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Bilan lecture #6

bilan lecture

Mon dernier bilan lecture remonte à un petit moment maintenant, la preuve que j’ai quelque peu délaissé la lecture ces temps-ci… Ca me désole un peu parce que l’idée de mourir en étant passée à côté d’un chef d’œuvre littéraire m’a toujours un peu angoissée. Angoisse vouée à ne jamais disparaître, je le sais bien, puisqu’il sort de nouveaux trésors chaque année et que je suis une lectrice assez lente, bien que passionnée. On a abîmé la planète en produisant et en consommant comme des affamés, c’est vrai, mais on ne pourra pas nous enlever toute la poésie et les jolis récits couchés sur le papier.

À ce propos, mon bilan lecture cette fois-ci est truffé de superbes découvertes, de plumes à l’expression rare et poétique. Ce qui rassemble ces lectures, c’est la réalité crue, belle et terrible. Le thème des Fleurs du mal de Baudelaire m’a toujours fascinée, et la plupart de ces récits en sont indubitablement imprégnés. Une ombre au tableau cela dit : le livre de Léna Situations qui défraye la chronique et qui ne me laissera pas un souvenir impérissable…

La vie parfaite

Silvia Avallone

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Tout commence à l’hôpital de Bologne. Adèle, dix-huit ans, n’accepte de recevoir personne alors qu’elle accouche d’une enfant qu’elle décide de confier à l’adoption. Son enfant, elle souhaite qu’elle grandisse du bon côté de la ville, pas dans la cour des immeubles du quartier Labriola, pas du côté des loosers. Là où Adèle vit, dans les appartements Lombriconi, règnent la délinquance et la misère, mais surtout la certitude qu’il est impossible de s’enfuir. « Born to lose », c’est ce qu’il y avait écrit sur le T-shirt que portait toujours Manuel, la petite frappe qui l’a mise enceinte avant de disparaître. Dora et Fabio, installés du bon côté de la ville, s’écorchent dans leurs démarches de procréation assistée. Le tableau est saisissant et se dessine sous nos yeux, tissant des liens entre les personnages et leurs destins qui semblaient pourtant ne jamais pouvoir se recouper. Une superbe fresque sociale, au pinceau très fin et dans la nuance avec, au centre et comme principal point de fuite, l’enfant qu’Adèle porte dans son ventre.

♥  Mon avis : Silvia Avallone manie les mots de telle façon qu’ils se frayent aisément un chemin pour toucher là où il faut. Plusieurs fois, j’ai fondu en larmes, parfois à gros sanglots. J’ai relevé la tête souvent, aussi, pour mieux arrêter l’instant et le vivre. C’est incisif, ça fait mal. Mais c’est beau, tellement beau. Une semaine après avoir refermé le livre, je pense encore aux personnages.

Je les ai tant aimés, tous autant qu’ils sont. Avec leurs mille nuances, leurs failles et leur superbe. Cette richesse des personnages, c’est peut-être ce qui m’a le plus plu. Ça, et la structure du récit si singulière, qui part d’un point sur la toile et dessine ensuite autour pour le contextualiser et que tout fasse sens une fois le tableau terminé. Quelle virtuosité !

Terriblement réaliste, très dur parfois, tendre beaucoup. La vie parfaite est un roman sur la parentalité, sur la jeunesse sacrifiée des banlieues défavorisées, sur l’herbe qui n’est jamais plus verte ailleurs. Sur l’ensemble de ces vies qui cohabitent dans une tour HLM et que l’on ne peut pas résumer avec des termes génériques, parce qu’elles sont toutes bien trop précieuses. L’herbe verte et luisante qui se fraye un chemin vers la lumière dans les lézardes du béton, la beauté dans ce qu’il y a de plus laid. Du sublime dans ce qui est cassé. J’admire la subtilité de ces histoires entremêlées, et j’ai hâte de découvrir D’acier, le premier roman de Sylvia Avallone dont vous m’avez beaucoup parlé !

Ma note : 5/5

***

De pierre et d’os

Bérengère Cournuts

La-vie-parfaite

Nous sommes aux confins du monde, quelque part sur la banquise. La jeune Uksuralik se retrouve séparée de sa famille alors que la glace se rompt et part à la dérive. Il lui faut subsister dans ce monde hostile où la place de l’Homo sapiens n’est pas évidente, vaincre les rigueurs du froid et de la faim, et devenir une femme.

♥  Mon avis : J’aurais très envie de dire qu’il s’agit d’un conte. Un conte dur et froid, comme la banquise. Il y a quelque chose du voyage initiatique, aussi – la banquise se rompt alors qu’Uksuralik découvre qu’elle a ses règles.

L’atmosphère y est à la fois cotonneuse et violente, fortement imprégnée des croyances de la culture inuit. On baigne dans les chants qui rythment la vie, on s’enquiert des esprits du lieu, on remercie les bêtes que l’on tue. Bérengère Cournut a fait un travail formidable de recherche et de retranscription. À n’en pas douter, nous y sommes. Il fait froid, le feu crépite, la chaleur animale qui se dégage de la tente en peaux de bêtes nous enivre.

Le récit volontairement naïf et brut rajoute à tout cela une touche de « sauvage ». Sur la banquise, on ne fait pas de manières, il n’y a pas la place pour cela. Pas de manières non, mais de la poésie oui ! Elle se dégage du non-dit et de l’humilité, elle s’impose au travers de la banalité de ces gens qui survivent à l’impossible, de leurs chants et de leurs croyances.

C’est une lecture surprenante, un peu OVNI. Une petite pépite, pour ceux qui aiment les atmosphères glacées et tortueuses.

Ma note : 4/5

***

Une année à la campagne

Sue Hubbell

année à la campagne

Sue Hubbell et son mari décident de changer de vie, de renouer avec quelque chose de plus serein et de plus ancré. Ils achètent plus de trente hectares de terrain dans les monts Ozarks, une région reculée des Etats-Unis, avec le rêve commun d’en faire une ferme aux abeilles. Ils se séparent, mais Sue conserve la ferme. Elle devient « la Dame aux abeilles » pour le voisinage, et cultive son indépendance et sa force au fil des ans et des travaux de la ferme. Passionnée de biologie et de nature au sens large, Sue écrit des petits moments de vie au gré des saisons. Chaque jour est une nouvelle aventure, l’occasion d’un nouvel émerveillement et de contemplations enthousiastes.

♥  Mon avis : Un vrai coup de cœur ! Il ne s’agit pas d’un roman, mais bel et bien des jolis mots de Sue Hubbell, posés sur le papier au rythme de la vie et des saisons. C’est immensément poétique, c’est beau de suivre ce petit bout de femme se débrouiller toute seule sur son exploitation. C’est d’autant plus beau qu’elle s’émerveille de tout ce qui l’entoure : le cri d’un animal, une fleur, la neige sur le chemin, le va-et-vient de ses abeilles. Sue Hubbell a un vrai cœur de romantique, au sens littéraire du terme. Et ce cœur parle beaucoup au mien, à celui que j’ai gardé de l’enfance, qui n’a pas oublié la magie en chaque chose.

C’est aussi un livre riche en enseignements et apprentissages sur tout un tas de sujets botaniques et biologiques. L’autrice a de vastes connaissances sur les comportements des plantes et des animaux qu’elle observe, et ses écrits sont truffés d’informations passionnantes et pointues.

C’est l’occasion de prendre un bain d’instant présent et de se prendre une douce claque d’humilité, de reprendre sa place de vivant au milieu du vivant, et de comprendre que la nature autour de nous dit de si belles choses, qu’il serait dommage de ne pas les écouter.

Ma note : 5/5

***

Nouvelle mère

Cécile Doherty

nouvelle mère

Nouvelle mère est le récit d’une femme qui souhaite apporter une autre version de l’apparition d’un enfant dans la vie d’une femme. Cécile aime son enfant plus que tout au monde, elle a la chance d’avoir un compagnon très présent pour l’aider à gérer ces premiers mois, et pourtant… et pourtant, c’est dur. C’est dur de s’effacer pour répondre aux besoins de son bébé, de s’oublier pendant si longtemps, de sacrifier des activités qui nous épanouissaient et nous faisaient grandir, et jusqu’à ses heures de sommeil. Et puis il y a les douleurs physiques, la relation avec son conjoint qui évolue, cette fatigue qui brouille tout. Personne n’avait dit à Cécile que ce moment si merveilleux pourrait se passer de la sorte. Alors elle a pris son courage à deux mains et a ouvert grand les portes de son intimité pour dire « eh regardez, ça peut aussi être vécu comme cela, ce n’est pas moins normal, ce n’est pas plus égoïste ou immature, et je crois que cette vision de l’histoire mérite aussi d’être entendue ».

♥  Mon avis : Je suis Cécile sur Instagram depuis quelques années maintenant. Elle est de ces comptes précieux qui répandent de la beauté en toute chose et qui manient les mots avec beaucoup de grâce.

Je crois que son témoignage est nécessaire et participe au discours féministe, il brise les tabous qui emprisonnent la mère dans un carcan. Il fait sauter les définitions de la « bonne mère ». Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises mères, il n’y a que des femmes qui font ce qu’elles peuvent. Il m’a semblé que c’était un message nouveau, quelque chose que je n’avais encore jamais entendu, pas de manière aussi crue et sincère en tout cas. Cette forme de déchéance qu’elle a vécue après l’accouchement, d’autres l’auront sûrement vécu et le vivront encore. Mais, parce que « souffrir », « s’oublier », « laisser les meilleurs morceaux aux enfants » ou « s’épanouir dans son nouveau rôle de mère », semblent être des obligations sociales, les mots de Cécile et des autres ne sont jamais entendus.

Je ne suis pas maman, mais je crois que ce témoignage gagne à être entendu de tous, comme tout autre discours qui dirait « Ne me dites pas comment je dois penser ! ».

Ma note : 5/5

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+=+

Léna Mahfouf

Toujours-plus

Du haut de ses 23 ans, Léna Mahfouf, alias Léna Situations, est aujourd’hui l’une des femmes les plus influentes de la sphère Youtube. Toujours enthousiaste et souriante, généreuse à souhait, elle répète souvent que « le positif attire le positif ». Son slogan est né : +=+ ! Elle signe un livre qu’elle range dans la catégorie « Développement personnel ». En se servant de son expérience et de sa propre histoire, elle tire des leçons et des conseils de vie : croire en ses rêves, s’affirmer tel que l’on est et se soustraire au regard des autres, orienter ses choix pour atteindre ses objectifs, etc.

♥  Mon avis : Je suis tellement, mais tellement navrée, de mettre la plus petite note au livre de Léna ! Je suis époustouflée et très inspirée par ces montages vidéo et sa créativité sur Youtube, par le vent de fraîcheur et de sincérité qu’elle a insufflé à cette plateforme sur laquelle j’évolue moi aussi. Par les messages qu’elle véhicule sur l’acceptation de l’autre avec ses différences. Par sa simplicité et sa générosité qui expliquent que tout le monde, moi comprise, tombe sous son charme…. Mais !

Mais le livre ne m’était pas adressé. Il s’adresse selon moi davantage à un public plus jeune, peut-être entre 12 et 18 ans, au moment de la construction du « soi ». Léna ne m’a rien appris, mais je crois qu’elle n’en avait tout simplement pas la prétention. Sa plume n’est pas non plus suffisamment intéressante pour avoir rendu la lecture tout de même agréable. Je pense toutefois que son livre peut être impactant pour le public visé, il est plein de good vibes et des conseils de la grande sœur ou du grand frère que l’on n’a pas toujours.

Ma note : 1/5

***

Des orties et des hommes

Paula Pigani

des orties et des hommes

Pia raconte son enfance et les années qui passent dans ce petit hameau de Charente où ses parents sont venus s’installer pour produire du lait et cultiver la terre après avoir quitté l’Italie. À côté de l’école, il y a la rigueur du travail à la ferme auquel toute la famille participe, les cris et le désordre d’une famille nombreuse, les soucis en pagaille et l’emprunt au Crédit Agricole, la misère joyeuse et les airs fredonnés. L’œil de Pia s’affine avec les années, elle perçoit des réalités dont elle n’avait pas conscience avant. Son terrain de jeu d’antan est en fait une terre soumise à la sécheresse, et désertée de tous. Y a-t-il un avenir pour les mauvaises herbes, pour ces orties aux mille ressources qu’on laisse pousser en marge des chemins ?

♥  Mon avis : Mon dieu que c’était beau. Et triste, et dur. Le constat douloureux et impuissant d’une jeune fille sur le marasme de ses parents et la vie qu’ils ont choisie. Sur les difficultés du monde paysan et l’épuisement des petits villages. Sur ceux que l’on laisse en marge, à l’image de Joël, le garçon bossu dont elle semble être la seule à percevoir la beauté.

Les orties, c’est mon interprétation, ce sont ces laissés-pour-compte, ces parias, ces immigrés, ces paysans qui défendent leurs terres et qui s’épuisent, ces petits vieux que l’on oublie derrière leurs volets clos. Ils vivent en marge des chemins et des villes, on évite de s’y frotter, au pire on les déracine. On oublie qu’ils sont riches et de bien des façons.

Le schéma narratif n’a pas de bouleversement, pas d’événement perturbateur vraiment marquant. C’est lent et lourd, comme s’il s’agissait du journal intime de Pia, brut et sans grandiose, comme souvent va la vie. Pia grandit au fil des pages, nous emmène sans à-coups de l’insouciance légère à l’amertume. La plume de Paola Pigani est très imagée et poétique, d’une sensibilité rare. Il lui suffit de quelques mots pour exprimer mille idées et pour toucher au plus juste. Quelle découverte !

Ma note : 5/5

Alors, quels sont vos derniers coups de cœur livresques ? Que lisez-vous en ce moment ?

*** Céline ***

Renouer avec son cycle pour se réapproprier son corps

cycle menstruel

Depuis que j’ai mis un pied dans les lectures revendiquées féministes, je vois beaucoup de choses que je ne voyais pas avant. Peu à peu, mon regard change. Je me vois progressivement passer dans le camp des « sorcières », celles qui ne se laissent plus marcher sur les pieds, qui s’opposent aux injonctions, et qui demandent simplement à ce qu’on leur fiche la paix. Celles qui, avant toute chose, affirment que leur corps leur appartient, à elles et à personne d’autre.

La sanctification d’un seul type de corps dans les magazines, les remarques et les sifflements dans la rue, les tétons féminins censurés par la plateforme Instagram, l’obligation sociale de s’épiler ou de ne pas afficher le moindre cheveu blanc avant 60 ans… Le corps des femmes est codifié.

Si certaines s’avisent de décider pour elles-mêmes, de ne pas se raser sous les bras parce que c’est une perte de temps, de ne pas porter de soutien-gorge pour être plus à l’aise, ou de porter une jupe courte, ce sont des hystériques, des négligées, des inconscientes, des garçons manqués, des salopes. En tant que femme, je dois connaître, intégrer et me soumettre à toutes sortes de codes qui régissent mon apparence. Mon corps ne m’appartient pas, je n’en fais pas ce que je veux. Inutile de parler de l’infâme sondage IFOP sur les tenues des adolescentes à l’école, je suppose que je n’ai pas été la seule à avoir eu envie de lancer une révolution à ce moment-là…

culottes de règles moodz

Depuis que j’ai réalisé cela, et depuis que j’ai commencé à identifier tout ce que j’avais moi-même intégré à mon insu, je travaille pour déconstruire et retrouver ma liberté. Je n’en suis qu’au début du chemin, mais je voulais vous parler des outils qui m’aident à me réapproprier mon corps peu à peu.

Se reconnecter à son cycle menstruel

Comprendre les différentes phases de mon cycle menstruel et me réconcilier avec mes règles a été, je crois, une étape fondamentale dans la réappropriation de mon propre corps. Mieux comprendre mon cycle, c’était mieux me comprendre tout court.

Les 4 phases du cycle féminin

On n’apprend pas aux femmes à appréhender justement cette immense partie de leur vie. On leur parle de mécanismes hormonaux dans le cadre de la reproduction en cours de SVT, certes. Mais on leur fait aussi intégrer que le sang des règles est sale et qu’il passe mieux à l’écran en étant de couleur bleue, qu’il faut absolument ne pas tâcher son pantalon ou son siège sous peine de mettre tout le monde mal à l’aise, qu’il faut éviter de se plaindre quand l’utérus se contracte un peu trop violemment, et qu’il faut continuer à faire comme si de rien n’était à moins de souhaiter être perçue comme une vraie chochotte.

La lecture de « Lune rouge » de Miranda Gray et puis, plus tard, celle de « La puissance du féminin » de Camille Sfez, m’ont secouée. Elles décrivent les 4 phases du cycle féminin, que je vous décris brièvement ici :

  • La phase de la Sorcière, correspondant à la période des règles. Une phase tournée davantage vers l’intérieur que vers les autres, où l’on a besoin de repos. Si l’on peut choisir son emploi du temps, ce n’est pas le bon moment pour prévoir des rendez-vous et courir à droite à gauche.
  • La phase de la Vierge, de la fin des règles jusqu’à l’ovulation. L’énergie revient progressivement, on se tourne davantage vers l’altérité.
  • La phase de la Mère, pendant l’ovulation. C’est la phase du cycle menstruel où l’énergie est au summum, la plus tournée vers l’extérieur, où l’empathie est la plus développée, où le lien aux autres est le plus important.
  • La phase de l’Enchanteresse, de l’ovulation jusqu’aux règles. Le calme revient progressivement, on entre dans une phase plus intuitive, plus agacée par les autres aussi !

Je comprenais alors que je n’étais pas un être linéaire, mais un être cyclique. Un être dont les flux d’hormones vont et viennent et modifient, à n’en pas douter, mes perceptions et mes comportements sur l’ensemble du mois. Forte de cette prise de conscience, j’ai commencé à m’écouter davantage, à sonder mes ressentis.

Arrêter la pilule

L’arrêt de la pilule il y a 8 ans a aussi formidablement joué dans ma perception de ces transformations mensuelles. La pilule lissait tout, et me déconnectait beaucoup de ce phénomène à la fois sacré et primitif. Sans m’en apercevoir, c’est toute une partie de moi-même que j’éludais.

En arrêtant la pilule, je sentais de nouveau mes émotions fluctuer pendant le cycle, je rencontrais mon humeur changeante. Je retrouvais des sensations d’avant, les seins qui deviennent lourds, les sensations annonciatrices dans le bas du ventre. Je recommençais à suivre mon cycle aussi, et à m’y intéresser, maintenant qu’il n’était plus si prévisible ni soumis à des pilules quotidiennes.

Arrêter ma contraception hormonale, c’était comme me retrouver de nouveau, renouer avec une partie de moi que j’avais enfouie. Une fois de plus, me comprendre mieux.

Me familiariser avec mon sang avec les culottes de règles Moodz

L’arrivée de la cup et des protections lavables a aussi représenté une véritable avancée dans la réappropriation de mon corps. Je voyais tout d’un coup mon sang. Je me familiarisais avec le tabou.

C’est simple, pour moi les culottes de règles ont été une vraie révolution. Non seulement la gestion des règles devenait simple et sereine, mais en plus de ça je gardais un lien et un ancrage forts avec mon cycle. Je gagnais en liberté, sur tous les plans.

Les culottes Moodz, fabriquées au Portugal, sont parmi mes préférées. Elles sont efficaces, confortables, non-toxiques (label Oeko-Tex) et jolies ! Elles sont facilement lavables et réutilisables pendant plus de 3 ans et, parole d’une nana qui les teste depuis 6 mois, sans fuites garanties ! C’est une marque que j’apprécie d’autant plus que leur message encourage les femmes à redécouvrir et à se reconnecter à leur corps. Comme quoi, je ne suis pas la seule à voir qu’il y a un lien entre cycle menstruel et estime de soi !

Les modèles avec le liseré doré et les détails en plumetis sont mes favoris : de quoi m’aider à surmonter avec douceur la phase de la « sorcière », planquée dans ma tanière.

D’ailleurs, pssssst, vous avez -10% avec le code MOODZCELINE si vous voulez agrandir votre stock de culottes de règles ou si vous voulez, ENFIN, tenter la révolution ! Je choisis ma taille habituelle avec cette marque (ils vont du 34 au 48), elles taillent un peu plus large pour être à l’aise.

Confronter ses croyances

Enfin, pour déconstruire encore, je m’abreuve de réflexions et de témoignages. Voici mes références, à lire et écouter sans modération !

Elles permettent de faire la lumière sur des choses que nous croyions innées mais qui sont en fait acquises, sur des choses que nous avons intégrées et que nous reproduisons sans même nous questionner. Pour se réapproprier notre corps, il faut déjà comprendre en quoi il ne nous appartient pas ! Je suis bien sûr friande de toutes vos recommandations !

Podcasts & programmes

  • La poudre, avec des femmes de tous horizons qui racontent leur parcours et leurs combats
  • Un podcast à soi, produit par Arte, qui questionne la place de la femme dans tous les pans de la société
  • Entre nos lèvres
  • Les couilles sur la table
  • Le programme « Cycles féminins » de Cécile Doherty et Ilia Renon

Livres & Newsletter

  • Beauté fatale, Mona Chollet
  • Sorcières, Mona Chollet
  • La puissance du féminin, Camille Sfez
  • Lune rouge, Miranda Gray
  • King-Kong Theory, Virginie Despentes
  • On ne naît pas soumise, on le devient, Manon Garcia
  • Et si le féminisme nous rendait heureuses, Pauline Arrigi
  • Le corps des femmes, la bataille de l’intime, Camille Froidevaux-Metterie
  • La newsletter féministe Les Glorieuses

*Cet article est écrit en collaboration avec Moodz, persuadée comme moi que la réappropriation du corps passe par la réappropriation du cycle menstruel !

Ça vous parle tout ça, à vous ?

*** Céline ***

 

Dormir sur la Muraille de Chine

Notre petite aventure sur les parties sauvages de la Muraille de Chine est indéniablement l’un de nos plus beaux moments depuis que nous sommes partis pour notre tour du monde sans avion ! Nous avons vécu 3 jours et 3 nuits hors du temps, à arpenter des pierres millénaires et à nous frayer un passage au milieu de la végétation qui a repris ses droits.

Il est en effet possible de circuler sur les parties sauvages et oubliées du mur, et même d’y passer la nuit ! Dormir sur la Muraille de Chine est une aventure à par entière, une expérience hors des sentiers battus, intense et assez challengeante…

Je vous propose aujourd’hui de vous révéler le parcours que nous avons suivi, mais à une seule condition : que vous promettiez de respecter les commandements du voyageur responsable ! Sortir des sentiers battus n’est pas anodin, et implique même une grande responsabilité du voyageur. Il doit veiller à ne rien laisser derrière lui, et à restituer le chemin qu’il emprunte exactement comme il l’a trouvé en arrivant. Marcher sur les portions sauvages de la Grande Muraille de Chine est une chance extraordinaire. Vous êtes responsables de sa préservation.

Les parties sauvages de la Muraille de Chine

L’image que nous avons de la Grande Muraille se réduit souvent aux portions rénovées et accessibles du mur. Le gouvernement chinois, soutenu par l’Unesco, a ainsi participé à la rénovation de pans entiers de la Muraille, permettant un accès facilité aux touristes du monde entier. Les portions les plus connues et les plus visitées, comme celles de Badaling juste à côté de Pékin ou de Mutianyu, sont ainsi devenues les images emblématiques de ce grand serpent de pierre ondulant sur les sommets. On estime aujourd’hui que 30% de la Muraille de Chine a été rénovée.

Ce qui nous laisse 70% de Muraille sauvage et authentique, avec les pierres d’origine ! Mais cette Muraille sauvage, il faut la mériter. C’est physique, et il faut aimer l’effort, d’abord : beaucoup d’escaliers sont totalement effondrés et il s’agit d’escalader parfois des pans de murs entiers ! Attention au vertige aussi, certains passages peuvent faire peur à ceux qui n’aiment pas ça. Il faut être extrêmement vigilants, et prendre la mesure de ce que l’on risque avant de se lancer. Si ces portions de la Muraille sont peu visitées, c’est qu’il y a des raisons.

Cela dit, en plus de représenter un intérêt historique certain, et donc émotionnel, choisir d’explorer les parties sauvages de la Muraille de Chine a de nombreux intérêts, et notamment ceux de se retrouver loin des foules, et de relever un sacré défi !

Un conseil : septembre et octobre semblent être les meilleurs moments pour tenter l’aventure, avec beaucoup moins de monde qu’en été et encore du beau temps. Il fait encore bien chaud en septembre, donc veillez à prendre beaucoup d’eau car vous ne trouverez pas de points d’eau sur la Muraille.

Notre parcours : 3 jours sur la Muraille de Chine

Jour 1 – Dormir sur la Muraille de Chine

Pour vous rendre sur Huang Hua Cheng

  • Prenez la Changping line (ligne rose) du métro de Pékin jusqu’à l’arrêt 南邵 / Nanshao
  • Montez dans le bus 31 ou 32 (dernier passage : 18h30) jusqu’à l’arrêt 九渡河北 (怀长路) / Jiudu Hebei (Huaichang Road)
  • Montez dans le bus H21 (dernier passage : 20h30) et descendez au village de Huang Hua Cheng (黄花城路口 / Huanghuacheng intersection)

Servez-vous de l’application Moovit pour anticiper les trajets en bus, et repérer les horaires et les emplacements des arrêts (pas toujours évident). Bien qu’elle ait tendance à allonger les temps de trajet, elle reste hyper précise et permet même de suivre en temps réel l’avancée du bus dans lequel vous êtes !

Le sentier

Le sentier qui mène jusqu’à la Muraille n’est pas forcément facile à trouver. Nous avons en tout cas tourné un petit peu avant de le repérer, guidés pas de mauvaises coordonnées GPS. Voici les coordonnées Maps.me de l’entrée que nous avons empruntée : 40.41637, 116.33824.

Il vous faut emprunter ce chemin qui grimpe un peu pendant une vingtaine de minutes, jusqu’à vous retrouver nez à nez avec le Mur. Il s’impose devant vous, infranchissable… Ou pas ! Quelques brèches dans le mur vous permettent de l’escalader, il n’est haut que de 2,5-3m à cet endroit-là. C’est à ce moment précis que vous touchez le mur pour la première fois. Quelle sensation ! Si vous arrivez de nuit et en été, vous serez accueillis par le ballet des lucioles. Un spectacle féerique qui rajoute à la magie de l’instant. Il existe peut-être une entrée plus simple d’accès à cet endroit mais comme il faisait déjà nuit, nous ne l’avons pas cherchée plus longtemps.

Grimpez ensuite les premières marches et pentes raides, jusqu’à trouver une portion plate juste avant la première tour de guet. C’est là que nous avons disposé notre tente. Orientez-là de façon à être aux premières loges pour le lever du soleil, et préparez-vous à passer votre première nuit sur la Grande Muraille de Chine ! La tour peut être une solution s’il y a du vent, car bien sûr pas moyen de fixer des sardines sur la pierre !

Jour 2 – Huang Hua Cheng

Le lever de soleil auquel vous assistez le matin du jour 2 est saisissant. Le soleil se lève derrière les montagnes et recouvre progressivement la Muraille d’or et de lumière. Vous la voyez plonger dans le lac en contrebas et prenez la mesure de l’effort à fournir en la voyant grimper derrière vous.

Le parcours sur la Muraille est de 6 km et sans grande difficulté, vous n’aurez besoin que d’une demi-journée. Prenez donc votre temps mais veillez à ne pas arriver trop tard pour attraper le bus qui vous emmènera sur Jiankou en début d’après-midi.

Ça monte pas mal dans un premier temps. N’oubliez pas de vous retourner de temps en temps pour admirer la Muraille qui dévale la montagne ! Lorsque vous arrivez au point culminant de cette première montée, les tours de guet s’enchaînent, vous offrant un très joli point de vue. À partir de là, le parcours devient un peu moins sympathique sur la gauche en contrebas avec une cité industrielle qui entache le décor. Mieux vaut faire abstraction !

Vous arrivez après cela au seul point un peu dangereux du parcours, qu’il vous est possible de contourner en empruntant un petit chemin sur la gauche un peu avant : il vous faut passer par l’une des fenêtres de la tour de guet, en bravant les 10m de vide en-dessous de vous. Rien de difficile, il y a de très bonnes prises ! Il faut juste être vigilant, et redoubler d’attention si on porte de gros sacs comme nous.

Démarre ensuite la partie la plus belle de la rando selon moi : la Muraille est ensevelie sous la végétation et vous devez vous frayer un passage dans la jungle ! Une expérience extraordinaire de la Muraille sauvage !

Le chemin continue jusqu’à la plus haute tour du parcours où l’on peut observer la Muraille plonger dans le lac. Un barrage entache, une fois de plus, la magnificence du lieu. Le Mur tombant à pic, on tombe sur une impasse et il n’est plus possible de le suivre. Un chemin forestier conduit alors jusqu’à un grand parking désert. Prendre à gauche après le parking et continuer jusqu’à l’arrêt du bus H21, bien indiqué au fond d’un autre grand parking (arrêt indiqué sur Maps.me).

Pour vous rendre sur Jiankou

  • Prendre le bus H21 depuis Xishuiyu (西水峪村) jusqu’au terminus à Huairou (于家园 / Yujiayuan). Il faut prévoir 1h30 de trajet. Le bus H21 passe environ toutes les heures.
  • Pour nous, le bus H21 ne s’est pas arrêté au même endroit que le départ du H25. Nous avons dû marcher 10 minutes. Moovit indiquait le départ du bus H25 au bon endroit mais le H21 était censé arriver précisément au même endroit ce qui n’était pas le cas pour nous.
  • Prenez ensuite le bus H25 jusqu’au terminus 西栅子 / Xizhazi, mais ATTENTION ! Seulement deux passages par jour : 11h et 16h30 ! Veillez bien à ne pas arriver trop tard de votre rando pour pouvoir attraper la correspondance !

Une fois arrivés au village, 30 minutes de marche dans la forêt permettent d’accéder à la Muraille. Il est possible de manger ou de dormir au village, ou bien de s’installer dans la première tour de guet comme nous l’avons fait (et c’est évidemment ce que je conseille).

Jour 3 – Jiankou

Une fois de plus, le lever de soleil sur la Muraille est à couper le souffle. La vue depuis cette première tour de guet est d’ailleurs l’une des plus belles du parcours, la Muraille serpentant le long de la montagne boisée.

La terrifiante Jiankou porte bien son nom. Cette portion est physiquement difficile et éprouvante, et certains passages peuvent être assez challengeants. Elle est cependant l’une des plus belles portions de la Muraille de Chine, avec des particularités uniques et qui participent à son mythe. Suivez toujours les rubans rouges… mais sachez qu’un bon nombre manque à l’appel !

Dès le départ, on est mis dans l’ambiance : les premiers escaliers sont totalement effondrés et il faut faire un peu de grimpette. Un avant-goût de ce qui attend le voyageur intrépide qui s’est frotté à Jiankou ! C’est physique et fatiguant, mais pas difficile en soi. Il y a beaucoup de prises et, encore une fois, il s’agit d’être vigilant et d’avoir conscience du risque.

Les difficultés et passages un peu plus complexes se succèdent sur le parcours, mais il est souvent possible de les contourner en suivant des chemins qui contournent les difficultés. Nous avons décidé de tout faire et de ne pas quitter le Mur, mais mieux vaut ravaler sa fierté et choisir la prudence si vous ne le sentez pas.

Les particularités uniques de Jiankou, et par lesquelles vous passerez, sont :

  • Les Sky Stairs : des escaliers qui tombent à pic, tellement qu’on dirait que la paroi s’est effondrée quand on y arrive. Il faut se pencher en avant pour voir les marches se dessiner, attention au vertige ! Moins redoutables qu’impressionnants cela dit. Certains racontent qu’ils ne peuvent être descendus que face à la paroi, nous avons préféré les descendre en crabe.
  • Deux parois rocheuses d’une dizaine de mètres à escalader. Encore une fois, c’est faisable mais dangereux. Si vous doutez ou si vous avez de gros sacs, prenez des cordes avec vous pour les hisser.

Vous serez immensément récompensés lorsque, à 5 kilomètres de l’arrivée, vous installerez votre campement sur le toit de la plus haute tour de guet pour le plus beau bivouac de votre vie. Préparez-vous à assister à un coucher de soleil somptueux avec une vue à 360° sur la Muraille de Chine et les environs. Spectaculaire !

Jour 4 – Mutianyu

Le lendemain, pliez bagage le plus tôt possible. Une vraie raison à cela : arriver sur la portion rénovée et très visitée de Mutianyu avant l’ouverture ! Je vous promets alors un vrai moment de grâce, à profiter de la Muraille telle que vous l’avez toujours vue dans les livres d’histoire, toute belle et rénovée, et à l’avoir pour vous tout seul.

Nous savons que l’affluence de touristes en arrivant sur Mutianyu a gâché l’expérience de pas mal de voyageurs. Suivez donc ce conseil essentiel pour faire durer la magie jusqu’au bout, et partez au maximum à 6h du matin. Vous atteindrez les portions rénovées et la civilisation moins de 2h plus tard.

Depuis la tour de guet, 5km restent à être parcourus jusqu’à la fin. L’œil de bœuf, cette partie de la Muraille qui monte pour redescendre pour suivre les mouvements de la montagne au lieu de la traverser, présente des descentes très raides et glissantes. Avec les jambes un peu fatiguées de la veille, mieux vaut faire attention ! Aucune autre difficulté jusqu’à la fin.

Une fois descendus par l’entrée touristique de Mutianyu, nous avons rejoint le centre ville. Là, nous attendions un bus pour rejoindre Pékin mais un taxi nous a emportés dans une commune voisine pour 10 Yuans afin de prendre le bus 976 pour Pékin.

Notre matériel

Nous avons déposé une partie de nos affaires dans notre auberge de jeunesse à Pékin et sommes partis avec le nécessaire pour 3 jours et 3 nuits sur la Muraille de Chine, à savoir :

  • Le nécessaire pour camper : tente, tapis de sol, sacs de couchage légers, réchaud et casserole, 2 bols et un set de couverts
  • De quoi manger pour la durée du parcours, même si vous trouverez de quoi refaire le plein en nourriture juste avant de vous rendre sur Jiankou.
  • Couteau multi-fonctions
  • Gourdes + Purificateur d’eau Lifestraw Mission 12L
  • Vêtements et sous-vêtements pour 3 jours
  • Chargeur solaire si vous avez peur de ne pas être assez économe avec la batterie de votre téléphone
  • Papier toilette

Pour voir à quoi ressemble notre équipement en détail ou pour vous assurer que vous n’avez rien oublié, je vous conseille d’aller jeter un œil à notre matériel.

À noter : Nous avons rencontré des voyageurs qui dormaient sans tente, simplement avec un sac de couchage, et de préférence dans les tours de guet. C’est en effet possible en été quand il ne fait pas trop froid, et ça permet de partir plus léger. Vous n’avez simplement pas le réconfort de votre petite maisonnette au-dessus de vous.

À noter (bis) : Il est également possible de faire Jiankou sur une seule journée et donc de ne pas s’encombrer de gros sacs à dos. Je pense qu’il est dommage de faire une croix sur le bivouac dans la plus haute tour de guet pour le coucher du soleil, mais être plus léger permet aussi de faciliter sa progression sur le parcours.

*** Céline ***

Bilan Lecture #4

bilan lecture

Je me lance aujourd’hui dans un nouveau bilan pour vous parler de mes quatre dernières lectures ! J’espère toujours que cela vous donnera des idées et des envies, et surtout que cela initiera le dialogue entre nous ! Parlez-moi de vos derniers coups de cœur livresques, faites-nous découvrir des pépites !

Sans le vouloir, ces quatre dernières lectures sont toutes de la plume d’une femme : une figure de la littérature française, une aventurière qui n’a peur de rien, une peintre qui manie les mots aussi bien que le pinceau, et une féministe qui appelle à la prise de conscience !

Comme d’habitude, c’est divers et varié, et je suis sûre que vous y trouverez votre compte !

Bonjour Tristesse

Françoise Sagan

Résumé : Cécile a dix-sept ans, elle vit seule avec son père, Raymond, depuis la mort de sa mère il y a 15 ans. Ils mènent une vie mondaine dissolue et sans à-coups, remplie de fêtes et d’alcool, de copains artistes et de conquêtes amoureuses éphémères. Ils forment un duo inséparable. Cet été-là, ils réservent une villa au bord de la mer pour profiter de la lenteur des jours et s’échapper du tumulte de la ville. Raymond y emmène Elsa, sa dernière conquête. Elle est jeune et jolie, pas franchement intéressante. Tout bascule lorsque Anne, une amie de son père ayant répondu à son invitation, s’installe à la villa.

♥  Mon avis : J’ai conscience que mon résumé ressemble à celui d’un roman à l’eau de rose un peu nul à lire d’un trait sur la plage. Ne vous y trompez pas ! Il s’agit du premier roman de Françoise Sagan, un vrai chef d’œuvre de lenteur et de nonchalance.

On sent le poids de l’été, la chaleur suffocante qui rend les gestes mous et l’esprit hagard. La chaleur humide de la chambre de Cécile dans laquelle elle se voit enfermée pour étudier la philosophie. Les mots sont justes et beaux, simples. Les phrases se dégustent, dégoulinent des pages, elles fondent au soleil. Quelle évidence !

Cette lecture m’a réellement donné envie de connaître davantage l’œuvre de Françoise Sagan que je découvre avec ce premier roman. Si vous avez des titres à me conseiller, je suis évidemment preneuse !

Ma note : 5/5

***

Sauvage par nature

Sarah Marquis

Résumé : Sarah Marquis est une aventurière suisse des temps modernes. En 2010, elle se lance dans une aventure qu’elle baptise EXPLORASIA : marcher seule de la Sibérie à l’Australie en passant par la Mongolie, le désert de Gobi, la Chine, le Laos et la Thaïlande. Une aventure qui s’étale sur près de 2 ans !

♥  Mon avis : J’ai reçu beaucoup de messages me conseillant la lecture de cette autobiographie. Pas étonnant, puisque Sarah Marquis a emprunté une route similaire à la nôtre et traversé les mêmes pays ! Beaucoup ont été inspirés par son courage, cette folie de partir seule, à pied, dans des contrées qui ne sont pas spécialement réputées hospitalières : le désert de Gobi et l’outback australien, la jungle, les ethnies minoritaires chinoises qui vivent recluses dans les montagnes du Yunnan… C’est vrai que cette aventure peut donner des ailes !

Cela dit, la mayonnaise n’a pas pris avec moi. Deux raisons principales à cela. Sa plume, qui est celle d’une aventurière, pas celle d’une écrivaine. Je suis très difficile en matière de littérature, et s’il n’y a pas un soupçon de poésie qui me transporte, je suis souvent déçue de ma lecture. Aussi, sa façon d’aborder son aventure et son voyage, enfermée dans sa bulle, focalisée sur sa performance et sa destination, ne m’a pas plu et m’a mise même plutôt mal à l’aise. Elle fuit la présence de l’homme tout au long du voyage.

Et, devinez quoi, ses rencontres se passent rarement bien ! J’ai notamment été très étonnée de sa description des nomades rencontrés dans la steppe mongole, le portrait qu’elle en fait est effrayant, voire diabolique, et ne ressemble en rien à ce que nous avons vécu là-bas (je vous en parlais ici). S’il se peut que sa condition de voyageuse solitaire ait provoqué des comportements différents de la part des mongols, je crois que son tempérament plutôt sauvage, impatient et à tendance, parfois, un brin impérialiste et, dans tous les cas, totalement fermé à la différence, a joué aussi.

Sur le même thème du voyage en solitaire, je vous recommande chaudement Wild de Sheryl Strayed, une aventure de près de 6 mois le long du Pacific Crest Trail ! Un vrai petit bijou d’où tirer beaucoup de force et de courage !

Ma note : 3/5

***

Passagère du silence

Fabienne Verdier

Résumé : Nous sommes au début des années 80 et Fabienne Verdier n’a que 22 ans lorsqu’elle décide de partir étudier l’Art traditionnel chinois dans une école d’Art de la province du Sichuan. En Chine, le régime communiste bat son plein et la population se remet péniblement de la révolution culturelle imposée par Mao Zedong qui a tiré un trait sur toutes les traditions millénaires du pays. Fabienne est la seule étrangère de l’école, voire même à des kilomètres à la ronde. Les conditions de vie des étudiants sont rudes et son isolement lui pèse, mais elle est passionnée et déterminée : elle veut apprendre la calligraphie et les autres arts graphiques auprès des grands Maîtres. Son apprentissage durera pas moins de 10 ans.

♥  Mon avis : Cette autobiographie de la peintre Fabienne Verdier est un vrai petit bijou. De poésie d’abord, car les leçons de ses Maîtres sont souvent véhiculées de cette façon et influencent sa vision de la vie. Et quelle richesse de recevoir par son intermédiaire ces enseignements pleins d’une sagesse millénaire ! Quelle transmission, quel cadeau, elle nous fait à son tour !

Passagère du silence est aussi une véritable source d’informations sur la culture et les traditions chinoises. Si vous envisagez de vous rendre en Chine, ou si vous vous intéressez à la culture de ce pays, je vous encourage vivement à vous le procurer. Un authentique témoignage, aussi, pour mieux comprendre les ravages de la révolution culturelle et saisir le portrait de la Chine à une période où les occidentaux s’en tenaient éloignés. La structure du récit aurait pu selon moi être un peu remaniée, et nous aurions eu affaire à un véritable chef d’œuvre de la littérature.

Ma note : 4,5/5

***

Sorcières

Mona Chollet

Résumé : Alors que les guérisseuses détenaient le savoir de soigner les maux et assuraient le suivi des malades et des accouchements, tout bascula en Europe au XVIème avec la chasse aux sorcières et la persécution en masse de personnes accusées de sorcellerie (dont plus de 80% étaient des femmes). Dès lors, les femmes se sont retrouvées bannies du savoir et de la médecine, et reléguées au foyer pour soutenir la carrière de leur mari. Pire, on les a enfermées dans des corsets : celui de la mère, de la femme docile, douce et conciliante, et celui de la vieille femme qui, en plus d’être laide à cause de ses rides et de ses cheveux blancs, n’est plus bonne à rien.

Dans son essai on ne peut plus féministe, Mona Chollet dépeint les sorcières d’aujourd’hui : la femme célibataire et sans enfant, celle qui s’affirme et parle un peu fort, ou encore celle qui a passé 50 ans. Elles sont victimes de méprise, de moqueries complaisantes, d’injustices, elles sont sous-considérées ou traitées de folles ou d’écervelées. Elle dessine le contour du cadre imposé à toutes les femmes de nos sociétés occidentales, celui auquel il faut se conformer sous peine d’en être bannie.

♥  Mon avis : Le premier chapitre sur l’histoire de la chasse aux sorcières a suffi pour réveiller en moi un véritable vent de révolte. Pourquoi ne parle-t-on pas davantage de cet épisode de l’Histoire ? De nombreux points et faits énoncés ont aussi provoqué chez moi des électrochocs, comme le fait que seulement 2% des hommes de plus de 45 ans disent se teindre les cheveux, contre 63% des femmes. Bon sang de bonsoir ! De simples données chiffrées suffisent à prendre conscience des modèles que l’on a toujours acceptés sans les avoir questionnés.

La lecture de cet essai a réellement fait naître en moi une soif de revendications et l’envie de découvrir les thèses de l’éco-féminisme que l’auteure aborde rapidement. Je pense qu’il s’agit d’un excellent point de départ pour aborder les différents enjeux et visages du féminisme.

Si vous voulez entendre Mona Chollet parler de son bouquin et de sa vision du féminisme, je vous conseille aussi fortement d’écouter son interview dans La Poudre, un podcast féministe que je vous conseille d’ailleurs pour ses interviews de femmes inspirantes !

Ma note : 4/5

***

Alors, quels sont vos derniers coups de cœur livresques ? Que lisez-vous en ce moment ?

*** Céline ***

BILAN LECTURE #3

Vous le savez peut-être, nous avons fait un tour de près de 1 600 km à vélo en Mongolie cet été ! Si nos journées étaient évidemment consacrées au pédalage, nos longues soirées ont été propices à la lecture ! J’ai fait de superbes découvertes livresques que je voudrais vous partager !

Imaginez donc : une tente, des jambes pleines de poussière, parfois une lampe frontale sur la tête, les vastes plaines de la steppe mongole aux alentours et l’esprit serein et détendu de quelqu’un qui a pédalé toute la journée…

Une odyssée : Un père, un fils, une épopée

Daniel Mendelsohn

Résumé : Daniel Mendelsohn est professeur de lettres classiques à l’Université et spécialiste de l’étude des récits homériques. L’Iliade et l’Odyssée n’ont, a priori, aucun secret pour lui. Un beau jour, son père, professeur de maths à la retraite, carré et méthodique, avec une aversion particulière pour l’imprévu, lui demande de participer en tant qu’étudiant à son séminaire sur l’Odyssée. Il se mettra dans un coin de la salle, et promet de se faire discret.

♥  Mon avis : J’ai tellement aimé la lecture de ce bouquin que j’ai repoussé autant que possible son dénouement. Je ne voulais pas que ça s’arrête, c’était trop bon. Il s’agit d’un roman autobiographique, ce qui, je trouve, rajoute de l’intensité aux mots et aux réflexions de l’auteur. C’est à travers ce prisme que l’on participe à toutes les séances du séminaire et que l’on décortique avec les élèves chaque passage de l’Odyssée. À la fin du livre, c’est simple, vous en savez presque autant qu’eux sur l’œuvre. Quelle richesse !

Mais Une Odysée, c’est avant tout l’histoire d’une relation père-fils. D’un fils qui cherche à comprendre son père, à le connaître. Comme Télémaque voudrait le faire avec Ulysse dès les premiers vers du poème. Les parallèles entre l’œuvre et les personnages sont omniprésents et toujours habillement amenés. La plume de l’auteur (aidée par celle de la traductrice bien sûr) est exceptionnelle et on se plonge à corps perdu et avec délice dans les interrogations cérébrales et névrosées, mais profondément émouvantes, de ce professeur érudit et passionné.

Ma note : 5/5

***

Le cœur cousu

Carole Martinez

Résumé : Frasquita Carasco est une femme forte et colorée. Elle a un don pour la couture et tout ce qu’elle touche de ses aiguilles revêt une aura magique, comme élevé à un niveau supérieur de grâce ou de divin. Ce don, qui lui est propre, lui vient de loin, de l’héritage de générations de femmes transmetteuses et relais des savoirs du passé. Frasquita a 5 enfants, Anita, Angela, Pedro, Martirio et Clara. Tous, ont un don eux aussi. Un jour, parjurée, honteuse, elle fuit Santavela, sa rudesse et ses superstitions, et la folie de son mari. S’ensuit une longue traversée du désert dans sa robe de noce avec sa charrette et ses 5 enfants.

♥  Mon avis : Le cœur cousu est un véritable conte, avec toute la poésie et les allégories que cela implique. J’ai pleuré à chaudes charmes, de joie et de douleur, j’ai ri aussi. J’ai rêvé, je me suis révoltée. C’est indéniablement beau, plein de couleurs. C’est le genre de bouquin que l’on peut lire 100 fois sans se lasser et toujours déceler quelque chose de neuf. Une profondeur que l’on n’aurait pas saisie aux premières lectures.

Comme dans tout conte, il y a des leçons à tirer. Sur l’Art, comme arme massive anti-folie et névrose. Sur le courage qu’il faut pour accepter d’être qui l’on est dans le brouhaha des médisances et des qu’en-dira-t-on. La transgression et l’émancipation de la tradition. Sur l’identité, sur ce qui nous rend unique. Sur la société patriarcale. Sur la transmission filiale… C’est tellement riche, tellement beau !

Ma note : 5/5

***

La femme gelée

Annie Ernaux

Résumé : La femme gelée est un récit autobiographique amer et carrément cinglant. L’auteure y retrace sa vie de femme : d’une gamine élevée dans une famille non conventionnelle, un papa au fourneau et une maman à la compta, une égalité des tâches qui ne se questionne même pas, à sa vie de femme mariée, engluée dans le système patriarcal.

♥  Mon avis : Annie Ernaux n’y va pas de main morte, ni avec elle-même, ni avec le système qui l’a ligotée sans qu’elle ne s’en aperçoive et n’ait pu faire quoi que soit. Pour échapper au cadre rigide du patriarcat, elle partait pourtant avec un modèle fort, celui de ses parents, elle avait fait de grandes études et beaucoup réfléchi et théorisé sur ces thématiques, elle avait choisi un mari qui partageait ses grandes idées d’égalité homme-femme. Mais lentement, insidieusement, les inégalités s’installent et ceux qui croyaient s’en détacher finissent par participer à leur tour à la transmission du modèle. Le constat tiré par l’auteure est douloureux et rageant. Elle s’observe sombrer dans tout ce qu’elle a toujours haï.

Tout commence par deux étudiants qui travaillent dans le salon, tous deux très concentrés. La bouilloire se met à siffler dans la cuisine. Qui se lève ?

C’est, selon moi, un livre à mettre entre toutes les mains. C’est juste, sans chichi, presque parlé. Profondément féministe, il pose les bonnes questions et dynamite à coups de plume acerbe le système patriarcal qui ne mérite pas mieux.

Ma note : 5/5

***

Le motel du Voyeur

Gay Talese

Résumé : Gay Talese, auteur à succès de récits de non-fiction (c’est-à-dire d’histoires vraies) reçoit un jour un courrier d’un certain Gerald Foos. Celui-ci lui raconte avoir acquis un motel dans le Colorado dans les années 50 pour espionner ses clients. Il lui affirme avoir tout consigné par écrit, plus de 20 ans d’observations, et ainsi posséder une vision claire de ce qu’il se passe dans l’intimité d’un couple américain sur plusieurs décennies. Il explique détenir là des informations uniques puisque ses clients ne se savaient pas observés, à la différence de toutes les enquêtes officielles. Gerald Foos désire confier ses écrits à l’écrivain pour qu’il les publie… Ce qu’il s’empresse de faire 20 ans après, dès qu’il obtient l’autorisation d’utiliser la véritable identité du voyeur !

♥  Mon avis : C’est en écoutant la chronique littéraire de Juliette Arnaux sur France Inter que ce livre a directement atterri dans ma pile à lire. J’ai trouvé ça totalement dingue ! Je voulais moi aussi connaître les conclusions des observations de ce charmant monsieur, je voulais savoir ce qu’il se passait dans l’intimité des autres. Je voulais être voyeur… par procuration !

Hormis le fait de vouloir savoir, je trouvais aussi cette histoire géniale ! Un mec a observé des gens faire l’amour, faire pipi, s’aimer et s’engueuler pendant plus de 30 ans, il a tout mis par écrit, et puis il a voulu que tout ça soit publié, pour la Science.

L’auteur nous délivre pas mal d’extraits des notes de Gerald Foos, mais pas suffisamment à mon goût. J’aurais finalement préféré avoir l’intégralité des observations pour en faire ma propre analyse. J’ai le sentiment que Gay Talese me propose une version édulcorée et elle me laisse un peu sur ma faim, un peu comme s’il ne nous fournissait que les conclusions et que nous n’avions pas assez d’éléments empiriques pour réellement y croire. De plus, la plume de l’auteur, facile et un peu pataude, ne m’a particulièrement emballée.

Le sujet, je crois, méritait mieux ! Mais sacré sujet quand même !   

Ma note : 3/5

***

Et puis nous avons fini par rejoindre Oulan-Bator et par vendre nos vélos… Un nouveau cycle de lecture a alors commencé, mais ça, ce sera pour le prochain bilan !

*** Céline ***

Chemin faisant

voyager sans avion

Cet article est sponsorisé par le fournisseur d’énergie renouvelable pour votre logement ekWateur, un de nos principaux soutiens pour notre belle aventure autour du monde.

Le pouvoir du moment présent de Eckhart Tolle a eu, je vous en avais déjà parlé, un impact colossal sur ma vie. J’ai soudainement pris conscience que ce qui compte avant tout, c’est maintenant. Pas la retraite, pas les 3 semaines de vacances, pas le weekend, pas les soirées après le travail. Juste maintenant. Là, pendant que vous lisez ces lignes.

L’effort de conscience

Ça m’a drôlement secouée. Je passais jusque-là mon temps à attendre qu’une situation supposée meilleure survienne sans jamais réellement prendre conscience de ce que je vivais sur l’instant. Je passais mon temps à me contenter de moments peu épanouissants parce que je savais que d’autres événements et aventures plus heureuses finiraient par arriver. J’oubliais que ces précieuses heures un peu mises entre parenthèses entre deux moments choisis avaient autant de valeur et ne reviendraient pas.

Alors j’ai fait des efforts pour remettre de la valeur à ce temps que j’avais tendance à oublier. Ça a commencé tout petit : sur le chemin que j’empruntais tous les matins pour aller travailler. Un joli chemin qui traversait l’un des plus beaux parcs de Lyon, qui changeait au gré des saisons, et qui me permettait de croiser d’autres personnes au pas décidé et à la tête déjà pleine de ce qui allait se dérouler pendant la journée.

Tous les matins, je faisais l’effort conscient de vivre sur le chemin. J’essayais d’arrêter de projeter la journée et les tracas ou bonnes nouvelles qui pourraient survenir, et je tentais d’être là. Je regardais mieux, j’écoutais mieux, je sentais mieux. Tout, autour de moi, prenait une nouvelle saveur et de nouvelles couleurs. Le chemin n’était plus un entre-deux de la maison au travail, mais un moment à part entière. Je désemplissais ma tête de ce qui peut la remplir dès lors que je me sens dans l’attente, dans l’ennui ou dans ce fameux entre-deux, et je me concentrais sur ce que je vivais. Là, sur ce chemin que j’empruntais pour la centième fois déjà.

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Chemin faisant

Chemin faisant, j’ai continué à faire cet effort de conscience. J’ai cherché à ce que mon temps soit toujours bien employé et sensé et, immanquablement, j’ai démissionné. Je ne voulais plus attendre le soir pour rentrer, je ne voulais plus entendre mes collègues disserter sur le fait que le jeudi représentait un soulagement parce qu’il constituait une sorte de basculement vers le weekend (certains, pour la même raison, préféraient le mercredi). Je ne voulais plus rêver à mes vacances 2 mois à l’avance, et encore moins espérer une hypothétique retraite à laquelle, si j’étais encore vivante et en bonne santé, je pourrais prétendre pour, enfin, voyager.

Ma décision était irrévocable : je voulais vivre et habiter chaque moment de ma vie. Je ne voulais plus d’entre-deux.

Un chemin sans arrivée

C’est comme ça que nous abordons notre voyage aujourd’hui, David et moi. Notre tour du monde sans avion répond à notre volonté de profiter du chemin… Aussi, et surtout, parce qu’il n’y a pas d’arrivée ! Et sans arrivée, qu’y a-t-il d’autre que le chemin ?

L’avion, en plus d’être évidemment décrié pour son empreinte carbone, est l’apogée de l’entre-deux. Il est d’ailleurs pour beaucoup comme un « mauvais moment à passer », un véritable entre-deux nous menant à destination : c’est long, c’est inconfortable, c’est parfois angoissant, c’est difficile de s’y rendre… Si l’on pouvait, on sauterait volontiers cette étape !

Je suis moi-même partie en vacances en avion à de nombreuses reprises à l’époque de mon travail salarié et de mes fameuses et convoitées 3 semaines au soleil. L’avion a l’avantage d’être rapide et de « nous faire gagner du temps » …

Un vrai leurre que ce gain de temps quand j’y pense ! Parce que, bon sang, le temps passé sur le chemin n’est pas du temps perdu : regarder le paysage défiler par la vitre, s’embrasser dans les escalators, manger son sandwich choisi avec appétit (il n’y a rien d’aussi bon qu’un sandwich mangé dans le train), lire, descendre pour une correspondance sur des quais de gare sur lesquels nous n’aurions jamais pensé poser un pied… Nous ne le perdons pas ce temps de transit, nous le vivons.

Pour vivre ce voyage au jour le jour avec nous, c’est par ici !

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Voyager slow : les avantages

Notre tour du monde au ralenti a, en plus, bien d’autres avantages ! Pour la planète bien sûr, mais aussi pour nous :

  1. Nous n’aurons jamais à subir le décalage horaire,
  2. Nos estomacs s’habituent progressivement et de proches en proches aux bactéries nouvelles,
  3. Nous multiplions nos chances de faire de belles rencontres (déjà parce que notre histoire suscite l’intérêt et le soutien, mais aussi parce que nous nous arrêtons longtemps dans chaque endroit que nous visitons),
  4. Nous prenons conscience des kilomètres parcourus et faisons de sérieux progrès en géographie internationale,
  5. Nous pouvons goûter beaucoup plus de bières locales,
  6. Il n’y a pas de choc culturel, mais une mouvance lente et progressive des influences, des langues et des comportements.
  7. Nous n’expérimentons pas ce décalage un peu étrange souvent ressenti au début d’un voyage. Un peuple indigène des Amériques dit même que l’âme ne supporte pas un voyage en avion et qu’il lui faut donc plusieurs jours pour retrouver le corps. Il y a un peu de ça, je trouve, après un atterrissage à l’autre bout du monde !
  8. Nous avons bien plus d’occasions de nous construire des souvenirs,
  9. Nous avons bien moins de chance de mourir dans un accident d’avion (#humour),
  10. Notre voyage n’a pas des allures de « vacances » parce qu’il n’est pas délimité, il n’a pas de destination. Il devient ainsi simplement notre quotidien.

Chez ekWateur, ils sont aussi persuadés que le chemin est précieux ! Chaque pas vers la transition énergétique est important, et plus on consommera en conscience et de manière raisonnée, mieux ce sera. Ils ont ainsi décidé de soutenir notre tour du monde sans avion en finançant une étape emblématique de notre voyage, celle du Transsibérien ! Je suis fière d’incorporer avec eux un peu de poésie et de sens dans cette lutte contre les émissions de gaz à effet de serre qui nous concerne tous.

Vous êtes plutôt chemin ou arrivée, vous ?

*** Céline ***

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