, mais Ecocert, Cosmebio, Cosmos Organic et BDIH autorisent leur usage dans les produits solaires.

* Cet article est écrit en collaboration avec Charlotte Bio, merci à eux de soutenir mon travail (et de faire des produits si cool) !

*** Céline ***

J’ai co-créé une robe éthique

cocreation mode ethique

Je crois que j’ai toujours un peu rêvé secrètement de travailler sur une co-création avec une marque comme Cam&Line. La co-création était d’ailleurs l’un de mes objectifs ambitieux pour 2020, griffonné à côté d’autres sur une page restée libre dans mon agenda. Je crois que c’était en mars, nous étions encore perdus, insouciants, sur la petite île de Koh Chang en Thaïlande. J’étais face à l’océan, assise en tailleur sous une alcôve drapée où nous nous installions souvent avec David. J’étais sûrement tombée sur quelqu’un qui venait de vanter les mérites de poser sur le papier des intentions ambitieuses pour soi-même. Et sans savoir vraiment pourquoi, guidée par la volonté de voir grand et d’expérimenter de nouvelles choses, j’ai écrit « co-création ».

Je n’avais pas d’idées en tête, rien à visualiser. Et pour cause, Cam&Line n’existait pas même encore !

Le coup de foudre

Camille et Caroline ont lancé la première collection de Cam&Line à l’été 2020, un poil trop tard pour que la mayonnaise prenne et qu’elles puissent réellement lui donner une chance. Des retards fournisseurs, le manque d’expérience d’une première collection peut-être, la frustration de ne pas pouvoir la défendre. C’est là qu’elles m’écrivent. Nous sommes début juillet.

Je suis assise sur le lit d’une petite maison que nous avons louée pour un mois dans les Landes. La journée touche à sa fin. J’ai travaillé toute la journée sur l’écriture de mon livre. Mon dressing heureux s’écrit page après page. D’ici peu de temps, nous nous élançons pour près de 1500 km à vélo le long de la Vélodyssée. J’ouvre leur email.

C’est le coup de foudre. C’est la première fois qu’une marque de mode éthique correspond autant à ce que j’aime en termes de style. Et puis elle n’est pas parfaite, notamment dans le choix des matières, mais parfaitement transparente. Camille et Caroline savent qu’il faut bien commencer quelque part, mais qu’un autre modèle de la mode est possible. Qu’il est possible de produire en France tout en réduisant son impact écologique au maximum.

L’éthique & le style

Mais les valeurs et la démarche, ça ne suffit pas. Quand on parle de mode, il faut aussi du style, une touche particulière. Et c’est souvent ce qui manque chez les petites marques éthiques, ce petit plus pourtant indispensable : les années d’étude en stylisme ! Ce qui permet de concevoir une coupe, un tombé singulier, de bien choisir ses matières.

Ça tombe bien, Camille et Caroline sont toutes les deux stylistes. Caroline se charge même de la confection d’une grande partie des collections ! Je crois que c’est ce qui explique mon coup de foudre, le fait que je les ai attendues longtemps : il y a une âme derrière chaque collection, un vrai savoir-faire, une patte, une certaine harmonie qui me parle.

J’aime tout, chez Cam&Line. Le style, la démarche, les humaines derrière.

Une co-création avec vous

Alors, évidemment, quand, en décembre 2020, elles m’écrivent pour discuter avec moi d’une potentielle co-création pour la future collection Printemps/Été, je n’hésite pas bien longtemps !

Je n’ai pas les années d’étude en stylisme, ni l’expérience et le savoir-faire nécessaires pour créer une marque de mode, mais je suis extrêmement curieuse et honorée de pouvoir accéder aux coulisses et à des problématiques généralement masquées au consommateur. Je suis heureuse, aussi, d’associer mon nom à leur travail. Et puis de travailler de concert avec vous. Oui, vous !

Vous qui me lisez en ce moment, et peut-être déjà depuis longtemps. Vous qui m’accordez l’incroyable privilège de votre temps pour me lire ou m’écouter. Qui m’apportez chaque jour un soutien que je ne saurais traduire en mots. Vous dont je lis tous les messages depuis presque 4 ans. Vous qui, indéniablement, avez convaincu Cam&Line de m’écrire pour co-créer un vêtement.

Nous voulions vous proposer de participer à l’élaboration de la robe Ruth avec nous. Alors après avoir travaillé sur une coupe et des imprimés qui nous plaisaient, je vous les ai soumis sur Instagram…

Vous étiez plus de 5000 à voter et à me donner votre avis ! Et vous y alliez de vos petits commentaires, « moi je préfèrerais comme ci », « moi je préfèrerais comme ça ». J’ai tout noté ! Et la semaine suivante, je racontais tout à Camille et Caroline :

  • Elles ne veulent pas de basque,
  • Plutôt des manches qui tombent un peu sur l’épaule,
  • Il faut pouvoir la porter sans soutien-gorge,
  • Pas trop longue, ça va à moins de monde

Une robe pour tou·te·s

J’avais dès le départ dans l’idée de créer une robe qui pourrait convenir au plus de morphologies possible. Cam&Line propose d’ordinaire ses collections du 34 au 46, et c’est déjà un sacré effort pour une petite marque de mode (cf. notre live par ici), mais je souhaitais aller plus loin pour notre co-création.

Je leur ai donc soumis l’idée des précommandes, qui permettent d’attendre de connaître les besoins avant de concevoir les modèles. Il se trouve que Camille et Caroline avaient déjà cette idée derrière la tête elles aussi ! Ce fonctionnement permet ainsi aux grandes ou aux petites tailles de se positionner, sans que Cam&Line n’ait à prendre le risque de devoir développer et produire toutes les tailles.

Les précommandes représentent un coût supplémentaire à supporter pour la marque, car l’atelier de confection facture davantage. Malgré cela, et parce que vous avez été très nombreux à vous positionner favorablement à une précommande pour permettre une inclusivité plus grande, Camille et Caroline ont accepté de se lancer ! C’est donc une première pour elles, une sorte de test !

Il faudra 3 semaines à l’atelier, situé non loin de Bordeaux, pour confectionner les robes précommandées. Elles seront donc disponibles mi-mai, pile poil pour les beaux jours ! Pour découvrir la robe Ruth, c’est par ici !

C’est encore une fois en remontant les idées de certains d’entre vous que j’ai soumis celle d’un shooting photo avec différents mannequins de différentes morphologies ! Camille et Caroline avaient déjà l’idée d’un shooting collaboratif et inclusif depuis plusieurs mois, alors c’était l’occasion rêvée ! Une idée géniale, je trouve, pour que tout le monde puisse s’identifier et imaginer le rendu de la robe sur soi ! Probablement que d’autres s’en inspireront ! En communiquant avec les marques, vous faites indéniablement avancer les choses, soyez en sûr·e·s !

La robe Ruth

Ce qui me plaît chez elle, par-dessus tout, c’est son incroyable couleur ! Un corail hyper lumineux qui relève le teint de beaucoup d’entre nous !

Ce tissu, c’est simple, il a été filé, tissé et teint en France selon un processus entièrement labellisé GOTS. Sa confection est ensuite réalisée dans un petit atelier près de Bordeaux. Ruth est composée à 100 % de coton bio (issu de Tanzanie, du Bénin et/ou d’Inde). Et cette magnifique teinture, labellisée GOTS elle aussi, a été composée spécialement pour Cam&Line !

Elle a un tombé très élégant qui lui permet de jouer à la fois le rôle de robe de grandes occasions, pour un mariage par exemple, et de petite robe légère pour les beaux jours. Elle est caméléon, élégante mais confortable. Un brin sérieuse, assurément joyeuse.

Le prix et la rémunération collégiale

Si j’ai voulu que Ruth puisse être portée par le plus de morphologies possibles, j’ai conscience qu’elle ne pourra cependant pas être achetée par tout le monde. Son prix, évidemment, la rend inaccessible à certain·e·s.

Pourtant, je vous le promets, son prix est justement fixé ! Vous vous en doutez, ça coûte cher de réaliser toutes les étapes de fabrication de la robe en France, du filage du coton jusqu’à sa confection, avec un coton bio et une teinture certifiés GOTS. On n’a pas fait dans le chipotage : Ruth, c’est le top du top !

Décomposition de son prix :

Le prix juste

Il y a différentes choses à retenir de cette décomposition du prix.

La première, c’est que la fabrication du tissu (filage, tissage, teinture), l’élaboration des patrons, et la confection représentent 42 % du prix final, c’est à dire près de 71 €. Voilà le coût du made in France. Ca veut dire que sans rémunérer personne, sans conserver un seul centime pour l’entreprise qui pourrait l’aider à grandir ou simplement à payer des frais annexes, la robe pourrait être vendue à 85 € TTC. Pas moins.

La deuxième chose à retenir, c’est que le coefficient de marge appliqué en moyenne dans la mode est de 2,5. Ça veut dire que pour fixer le prix, les marques multiplient le coût de revient des vêtements par 2,5. Ici, le coût de revient est de 71 €, ce qui ferait un prix de vente à près de 177 € HT, soit 212 € TTC ! Pour celles et ceux qui ne seraient pas encore allés faire un tour sur les précommandes, la robe Ruth vaut 169 €.

Pour fixer un prix juste, Cam&Line a choisi de réduire ce coefficient de marge à 1,9. La marge est ce qui permet à une entreprise de rémunérer les créateurs, de choisir des matières plus écologiques, de proposer davantage de tailles, de recruter des personnes, etc. Si l’on déduit ma rémunération, le coefficient de marge sur la robe Ruth tombe même à 1,6.

Ma rémunération

J’ai souhaité proposer à Cam&Line de me rémunérer de la façon la plus juste pour elles. C’est une marque dont j’aime beaucoup la démarche et le style, et j’apprécie beaucoup Camille et Caroline personnellement, alors j’avais envie de proposer quelque chose d’un peu nouveau, de faire une sorte d’expérience…

D’ordinaire, la rémunération d’un créateur de contenu pour une co-création tourne autour de 25 % du prix HT du vêtement. On signe alors un contrat au début de la collaboration, pour protéger le travail du créateur et de la marque.

Pour avoir une petite expérience des difficultés des marques de mode éthique, je me disais que 25 % c’était peut-être beaucoup. M’est alors venue l’idée un peu folle, basée sur la confiance et l’envie de voir ce que cela pourrait donner, de proposer aux filles de fixer ma rémunération en fonction de la marge qu’elles réussiraient à tirer. Je trouvais ce fonctionnement juste, comme un partage équitable des revenus de la robe que nous allions créer ensemble.

Je n’ai finalement su le montant de ma rémunération, près de 15 € par robe, tenez-vous bien, que le jour même de la sortie des précommandes ! Il a fallu attendre le dernier moment pour avoir le coût de revient final, et que Cam&Line puisse me proposer une rémunération juste pour nous deux. Je gagne donc 9 % du prix TTC, ou 11 % du prix HT. On est loin des 25 % et pourtant, il s’agit déjà d’un véritable effort de la part de Cam&Line.

J’attire ici votre attention sur les codes promo qui sont parfois offerts par les marques de mode. Si Camille et Caroline m’ont proposé 11 %, c’est qu’elles ne pouvaient pas faire davantage ! Retenez donc bien que si une marque propose un code promo supérieur à 10 % — allez, 15 % — c’est peut-être que le prix n’est pas justement fixé à la base…

Voilà pour la petite histoire de la robe Ruth ! J’espère qu’elle vous plaira autant qu’à moi, et que sa jolie couleur si lumineuse vous accompagnera pour de belles aventures, pour cet été et pendant encore bien des années ! J’ai hâte de la voir portée sur vous 🙂

PS : Je mesure 1,65 m et je porte une taille 34 !

*** Céline ***

De l’or éthique pour tous

Nous avons déjà parlé sur le blog à plusieurs reprises des dérives sociales et environnementales de l’exploitation de l’or. Si l’on parle de lui comme d’un métal noble qui traverse les âges et les générations, il n’est pas sans éclaboussures.

Je vous avais dressé la liste des maisons de joaillerie qui choisissent de travailler avec un or éthique, soit labellisé soit recyclé. Vous m’aviez rétorqué que ce n’était pas pour toutes les bourses. Soit.

L’or massif coûte cher parce qu’il s’agit d’un métal rare que l’humain a décidé de valoriser. Et il coûte encore plus cher quand il est extrait dans de bonnes conditions ! Alors forcément…

Mais devenez quoi, j’ai peut-être la solution ! De l’or éthique accessible à tous, et pourquoi pas ?

Les dérives de l’or

Je crois qu’on ne rechignera pas devant un petit rappel.

On a trop tendance à lui pardonner, à ce joli métal doré. Et moi la première ! Ceux qui ont déjà eu l’occasion de lire mes publications sur la colorimétrie, cet outil génial qui permet de mieux cerner les couleurs qui nous mettent en valeur, savent que les reflets chauds de l’or vont bien mieux à certains que les reflets froids de l’argent. C’est mon cas ! Je choisi donc tous mes bijoux en or massif ou plaqué or, et j’évite l’argent qui ferme un peu mon visage.

or ethique petits budgets

Mais avant de se poser des questions, et bien on ne sait pas. Je me souviens de ce jour comme si c’était hier. Celui où j’ai découvert les dérives de l’extraction minière aurifère.

Sociales d’abord. Je n’imaginais pas que l’or et les minerais précieux étaient extrais par d’autres êtres humains dans un pays loin de chez moi. Peut-être influencée par les images des chercheurs d’or d’Amérique, secouant leur tamis avec de l’eau jusqu’à la taille ? Peut-être simplement bercée par mes illusions de jeune fille privilégiée qui a accès à tout sans trop se poser de questions. Au programme, donc : conditions de travail très peu mécanisées à la limite du supportable avec des postures contraignantes et des températures suffocantes, exposition à des vapeurs toxiques, aux vibrations, beaucoup de bruit, absence de mesures de sécurité, salaires bas, travail des enfants. Pas brillant.

Et puis environnementales aussi. Liées, comme d’habitude, à des pratiques irraisonnées et irrespectueuses de la nature. L’extraction du minerai défigure des paysages entiers et est responsable de la contamination chimique des sols et des cours d’eau.

L’or éthique accessible pour tous de Manora

Si l’on reste attaché aux reflets chauds de ce métal tant aimé, il y a deux options pour consommer l’or de façon plus responsable : l’or recyclé et l’or extrait durablement et dans de bonnes conditions.

En créant Manora, Manon a tout de suite souhaité faire les choses bien. Comme moi, elle se souvient encore du jour où elle s’est aperçue de ce qui se cachait derrière le doré des bijoux. Alors quand elle a décidé de se lancer, après avoir appris les bases de la joaillerie toute seule dans son coin, elle n’a pas pu faire autrement que d’utiliser de l’or recyclé, labellisé Fairmined ou RJC. Manon, c’est une passionnée et une autodidacte, elle veut tout comprendre, c’est une touche-à-tout.

Ses bijoux sont dorés à l’or fin, ce n’est donc pas de l’or massif, et c’est ce qui explique qu’ils sont accessibles à tous en terme de prix. Elle utilise une base de laiton recyclé, qu’elle recouvre ensuite avec de l’or recyclé ou certifié. Sur toutes ces fiches produit, Manon détaille les différentes étapes de la fabrication des bijoux. Elle n’est pas encore parfaite, et elle le sait, mais elle tient à être parfaitement transparente !

Prendre soin de ses bijoux plaqués or

L’impact environnemental d’un bijou doré ou plaqué or doit être calculé sur toute sa durée de vie. L’usage que l’on en fera après l’achat n’est pas à négliger, et nous sommes responsables en partie de sa longévité !

Les bijoux dorés ou plaqués or demandent davantage d’attention que des bijoux en or massif. Il n’est pas recommandé par exemple de les garder toujours à son doigt, et il est conseillé de les retirer pour se laver les mains, prendre sa douche ou aller dans la piscine par exemple.

Voilà plus de six mois que j’ai ma bague Iquira, et elle n’a pas bougé d’un pouce ! Je la retire tous les soirs, et fais bien attention de ne pas la mettre sous l’eau. Elle est entièrement fabriquée à la main à Marseille, et dorée à l’or fin en Angleterre avec de l’or labellisé Fairmined.

Un vrai petit bijou fabriqué avec conscience, et qui ouvre la voie à un nouveau modèle pour ce que l’on appelle “bijoux de haute fantaisie”. Nous avons désormais la preuve que “fantaisie” peut rimer avec durabilité, qualité, et respect des humains et de la nature. Alors espérons que ces pratiques seront amenées à se généraliser dans le milieu du “plaqué or”, et bravo Manora de montrer la voie !

*Cet article est écrit en partenariat avec Manora !

*** Céline ***

À la découverte des huiles adaptogènes

J’ai découvert l’existence et les vertus des huiles adaptogènes il y a quelques mois seulement. Si notre culture occidentale commence à en parler de plus en plus, et que le sujet pourrait même s’apparenter à un effet de mode, elles sont en fait connues et étudiées depuis des millénaires ! Les plantes adaptogènes font partie intégrante de la pharmacopée chinoise et de l’ayurveda, des médecines qui reposent sur des milliers d’années de savoir et de transmission.

Les huiles adaptogènes, c’est quoi ?

Il faut attendre 1969 pour que la définition actuelle d’un adaptogène soit publiée dans une revue scientifique occidentale. Brekhman et Dardymov en dressent ainsi cette définition dans the Annual Review of Pharmacology :

  • Augmente la résistance de l’organisme contre les agresseurs de différentes natures (physiques, chimiques ou biologiques) de manière non spécifique ;
  • Présente une influence normalisatrice, quels que soient les changements à partir des normes physiologiques ;
  • Montre une absence de toxicité et d’influence sur les fonctions normales de l’organisme.

En clair, les plantes adaptogènes soutiennent le processus métabolique du corps et l’aident à rétablir l’équilibre, à atteindre l’homéostasie.

L’homéostasie, c’est la caractéristique d’un écosystème qui résiste aux changements, ou perturbations, et conserve un état d’équilibre. Le stress, sous toutes ces formes, peut venir perturber cet état d’équilibre, et même notre capacité à le restaurer nous-même s’il est persistant.

Les plantes adaptogènes viennent soutenir le corps dans sa recherche de l’équilibre, luttant ainsi contre les effets nocifs des différents stress du quotidien. Elles ont un effet immédiat, mais agissent aussi sur le long terme quand on les prend régulièrement. Chacun aura une sensibilité différente à ces plantes, elles n’agissent pas toutes de la même façon. À chacun, donc, de faire ses propres expériences !

L’exemple du CBD, extrait du chanvre

Le CBD fait beaucoup parler de lui, on le retrouve à toutes les sauces depuis quelques temps.

Il s’agit de l’un des 200 composés actifs de la plante de chanvre. Contrairement au THC, un autre composé actif de la plante présent dans le cannabis, le CBD n’a aucun effet psychotrope, euphorisant, ou de dépendance. La règlementation est très claire, le produit fini ne doit pas contenir de traces de THC, et les contrôles sont scrupuleux.

Dans le cas des produits Kaya, le CBD est extrait d’une espèce de chanvre particulière qui pousse naturellement sans THC. Il est extrait aux Etats-Unis, où est cultivé le chanvre en agriculture biologique, car il est aujourd’hui interdit d’extraire du CBD sur le sol français. Kaya assure travailler main dans la main avec les agriculteurs français pour relocaliser la production et obtenir le droit d’extraction.

Le CBD permet naturellement de réduire l’anxiété, la douleur et les troubles du sommeil sans affecter le comportement de la personne qui l’utilise. Il vient soutenir, comme nous l’avons vu, le corps dans sa tendance à l’homéostasie.

Il est aussi très souvent recommandé par mes consœurs pour soulager le syndrome prémenstruel et les douleurs de règles. Quelques gouttes d’huile sur un tampon ou une cup soulageraient grandement les douleurs. 

Les effets secondaires des huiles adaptogènes

Nous l’avons vu, la non-toxicité des plantes adaptogènes est ce qui les définit en partie. Aucun effet secondaire n’a été relevé lors des différentes études pharmacologiques sur le sujet, tant que l’on se contente des doses préconisées. Il n’y a donc aucun effet de somnolence ou de dépendance.

Par principe de précaution, les huiles adaptogènes de Kaya sont toutefois déconseillées aux femmes enceintes ou allaitantes, et aux enfants. De même, si vous avez des problèmes de santé, mieux vaut demander l’avis d’un médecin.

Compte-rendu de mes tests

Je n’ai pour ma part testé que le côté « immédiat » des produits adaptogènes. À chacun son blocage psychologique, moi c’est celui qui consiste à avaler les gélules et les comprimés. Ça ne passe pas !

L’option de la pipette avec quelques gouttes à laisser sous la langue est donc idéale pour moi, mais il existe des cures à prendre sur le long terme pour jouer sur la capacité des plantes adaptogènes à renforcer la réponse du corps aux stress.

À savoir : Les produits Kaya ne sont pas labellisés BIO car il n’est pour l’instant pas possible de labelliser des compléments alimentaires avec du CBD.

L’effet immédiat des huiles adaptogènes

Vous le savez peut-être, je suis l’heureuse autrice de Mon dressing heureux, à peine sorti mercredi dernier. J’ai eu quelques semaines éprouvantes et riches en interventions (interviews, lives sur Instagram, podcasts), et ça va normalement continuer un petit bout de temps ! Il a aussi simplement fallu survivre au stress généré par l’attente avant sa sortie !!

Coup de bol, j’avais rencontré le chemin des adaptogènes un peu plus tôt, et j’ai pu tester à de nombreuses reprises leur action sur mon comportement. Avant chaque prise de parole, je prends une demi-pipette de l’huile adaptogène 5% CBD. J’ai remarqué un effet immédiat sur mon stress qui devient plus lointain, moins angoissant et déstabilisant, mais surtout sur ma concentration pendant l’intervention.

Je pense avoir décelé chez moi quelques difficultés de concentration et de focus en général (peut-être ce qui explique que l’intégralité de mes bulletins scolaires mentionnent des bavardages en classe ?), peut-être même davantage accentuées encore avec mon métier sur les réseaux sociaux et les informations qui circulent à toute vitesse. Il n’est donc pas rare que je me lance tête la première dans une explication et que je perde le fil de mon récit, perdant de vue même parfois la question de mon interlocuteur. Girouette, vous avez dit ?

L’effet « focus » est indéniable chez moi, je sens que ma pensée est plus claire et limpide, plus structurée, moins brouillon. Le « brouillon » de la chose étant en général décuplé par le stress ! Cet effet est certainement impliqué par l’Ashwagandha, une plante de la pharmacopée traditionnelle ayurvédique, ayant des effets sur le stress et la concentration.

Je me sers davantage de l’huile Rise & Shine pour m’aider avec les coups de mou et le moral dans les chaussettes. Ceux qui auront suivi mes 5 semaines de dépression sous la pluie portugaise sauront de quoi je parle ! Ses extraits de Guarana agissent sur l’énergie et l’humeur, tandis que le CBD et la Rhodiole agissent sur la réponse au stress et la concentration. Un vrai allié pour des périodes un peu difficiles… Mais le printemps arrive, pas vrai ?

L’effet long terme des huiles adaptogènes

Comme dit plus haut, il est intéressant de prendre les huiles adaptogènes sur le long terme pour renforcer sa capacité à réagir et à s’adapter aux différents stress du quotidien.

Kaya propose ainsi des cures pour lutter contre les troubles du sommeil, les angoisses chroniques ou les dépressions passagères. Il est possible, pour les glandus comme moi, d’avoir cet effet long terme en prenant les huiles régulièrement plutôt que des comprimés (c’est juste que le budget n’est pas le même !).

Il est aussi possible de cumuler les deux options, avec une cure pour soutenir l’organisme en période de révisions ou de stress particulier par exemple, et de prendre une huile à effet immédiat pour le jour J de l’examen ou de l’entretien.

Si vous en avez besoin, le code IZNOWGOOD15 vous permet d’avoir 15% de réduction sur les produits Kaya !

*** Céline ***

*Cet article est en collaboration avec Kaya

Made in France since 1892

Laissez moi vous raconter l’histoire d’un jean. Une histoire de famille, de petits garçons qui ont grandi dans les toiles de coton. Celle-ci, je vous le dis, elle n’est pas cousue de fil blanc. De fil en aiguille, nous remontons le temps. Asseyez-vous en tailleur et ne perdez pas le fil.

1892. Chez les Dufourg

En 1892, tôt le matin, Joseph Dufourg marche d’un bon pas vers les terres qu’il cultive. Votre métier ? Laboureur, qu’ils disent. On est à Sainte-Marie-de-Gosse, en plein cœur du département des Landes.

La légende raconte qu’il avait les yeux bleus. Un bleu très clair qui l’obligeait à froncer d’un bloc tout son visage quand le soleil tapait fort.

Joseph est veuf et fraîchement remarié à la belle Marguerite. Ils auront 6 enfants. François, l’aîné, deviendra sabotier, c’est de lui que je descends. Joseph, c’est mon arrière arrière grand-père. Joseph et Marguerite sont les grands-parents de mon grand-père.

1892. Chez les Tuffery

Cette même année, à 500 km de là, Célestin Tuffery ouvre un atelier de confection à Florac, dans les Cévennes. Il a à peine 17 ans, mais il voit loin. Il crée un pantalon de travail fonctionnel et robuste, teint à l’indigo. Avec de grands ciseaux, il coupe dans la toile de Nîmes, une toile de coton à armure de serge, avec des gestes experts. Sur la côte Ouest américaine paraît-il, un certain Levi Strauss fait déjà un tabac avec ses pantalons de travail à rivets. Le jean n’en est qu’à ses balbutiements. Il s’apprête à conquérir le monde.

Chez les Tuffery, les enfants grandissent au milieu de l’atelier et du petit bruit sourd et régulier des machines à coudre. Jean-Alphonse, le fils de Célestin, reprend le flambeau dans les années 30, avant de le passer à son tour à ses propres enfants. C’est une histoire de famille, une passion qui se transmet dans les doigts et le geste. L’atelier dans les Cévennes grandit, sa renommée est nationale. Le bruit court, on fait des jeans de qualité chez les Tuffery !

Dans les années 60, toutes les stars de cinéma paradent en jean. Le monde se les arrache. Atelier Tuffery emploie jusqu’à 40 couturières pour produire 500 jeans par jour !

Les années 80 sonnent le glas de la confection française. Les entreprises délocalisent là où la main d’œuvre est moins chère. Mais les Tuffery sont têtus, ils s’accrochent. Ils deviennent les derniers et uniques fabricants de jeans français. Leur confection est alors confidentielle et réservée à un public averti et sensible à ce savoir-faire historique.

Et maintenant ?

1892. Presque 100 ans plus tard, la petite Céline arrivait ! Trente ans plus tard encore, elle n’avait jamais entendu parler de Joseph, son aïeul, ni de ses 6 enfants, mais elle avait conscience qu’à son époque à lui, la mode était bien plus raisonnée.

À Annecy, en septembre dernier, elle s’est retrouvée à la même table que Julien, le petit dernier des Tuffery, et Myriam, sa femme. Ils ont repris le flambeau, et la flamme est toujours aussi vive.

Elle brille même d’un autre reflet, elle est pleine de promesses, pleine d’engagements. Julien et Myriam ont compris l’absolue nécessité de repenser la mode. Ils ont compris que leur savoir-faire et leur histoire étaient précieux, et ils ont aussi compris qu’ils pouvaient aller encore plus loin. Apporter leur touche, celle d’une nouvelle génération plus engagée et responsable.

Made in Cévennes

Et punaise, ils font fort. L’atelier dans les Cévennes est labellisé Entreprise du Patrimoine Vivant, une récompense pour leur savoir-faire d’exception. Leurs jeans sont certifiés Origine France Garantie (mon récap sur les labels, c’est par ici).

Pour ne jamais créer de routine, les artisans tailleurs changent très régulièrement de poste de travail, tout le monde touche à tout, et personne ne travaille à la chaîne. Et ça, assurément, ça fait des jeans heureux ! Il paraîtrait même qu’il y a yoga tous les matins à l’atelier…

Chez les Tuffery, il y a très peu de stock, la production suit la demande, en flux tendu. Il n’y a donc jamais de surstock à écouler, et donc jamais de soldes ou de promotions.

La transparence comme on aime

Julien et Myriam travaillent aussi beaucoup sur l’impact environnemental de leurs jeans.

Par le choix des matières d’abord. Nos jeans à tous les deux sont 100% coton bio certifiés GOTS. Ils incorporent aussi du chanvre européen, avec l’ambition qu’il soit cultivé à 100% dans les Cévennes. L’origine de chaque détail des jeans est précisé dans les fiches produits. Par exemple, la toile de nos jeans est italienne, notre braguette espagnole et nos boutons en cuivre recyclé ! Ils s’engagent à limiter la présence d’élasthanne, fibre synthétique très largement répandue d’ordinaire dans les jeans, et dont la dégradation au lavage inonde peu à peu les océans de micro-plastiques (on en parlait ici).

Leur démarche de transparence concerne aussi le prix. Et là, c’est le pompon. Ils construisent un prix juste, tellement juste qu’ils communiquent fièrement sur leur marge. Une façon de tendre la main au consommateur pour avancer ensemble dans l’élaboration d’une mode plus juste et durable.

Nos jeans à nous

Nous, c’est clair, on est conquis. Et tous les deux ! Ceux qui me suivent sur Instagram savent à quel point David est exigeant et minimaliste dans ses choix vestimentaires. Il faut non seulement quelque chose qui corresponde à ses critères écologiques – là, vous l’aurez compris, on y est – mais aussi quelque chose qui soit beau et confortable, et qui résiste au temps (élément essentiel). Son jean Alphonse coche tout.

Quant à mon jean Marthe, taille haute et coupe mom, je suis ravie ! J’ai pris ma taille habituelle (36) et il me va parfaitement, même en longueur. Figurez-vous qu’il a même été fabriqué par Norbert, l’oncle de Julien et le fils de Jean-Alphonse. Vous me suivez ?

Beaucoup d’entre vous m’ont écrit pour me parler de leur durabilité, du fait qu’ils allaient nous suivre encore bien longtemps. Il paraîtrait même qu’ils s’embellissent en vieillissant ! Je vous dirai ça dans les prochains mois !

Cher Célestin, vous pouvez être fier de la relève ! Et vous, mon cher Joseph, j’espère ne pas trop vous décevoir non plus.

*** Céline ***

* Cet article est écrit en partenariat avec Atelier Tuffery. Merci de soutenir mon travail et de lui accorder une valeur !