Les collants, plastique à usage unique ?

Le collant, quand on y pense, c’est quand même un beau symbole de la société de consommation dans laquelle nous vivons. Bam. Direct, ça commence.

Je me rappelle encore, plus jeune, piocher à n’en plus finir dans le stock de collants de ma mère. Et je lui disais « promis, quand je serai grande, je te ferai parvenir une énorme caisse remplie de collants ». Si cette dette reste encore à honorer aujourd’hui, elle n’en reste pas moins symptomatique de l’énorme impact environnemental de ces recouvre-gambettes ! Car si j’avais constamment besoin de chiper des collants à ma pauvre maman, c’est que je passais mon temps à les mettre à la poubelle. C’est que je ne terminais pas une journée sans un trou qui m’empêche de les remettre à nouveau. Et pourtant, j’essayais : le vernis pour que le trou ne s’agrandisse pas, la place dans le tiroir réservée aux collants « troués mais ça passe encore »…

Le collant à usage unique

Le collant, tel qu’il est majoritairement porté aujourd’hui, est composé de polyamide et d’élasthanne. Deux matières textiles synthétiques, obtenues à partir d’hydrocarbures. Deux matières textiles composées de polymères qui se dégraderont, à terme, en micro-particules de plastique avec l’impact que l’on connait sur la faune et la flore et la santé humaine.

Comme les verres ou les assiettes en plastique que l’on utilisait pour organiser des pique-niques dans l’inconscience générale, comme les pailles que l’on retrouve encore dans nos cocktails, comme les sachets de nos biscuits. Du plastique à usage unique. Ni plus ni moins.

Produire et acheter des collants qui ne peuvent servir qu’une seule fois, y a-t-il meilleure image pour notre société de consommation qui fonce tête baissée sans réfléchir aux conséquences ? Comment a-t-on pu se dire « Mais quelle bonne idée ! » ?

Comment, et moi en tête, avons-nous pu attendre aussi longtemps avant de réaliser que tout cela allait droit dans le mur ? Qu’ouvrir une nouvelle boîte de collants tous les matins relève d’un délire collectif imprégné de déni total ? Je nageais la première dans cette absence totale de remise en questions, et c’est aussi par ce genre de rétrospectives que l’on mesure son chemin.

Les collants recyclés et made in France d’Estampille

Le chemin est long, on ne peut pas penser à tout, tout de suite. Tout révolutionner du jour au lendemain. Et un beau jour, ça finit par arriver, l’œillère tombe. Bon sang, et mes collants alors ?

Estampille apporte une réponse que je trouve raisonnable : des collants 100% recyclés, tissés et cousus pour durer, et fabriqués en France !

À la base chez Estampille, ce sont les pros de la chaussette recyclée et fabriquée en France ! Ils revalorisent des déchets textiles pour recréer un nouveau fil et en faire des chaussettes toutes jolies dans un atelier à côté de Limoges. Et puis, de fil en aiguille, ils se sont dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire avec les collants…

Les collants sont tricotés dans les Cévennes, par une entreprise familiale basée à Saint-Bauzille-de-Putois, à 40km de Montpellier. En plus de soutenir le savoir-faire français et l’économie locale, les collants recyclés Estampille tentent de minimiser leur impact au maximum. Ils sont composés de 88% de nylon recyclé et de 12% d’élasthanne recyclé (c’est le cas des 20D que je porte, l’élasthanne n’est pas encore issu du recyclage pour les collants 40D, mais ça ne saurait tarder) ! Utiliser un fil recyclé permet, certes, de ne pas prélever de nouvelles ressources (et dieu qu’elles sont rares et précieuses lorsque l’on parle de ressources fossiles), mais aussi de diminuer de 80% la quantité d’eau nécessaire pour produire les collants et de diminuer de 55% l’énergie nécessaire à leur fabrication !

Et puis ils sont tricotés pour durer, de manière à accroître leur résistance et donc leur durée de vie. Bientôt, la petite équipe compte même faire des collants plus « fantaisie » et récupérer les collants usés de leurs clients pour en faire de nouvelles chaussettes ! De quoi penser et assurer le cycle de vie complet du produit, en limitant les ressources nécessaires à sa production, et en l’insérant dans une boucle vertueuse.

Voilà de chouettes perspectives Alexandre – c’est le porteur du projet – on compte sur toi pour toujours faire preuve d’autant de transparence et d’amélioration constante ! En attendant, nous sommes là pour soutenir ton projet 🙂

*** Céline ***

*Cet article est en partenariat avec Estampille !

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8 commentaires sur “Les collants, plastique à usage unique ?

  1. Bonne idée! Les collants sont si petits, qu’on ne pense pas forcément au déchet que ça représente…Qui inventera le collant qui résiste aux griffes de chat??!!

  2. Perso ça me pose problème de porter des fibres synthétiques, même recyclées… en revanche j’ai vu que chez living craft ils ont créé un collant fait avec un polymère fabriqué à partir d’huile de ricin, et ça me paraît être une solution intéressante 🙂 Après je n’ai pas testé personnellement donc reste à voir si c’est suffisamment robuste (car comme tu dis, si c’est pour en changer à chaque utilisation, c’est tout de suite moins écolo..). Et également s’il n’y a pas d’impact sur la santé car je sais qu’en santé naturelle on utilise parfois les cataplasmes à l’huile de ricin donc pas sûr que porter régulièrement ce type de collants soit tout à fait neutre, et ça m’étonnerait que la marque ait investigué en ce sens…mais ça fait plaisir de voir que certaines marques investissent encore pour trouver de nouvelles matières « écolo », c’est pas si souvent!

    1. Hello Zéphine,
      Oui c’est intéressant l’huile de ricin, à creuser ! Après ça n’en reste pas moins une fibre synthétique, comme tu le dis il y a une polymérisation !
      Pour la santé en effet, je ne sais pas si ça change grand chose, en revanche pour l’impact environnemental, c’est sûrement mieux (même si l’huile de ricin vient souvent d’Afrique, et qu’il faut s’assurer des procédés de récolte et d’exploitation)…
      Ah là là, rien n’est jamais simple ! Mais tout est une histoire de choix conscient !

      1. Le problème avec les polymeres c’est qu’en l’état ils sont relativement stables et inertes (ce qui est souvent toxique ce sont les stabilisants qu’on met dedans par contre) mais quand ils se dégradent, on se retrouve avec des molécules de plus en plus petites jusqu’à retrouver les monomeres issus de la pétrochimie qui ont servi à leur fabrication (et qui pour le coup sont pas du tout inertes, sont toxiques et dangereux…). Si le monomere précurseur vient de l’huile de ricin pour moi ça reste mieux que des polymeres issus de la pétrochimie, même recyclés. Après, ce qu’il faut regarder ce sont les analyses du cycle de vie pour les deux paires de collants.. Pas évident à trouver car cher à exécuter. Je suis ingenieure matériaux, si quelqu’un veut lancer sa marque ecoresponsable et faire des essais de résistances sur les collants je me ferais un plaisir de l’aider 😂

  3. Bonjour! Merci pour l’article intéressant. Je pense qu’en général, les collants sont le symbole de tout ce qui ne va pas dans la société, à commencer par la limitation la liberté de femmes et ensuite l’impact négatif sur l’environnement !

    1. Pourquoi la liberté des femmes????Un collant est très confortable..La liberté est d’avoir le choix 😉

  4. Il faut que je fasse un tri dans mes collants. Je n’en porte pas trop car je porte peu de robes ou jupes mais ceux que j’ai dur assez longtemps et je les ai depuis plusieurs années.
    Je vais toutefois mettre ceux abimés de côté et voir avec Estampille comment leur renvoyer pour recyclage.

    1. Très bonne idée 🙂

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