Mes aventures à NEONYT 2019

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Crédit photo Messe Frankfurt GmbH

J’ai eu la chance d’être invitée par VEPSI et NEONYT à l’un des plus grands salons de mode éthique du monde. Vous m’avez demandé des retours sur cette fabuleuse aventure, c’est partiii ! 

JOUR 1

07h35 – David vient de m’amener à la gare pour Paris, on est en avance. Je farfouille distraitement dans mon sac à main pour trouver mon portable, le regard levé vers les panneaux d’affichage. Soudain, je me fige. Merde, mon téléphone. Je me mets à farfouiller frénétiquement cette fois, en vain. Je vais faire comment pour prendre mon train sans e-billet, pour avoir l’heure, pour retrouver les filles à Berlin, pour réussir à aller à Berlin tout court d’ailleurs… Et Instagram ? Comment vais-je faire sans Instagram ?

07h50 – Je monte dans le train avec le téléphone de David. Il a 20% de batterie et son forfait ne me permet pas d’avoir de données à l’étranger, mais c’est toujours ça. Je laisse David rentrer à la maison sans GPS et payer le parking minute sans portefeuille.

07h55 – J’ai un flash : je me rends compte que je n’ai même pas de câble avec moi pour charger ce téléphone qui a un embout USB C (on est d’accord que personne n’a ça ?). Je regarde et mémorise toutes les données dont j’ai besoin (parcours de bus jusqu’à l’aéroport, lieu de rendez-vous à Berlin, moyen de s’y acheminer…) et préviens Eilean de VEPSI de ne pas s’inquiéter si je ne donne aucun signe de vie.

10h – J’arrive en gare de Marne-La-Vallée. Je croise des foules entières chantantes et guillerettes, oreilles de Mickey clipsées aux cheveux. D’une humeur maussade, je m’achemine, valise roulante et trébuchante, vers le Magical Shuttle censé m’amener à l’aéroport. Je suis seule, je n’ai pas pensé à regarder l’heure avant que le téléphone ne s’éteigne, je ne sais pas si j’ai loupé le bus ou pas. En l’attendant, je farfouille à nouveau distraitement dans mon sac-à-main pour trouver mon bonnet. Merde, mon bonnet. Je l’ai probablement fait tomber dans le train.

11h30 – J’arrive à l’aéroport. Ils ne vendent pas de câble USB C.

15h45 – Je retrouve, triomphante, Eilean et les deux premières arrivées : la pétillante Noa venue d’Israël et la créative Francesca des Cornouailles. Arrivent ensuite la douce Gabrielle d’Amsterdam, Chloé et sa bonne humeur de Belgique, l’énergique Nina de sa Suisse allemande et la très inspirante Holly, une canadienne installée à Paris. Le groupe est au complet ! Ça piaille, ça rigole, l’enthousiasme est palpable. L’aventure peut commencer…

19h – On retrouve Leslie de VEPSI à l’Appartement (avec un grand A). Dîner, blabla, vin rouge et re-blabla. Distribution des chambres et de l’ordre de passage dans l’unique salle de bain pour 7, et zou ! dodo.

 JOUR 2

8h30 – Nous voilà parties, bravant les bourrasques glacées des ruelles berlinoises, vers un petit déjeuner vegan des plus appétissants : Geh Veg ! Une excellente adresse pour des petits déjeuners aussi bien salés que sucrés, un accueil et une présentation adorable, au top ! 

10h30 – Nous y voilà. Nous rentrons dans le temple de la mode éthique où sont déjà installées des centaines de stands de marques responsables et engagées, innovantes et créatives, et avec la ferme volonté de faire changer les lignes de la mode : « The change of fashion is now » ! Je me délecte d’avance de toute cette passion et de toute cette énergie rassemblées dans ce même lieu, un immense hangar réhabilité de 3 étages.

Crédit photo Messe Frankfurt GmbH

11h – Je rencontre tour à tour quelques jolies marques de maroquinerie vegan utilisant des matériaux innovants comme alternative au fameux polyuréthane souvent pointé du doigt. TearOJoy et ses sacs à main en papier hyper légers, Nuuwaï et ses sacs hyper élégants en cuir de pomme (avec toutefois une partie de polyuréthane dans la composition), Artelusa et ses sacs en liège (mais le plus impressionnant reste quand même leur parapluie 100% liège) et les sacs de luxe d’Humour Noir en liège et or équitablement sourcé. Que de marques à rajouter dans le Générateur de Marqu’IZ !

13h – Je retrouve avec grand plaisir deux marques françaises que je connais bien : Aatise et Olly Lingerie (qui, soit dit en passant, fait une offre très sympa à l’occasion de la Saint-Valentin).

15h – J’erre dans le salon avec Chloé dans l’espoir de faire une photo à peu près convenable pour Instagram. Je me rappelle que jouer les mannequins n’a jamais été mon fort.

16h30 – Nous sommes rassemblées en arc de cercle pour une conférence passionnante autour des problématiques liées à la communication des blogueurs green. On y aborde notamment l’évident paradoxe auquel nous sommes toutes confrontées, prônant le « consommer moins » tout en mettant en lumière de nouveaux produits responsables. La conversation développe également le sujet épineux de la rémunération des blogueurs éthiques, toujours pris en étau entre les marques responsables qui n’ont pas de budget et leur travail qui devrait être autant rémunéré que celui de leurs pairs non-éthiques. Des sujets que je pourrais volontiers aborder ici plus en détails si vous êtes intéressés (dites-moi ça en commentaire !).

21h – Nous dénichons un fabuleux restaurant de burgers vegans géants à 20 minutes de marche du salon. Nous nous laissons ensuite rouler jusqu’à l’Appartement (en nous perdant 2-3 fois en chemin), attendons nos tours de salle de bain avec philosophie, et tombons raides endormies.

JOUR 3

Geh Veg

10h30 – Je découvre avec stupéfaction la marque de chaussures vegan Nat-2 qui a l’air de dominer le sujet des matériaux innovants : cuir à base de champignons sauvages, d’herbe coupée, de résidus de café récupérés dans les coffee shops, de verre, de bois… Épatant !

11h – Je continue mes découvertes et m’imprègne de toute cette effervescence. Je découvre notamment les superbes lunettes en bois de Zylo Eyewear, les chaussettes hyper colorées de Organic Socks of Sweden aux teintures végétales et issues du commerce équitable, ou la marque française Dressarte Paris qui conçoit des vêtements sur-mesure pour toutes les femmes.

13h – Je me prête de nouveau à l’exercice de poser pour la photo Instagram avec Gabrielle. Je me rappelle une fois de plus qu’il y a eu des moments plus à l’aise.

14h30 – Nous sommes à nouveau rassemblées dans la salle de conférences pour un talk en collaboration avec les Nations Unies au sujet de leurs 17 objectifs de développement durable. Avec la participation de Karry Banningan, nous abordons le délicat sujet du rôle des influenceurs dans la prise de conscience collective de l’urgence à agir aujourd’hui pour demain.

Crédit photo Messe Frankfurt GmbH

16h – Je rencontre la jolie marque française Antagony : des vêtements mixtes hyper stylés et fabriqués en France, issus de chutes de tissus. Une super découverte !

16h30 – Je fais un coucou au stand N’go Shoes juste à côté. Nous discutons avec Ronan, l’un des fondateurs, de la difficulté, pour une marque qui souhaite pourtant bien faire, de faire les choses bien. Conscients de l’impact du cuir sur l’environnement, ils envisagent de proposer des chaussures vegan, mais hors de question pour eux d’utiliser du polyuréthane. Hors de question, aussi, d’abandonner leur production au Vietnam, qui est pour eux le berceau de leur marque et toute leur identité, mais qui reste encore bien en retrait en ce qui concerne le travail des matériaux alternatifs innovants. Voilà pourquoi il faut être patients avec les petites marques : parce que malgré tous les efforts du monde, faire les choses au mieux peut prendre du temps. On ne leur demande pas d’être parfaits, juste transparents sur leur démarche.

18h – Nous partons pour un vegan tour dans les rues de Berlin, menées par Dov, un australien globe-trotteur fort sympathique. On y déguste notamment une Kettwurst vegan et un fabuleux houmous israélo-palestinien validé par Noa. Sur les rotules et le ventre plein, nous roulons à nouveau jusqu’à l’Appartement pour le rituel salle de bain.

JOUR 4

10h – Nous profitons d’un brunch au splendide hôtel écoresponsable Guldsmeden. Tous les meubles y sont chinés ou produits durablement.

15h – Tout le monde est parti petit à petit dans d’émouvantes effusions. Je reste seule à travailler à une table du salon de l’hôtel, en attendant l’heure de partir. Je n’ai jamais eu, de tout le voyage, un téléphone avec autant de batterie.

22h30 – J’atterris à Orly.

22h55 – Panne de l’Orlybus, nous nous garons sur la bande d’arrêt d’urgence. Le bus est plein à craquer.

23h45 – Nous sommes toujours dans le bus, les portes fermées.

00h20 – Évacuation : tout le monde change de bus messieurs, dames !

00h45 – Je dois encore prendre un métro, il me reste 3 tickets dans mon porte-monnaie. Pas de bol, ils sont tous démagnétisés. Et à cette heure-là, plus de guichet. Je passe donc frauduleusement et tant bien que mal avec ma valise, derrière un gentil monsieur qui accepte de me faire passer avec lui.

1h05 – Je loupe la dernière correspondance. Et merde. Il me reste 20min à pied jusqu’à l’appartement de ma grande sœur, ça se fait.

5h50 – J’envoie un SMS à David : « Dans le train ! ». Je suis bien dans mon train pour Lyon. La nuit a été courte !

Neonyt 2019 ça a été plein de casseroles, c’est vrai… Mais surtout beaucoup de belles rencontres et une énergie incroyable ! La mode éthique n’a pas fini de m’étonner !

*** Céline ***

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3 commentaires sur “Mes aventures à NEONYT 2019

  1. Merci pour le compte-rendu et oui perso je suis toujours intéressée de savoir comment les autres blogueuses gèrent leurs dilemnes éthiques 🙂

  2. Je découvre ce monde de la mode éthique petit à petit, donc penser qu’il y a un aussi grand salon qu’il lui est consacré en Allemagne c’est une sacrée surprise pour moi ! Je suis heureuse de découvrir qu’il y autant de personnes engagées pour changer les choses, merci pour les découvertes et ton générateur de marques !

  3. Ça donnait tellement envie ! Et puis Berlin, quoi <3
    Je suis super intéressée par l'article sur les blogueuses green et les marques 😉

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