Nord Thaïlande. Mars 2020. Dans la campagne non loin de Soppong. Nous étions en plein dans une boucle d’une semaine en scooter en bordure de la frontière birmane. L’air était saturé de particules de charbon à cause des feux de forêts illégaux mais tolérés qui rendent la région irrespirable à cette période de l’année.
Il faisait un froid de canard sur le scooter le matin. Je me serrais derrière David pour me protéger du froid et me couper du vent. On avait laissé le gros de nos affaires dans une guesthouse à Chiang Maï et rassemblé ce dont nous avions besoin pour partir. Sur mon dos, en appui sur l’arrière du bolide, le joli sac à dos en chanvre Bhangara que les parents de David nous avaient ramené en nous rendant visite. Il ballottait au rythme des 1800 virages de la boucle de Mae Hong Son.
Les heures passaient et la journée se réchauffait. Le soleil devenait parfois brûlant et le souffle du scooter était un véritable luxe. On s’est arrêtés en fin de journée sur une route bordée d’arbres, ceux-là n’avaient pas brûlé. La lumière dorée nous parvenait par endroits, on entendait les bruits de la forêt.
C’est là que j’avais choisi de poser pour faire les photos de mon sac à dos. Un sac à dos éthique et écoresponsable, joli, solide et hyper pratique… Autant vous dire que j’avais hâte de vous le présenter !
La colonisation moderne
Les sacs à dos Bhangara sont fabriqués à la main au Népal de façon juste. Ils participent au développement économique et à l’indépendance des populations sur place, et je suis persuadée qu’il s’agit là d’une mission essentielle pour les entreprises qui choisissent de produire dans des pays dits « en développement ».
Si nous avons rendu dépendantes des populations entières en Asie, et que les conséquences sont énormes et douloureuses aujourd’hui alors que nos grandes entreprises stoppent soudainement leurs commandes à cause du Covid-19 et du ralentissement économique, la solution n’est pas de nous retirer d’un seul coup pour tout relocaliser et les laisser « se débrouiller ».
Cette forme de colonisation moderne n’est évidemment pas sans rappeler les précédents épisodes de décolonisation dans l’Histoire. Nous savons qu’un tel asservissement d’une population sur une autre n’est pas tolérable, et nous savons aussi que le seul moyen d’y remédier est de procéder en douceur.
Redistribuer les cartes
C’est bien pour cela que je soutiens les marques comme Bhangara qui redonnent du pouvoir à ceux qui créent la valeur. Ils travaillent avec un petit atelier familial de 3 hommes avec chacun plus de 10 ans d’expérience, et une organisation communautaire en autogestion et fondée par des femmes qui ont fui les conditions de travail insoutenables de l’industrie de la mode. 280 femmes y sont formées aux différentes techniques textiles pour pouvoir se mettre à leur compte au bout de 4 ans.
En plus de ça, 5% des profits réalisés par Bhangara sont reversés à l’association SOS Villages d’Enfants au Népal qui accueille, héberge, nourrit et scolarise des enfants orphelins de tous âges. Histoire que tout le monde profite un peu de nos privilèges, à nous qui pouvons acheter leurs sacs. Une façon de redistribuer les cartes progressivement…
Le chanvre, la reine des matières
Je m’emporte et j’en oublie de vous parler du chanvre, la spécialité de Bhangara ! Cette matière textile est aussi l’une de mes préférées : qu’elle pousse en Europe ou au Népal, comme ici, les champs de chanvre n’ont besoin ni de pesticides, ni d’arrosage supplémentaire (la pluie suffit). Sa culture est douce et sans impact sur l’environnement, c’est l’une des fibres les plus écologiques !
C’est une matière solide et résistante, et j’aime en plus beaucoup son esthétique très « brute ».
J’oublie aussi de vous parler du petit code promo qu’ils m’ont gentiment communiqué pour vous : IZNOWGOOD, qui vous donne 10% sur votre commande !
Et puis on est remontés sur le scooter, et c’était reparti pour l’aventure...
*** Céline ***
*Merci beaucoup à Bhangara pour avoir sponsorisé cet article. Éthiques jusqu’au bout de leur démarche !
Belle découverte ces sacs, merci !! Ils sont trop chouettes et sobres, j’aime beaucoup, et comme dit au dessus tout à fait abordable en tarifs. Presque hâte que mon sac actuel lâche 🙂
C’est tellement chouette comme démarche ! Et en plus, le sac est si beau… Ah je suis fan du chanvre moi aussi !
Bonjour Céline,
Petite question (n’y vois aucune malveillance de ma part car c’est simplement de la curiosité): qui exactement a créé, et/ou est actuellement à la tête de Bhangara/à la tête de leur com? Car je constate que le site internet et le compte instagram sont en français donc ça m’intrigue!
Je viens d’aller voir leur site et je me suis dit bêtement « oh surprise, les prix sont tout à fait raisonnables! ». Comme quoi, la mode éthique peut aussi être abordable (sans rentrer dans le débat consommer moins mais mieux, pour les petites bourses cela peut parfois être compliqué d’investir un « gros » montant d’un coup même si c’est rentable sur le long terme !)
Bref, jolie découverte, je garde en tête.
Oui c’est l’avantage d’avoir une production délocalisée aujourd’hui… Même si les artisans sont payés 30% à deux fois plus que la moyenne du pays (d’après leur site), on reste avec des coûts de revient moins élevé que si le sac avait été fabriqué en Europe ! Normalement dans un monde plus juste, tout ça s’équilibrera…