Comment choisir son parfum naturel ?

Bienvenue dans le monde merveilleux du parfum naturel où la rose et le patchouli se mélangent au greenwashing éhonté !

L’univers de la parfumerie repose sur le secret. La loi considère en effet la liste complète des ingrédients en parfumerie comme un “secret commercial” ne devant pas être révélé pour protéger les recettes. Ce droit à l’opacité entraîne irrémédiablement des dérives sur les ingrédients choisis, et ne manque pas de semer le trouble lorsque l’on cherche à mieux consommer. Ce secret est d’autant plus entretenu qu’il est soigneusement emballé dans des campagnes marketing et des discours baignés de rêve et de décors fabuleux.

Alors comment déceler le vrai du faux ? La démarche réellement engagée de celle qui se moque du monde ? À quoi prêter attention ?

J’ai essayé de rassembler dans cet article les principaux points d’attention à avoir en tête lorsque l’on choisit son parfum naturel afin que vous puissiez mieux orienter vos choix. La marque Isotta étant un bel exemple de parfums 100 % naturels et engagés, je vous propose également de la découvrir dans l’article 🙂

Laissez-moi donc vous mettre au parfum…

Dans un parfum, on met quoi ?

Il y a trois grandes familles d’ingrédients qui rentrent dans l’élaboration des parfums : les ingrédients naturels, d’origine naturelle et synthétiques.

  • Les ingrédients naturels :  ils sont directement extraits depuis la nature sans être modifiés chimiquement (huile essentielle, hydrolat, extraits CO2). Ils sont d’origine végétale, animale et minérale (comme l’eau).
  • Les ingrédients d’origine naturelle : ils sont issus d’une matière naturelle modifiée par l’humain grâce à des procédés chimiques.
  • Les ingrédients synthétiques : ils proviennent d’une transformation chimique opérée par l’humain. Elle peut être artificielle (totalement créée/inventée par les chimistes) ou copiée de la nature, comme c’est souvent le cas en parfumerie.

Au début de l’histoire de la parfumerie, les parfums étaient entièrement composés d’ingrédients naturels. Ils étaient réalisés à partir de plantes, de sécrétions animales et de minéraux. C’est à partir du 19ème siècle que les ingrédients synthétiques ont commencé à apparaître pour diversifier les palettes olfactives des parfumeurs (on est passés de 1000 ingrédients possibles, à 5000 !).

Le secret de la recette

Si la loi autorise les fabricants de parfum à ne pas révéler la liste entière de leurs compositions, la recette d’un parfum suit tout de même une certaine base. Pour élaborer un parfum, il nous faut :

  1. De l’alcool (éthanol) : il s’agit d’un ingrédient naturel lorsqu’il est issu du végétal, mais il peut aussi être synthétique et fabriqué en laboratoire.
  2. De l’eau : il s’agit d’un ingrédient naturel.
  3. Un concentré aromatique : c’est là que se cache le grand secret de la recette ! Le parfumeur associe des centaines d’ingrédients pour parvenir au parfum final. Ces ingrédients peuvent être naturels, d’origine naturelle ou synthétiques.
  4. Des additifs : il s’agit de conservateurs pour que le parfum ne s’oxyde pas ou ne se décolore pas, de produits pour que le mélange des ingrédients reste bien homogène, de colorants, de phtalates pour diluer certaines matières, etc. La plupart du temps, ces ingrédients sont synthétiques.

L’immense part du mélange correspond à l’alcool et à l’eau, auxquels on ajoute le concentré aromatique qui viendra donner l’identité du parfum, et les additifs pour la conservation.

C’est quoi, un parfum naturel ?

De prime abord, on pourrait penser qu’un parfum naturel se compose d’ingrédients naturels, point. Que nenni ! La réalité est en fait bien plus compliquée (et trompeuse) que cela !

Depuis 2017, la norme ISO 16128 autorise les fabricants à désigner un parfum comme “naturel” lorsqu’il contient 95 % d’ingrédients naturels.

Pour pouvoir surfer sur la vague et qualifier son produit de “parfum naturel”, on peut donc réaliser la recette suivante :

  • 95 % d’eau et d’alcool qui sont des ingrédients naturels par définition
  • 5 % restants 100 % synthétiques pour le concentré aromatique et les additifs

En gros, un parfum peut désormais être qualifié de “naturel” même si aucun effort, ou presque, ne sera fourni concernant le choix des ingrédients ! Ça vous en bouche un coin, pas vrai ?

Parfum naturel et greenwashing

Cette norme permet donc à de nombreuses marques de mettre en avant la naturalité de leurs produits alors qu’aucun réel effort n’est fourni pour proposer des parfums à l’impact environnemental et sanitaire réduit. Elles peuvent, en toute impunité, jouer sur un argument de vente qui ne les caractérisent même pas.

On observe en effet en parfumerie que les matières premières de qualité sont délaissées pour réduire les coûts, au profit des dépenses marketing qui ne cessent de croître. L’offre se réduit donc souvent à des parfums simplistes, blindés d’additifs et de notes de synthèse bon marché et parfois toxiques.

On peut effectivement retrouver des ingrédients dégradés, de mauvaise qualité ou carrément nocifs pour la santé dans tous les éléments de la recette :

  • L’alcool :  il est la plupart du temps dénaturé, c’est-à-dire qu’on lui ajoute une molécule très amère pour qu’il ne soit pas buvable. Il est obtenu à partir du végétal (céréales, betteraves, légumineuses, etc.), donc les conditions de culture de ce végétal (bio ou non ? agriculture régénérative ou non ?) sont à prendre en compte dans le calcul de l’impact environnemental et social.
  • L’eau : elle est en général filtrée et déminéralisée.
  • Le concentré aromatique : certains ingrédients sont controversés et sont considérés comme cancérigènes et perturbateurs endocriniens suspectés (comme les absolues extraits à l’hexane ou avec d’autres solvants issus du pétrole).
  • Les additifs : ils peuvent être un véritable concentré de conservateurs controversés, voire perturbateurs endocriniens (phtalates en tête, additifs antioxydants commet le BHA ou le BHT, filtres anti-UV chimiques comme la benzophénone très utilisée en parfumerie, colorants toxiques, etc).

L’eau et l’alcool vont s’évaporer rapidement, il ne restera plus sur la peau que le mélange aromatique et les additifs, c’est-à-dire ce qui est le plus à risque pour la santé. Alors autant veiller à bien choisir son parfum !

L’exemple du parfum conventionnel

LISTE INCI D’UN PARFUM D’UNE MARQUE BIEN CONNUE :
ALCOHOL. PARFUM/FRAGRANCE. AQUA/WATER/EAU. BUTYLPHENYL METHYLPROPIONAL. ETHYLHEXYL METHOXYCINNAMATE. BUTYL METHOXYDIBENZOYLMETHANE. ETHYLHEXYL SALICYLATE. BHT. COUMARIN. LIMONENE. LINALOOL. GERANIOL. AMYL CINNAMAL. CITRONELLOL. BENZYL SALICYLATE. CITRAL. FARNESOL. HEXYL CINNAMAL. EUGENOL. BENZYL BENZOATE. ISOEUGENOL. CI 60730/EXT. VIOLET 2. CI 19140/YELLOW 5 , CI 42090/BLUE 1 , CI 17200/RED 33

On retrouve bien l’alcool et l’eau en tout début de composition, ainsi que le fameux “Parfum” derrière qui se cache la fameuse recette olfactive secrète. Le reste de la composition correspond aux ingrédient allergènes (majoritairement des additifs) présents à plus de 10ppm (soit 0.001%) dans la composition, et l’exemple est assez parlant ! On y retrouve un joyeux cocktail :

  • BUTYLPHENYL METHYLPROPIONAL (autrement appelé Lilial) : molécule odorante ; perturbateur endocrinien suspecté
  • ETHYLHEXYL METHOXYCINNAMATE : Filtre UV Chimique ; perturbateur endocrinien suspecté, très nocif pour l’environnement marin
  • ETHYLHEXYL SALICYLATE : Filtre UV Chimique ; perturbateur endocrinien suspecté, très nocif pour l’environnement marin
  • BHT : conservateur anti-oxydant ; cancérigène et perturbateur endocrinien suspecté
  • BENZYL SALICYLATE : molécule odorante ; cancérigène et perturbateur endocrinien suspecté
  • CI 60730/EXT. : colorant de synthèse ; ingrédient controversé et interdit en Europe dans les produits destinés aux muqueuses (attention à la bouche et au nez !)

Le bel exemple de Isotta

Au milieu du greenwashing et des ingrédients controversés, il y a toujours des marques qui tentent de tenir la barre pour proposer un modèle vertueux. Isotta est l’une d’entre elles, et la démarche de Véronique Remblière, la fondatrice et le nez derrière la marque, est jusqu’au-boutiste et réellement engagée !

Isotta, ce sont des fragrances qui sont 100 % naturelles et biologiques ! Pas de chichi sur les pourcentages pour savoir où se cachent les additifs toxiques, Véronique a fait le choix de faire de la nature son unique terrain de jeu olfactif pour composer ses créations. De toute façon, c’est simple, tous les ingrédients sont indiqués en toute transparence.

Voilà ce que donne une recette de parfum chez Isotta :

  1. De l’alcool de blé biologique et produit en France, non dénaturé
  2. De l’eau minérale naturelle
  3. Un concentré aromatique 100 % composé d’ingrédients naturels (huiles essentielles, extraits CO2 – un procédé d’extraction par “pression”, plus rarement des isolats – fractions de distillation) ou d’origine naturelle dans de plus rares cas (fermentation et/ou distillation, aucune intervention de solvants pétrochimiques), avec une très large majorité d’ingrédients issus de l’agriculture biologique certifiée ou sauvage. Une carte de la provenance des différents ingrédients est même disponible sur le site !
  4. Un seul conservateur, de l’extrait bio de romarin

L’élaboration des parfums et la mise en bouteille se font à la main en France, sans machine et sans électricité.

En plus de répondre à une démarche très engagée, les parfums de Véronique sont complexes et de grande qualité. Ils racontent des histoires, des petits instants de vie que l’on peut avoir envie de porter avec et sur soi. Huit parfums non genrés pour tous les goûts et toutes les saisons.

Pour les parisiens et parisiennes, n’hésitez pas à rendre visite à Véronique qui s’est installée dans une boutique partagée “Le boudoir Saint Germain”, 34 rue Jacob dans le 6ème ! Cela vous permettra d’aller découvrir ses parfums et de l’écouter parler avec convictions de sa démarche !

Pour les autres, Véronique propose ses huit créations en échantillon sur papier ! Cela peut être une chouette entrée en matière pour aborder son univers de la parfumerie 100 % naturelle ! Si je peux vous souffler mes petits préférés : À tout jamais, L’homme d’à côté et Bébé néroli… des noms qui à eux seuls permettent d’invoquer des images tirées de son propre vécu ou de son imagination. Et ces images, probablement qu’elles nous racontent un peu.

J’espère que cet article aura pu vous éclairer !

*** Céline ***

Collaboration commerciale avec Isotta

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2 commentaires sur “Comment choisir son parfum naturel ?

  1. Merci Céline pour cet article très intéressant. Ça faisait un bout de temps que je me posais la question quant à la composition des parfums conventionnels. Et maintenant que je suis informée, je ferai bien attention avant d’acheter le prochain haha !

  2. Bonjour, j’aurais aimé connaître vos sources pour cet article, notamment concernant l’information suivante :
    “certains ingrédients sont controversés et sont considérés comme cancérigènes et perturbateurs endocriniens suspectés (comme les absolues extraits à l’hexane ou avec d’autres solvants issus du pétrole).”

    Par ailleurs, au sujet de cette remarque : “le reste de la composition correspond aux ingrédient allergènes (majoritairement des additifs)” je me permets un commentaire : sur une composition comme celle-ci, ce sont en effet les allergènes et allergènes supposés qui sont indiqués, en revanche ce ne sont pas en majorité des additifs mais bien (en majorité) des molécules naturellement présentes dans de nombreuses matières naturelles (he, absolues, extraits CO2…) employées dans la formule (ou des synthétiques identique-nature, c’est-à-dire synthétisé en laboratoire mais existant à l’état naturel dans les végétaux). Ainsi la coumarine, le limonène, le linalol, le géraniol, le citronnellol, le citral, le salicylate de benzyle, le farnésol, l’eugénol, l’iso-eugénol ne sont pas des additifs, simplement des molécules odorantes présentes dans de nombreux végétaux mais pouvant, cela est vrai, entraîner des réactions allergiques chez certaines personnes !

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