On parle beaucoup du made in France, et depuis plusieurs années, comme la potentielle solution magique à toutes les dérives de l’industrie de la mode. Vous le savez si vous êtes un.e habitué.e des lieux, c’est une idée bien trop rapide pour prendre en compte tous les enjeux impliqués. C’est, comme on dit, l’arbre qui cache la forêt. Les solutions magiques et sans nuances, on ne nous la fait pas, ça n’existe pas ! À d’autres…
Le made in France a cependant de jolies choses à nous apporter, c’est indéniable, et surtout lorsqu’il est pensé dans une démarche plus globale et systémique. C’est ce que propose la boutique Le Prêt-à-Français, et je me fais une joie de vous présenter leur démarche aujourd’hui !
D’abord, le made in France, c’est quoi ?
Pour les vêtements vendus en France, il n’est pas obligatoire d’inscrire le lieu de leur fabrication sur les étiquettes. En même temps, si c’était le cas, l’obligation porterait certainement sur le lieu où la confection a été réalisée, et omettrait toutes les étapes survenues en amont dans la chaîne de production (culture ou fabrication de la fibre, filage, tissage, teinture, ennoblissement, etc…).
Il est cependant tout à fait possible de trouver cette mention explicitée sur une étiquette ou un site internet, et j’expliquais dans cet article sur le made in France dans quel cadre légal elle s’insérait. En gros : quand peut-on dire d’un vêtement qu’il est “made in France” ?
La face cachée du made in France
Gardons bien en tête que si la France est un état de droit, où le droit du travail est clairement défini et défendu, il y a, dans notre pays aussi, des dérives. Le sujet a notamment été pointé du doigt en 2020 lorsque des ateliers textiles clandestins ont été découverts à Leicester, en Angleterre. Les ouvriers travaillaient sans contrat ni protection sociale pour 3£ de l’heure, ce qui est bien en-dessous du salaire minimum national. Le Cash Investigation “Luxe, les dessous chocs” diffusé en 2018 avait également dénoncé des ateliers clandestins aux conditions de travail inacceptables dans le nord de l’Italie.
En France, il se produit la même chose, et nous le cautionnons lorsque nous achetons des vêtements “made in France” au prix de vêtements de fast fashion. J’en discutais dans cet entretien avec une créatrice de mode qui a eu l’opportunité de visiter des usines en région parisienne aux conditions de travail plutôt douteuses. Les ouvriers sont souvent des personnes aux situations précaires, parfois sans papiers, qui acceptent des conditions de travail difficiles parce qu’ils ou elles n’ont pas le choix.
Une fabrication française ne présage pas non plus, et il est important de le comprendre, d’un choix de matière textile écologique, de procédés de fabrication écoresponsables et encadrés, ou d’un ennoblissement non-toxique.
Le made in France, c’est bien, mais il est tout en nuances lui aussi !
Le made in France de Le Prêt-à-Français
Mais lorsque les choix sont faits en soutien d’un système juste et égalitaire, le “made in France” a beaucoup d’avantages ! À commencer par relocaliser des savoir-faire qui, depuis plus de 30 ans, se délocalisent à l’étranger, et de plus en plus loin, pour rechercher à optimiser les sacro-saintes marges commerciales ! La France a un très bel héritage textile, elle peine pourtant à recruter de nouveaux artisans du secteur aujourd’hui.
Relocaliser, et s’appuyer sur des savoir-faire, c’est faire renaître une émulation économique à l’échelle locale, qui impacte positivement les individus, aussi bien financièrement que d’un point de vue humain. C’est aussi, bien entendu, limiter l’impact carbone des vêtements qui n’auront pas à faire des milliers de kilomètres pour être fabriqués (dans le cas évidemment où les autres étapes de la chaîne de production ne se sont pas déroulées à l’autre bout du monde).
Le Prêt-à-Français a conscience de tout cela, et s’est donc engagé à rassembler des marques dont la production est 100% française certes, mais dont la démarche va encore plus loin avec un choix de matières écologiques, écoresponsables et/ou upcyclées et un discours transparent sur toute la ligne. On y retrouve des vêtements pour hommes et femmes, mais aussi des bijoux ou de la maroquinerie.
Je porte d’ailleurs sur les photos une superbe blouse Atelier Kai en tissu upcyclé et une jupe non moins superbe de Marie-Cécile Paris en tissu upcyclé là aussi !
Ma sélection Le Prêt-à-Français
Je n’ai évidemment pas pu m’empêcher de vous faire une petite sélection de mes produits préférés sur la boutique (autres que mon look que j’adore, évidemment)…
1. Maillot de bain Aldabra en Econyl ; 2. T-shirt Inadea en coton bio ; 3. Pantalon C-Bergamia en coton bio ; 4. Sac de sport Tanasac en jean upcyclé ; 5. Crop top Inadea en coton bio ; 6. Robe Alory en viscose upcyclée ; 7. Chemise Inadea en Tencel ; 8. Jupe Sevenlie en viscose Ecovero ; 9. Pantalon Marie-Cécile Paris en viscose upcyclée ; 10. Ensemble Sevenlie (short + veste) ; 11. Body Native Paris en coton bio, tulle et dentelle recyclés ; 12. Robe Atelier Kai en viscose upcyclée ; 13. Culotte de règles Pourprées en coton bio ; 14. Bague ALT ; 15. Pochette Sevenlie en viscose Ecovero ; 16. Blouse Atelier Kai en viscose upcyclée
J’espère que cette petite sélection vous permettra de faire de jolies découvertes made in France with love 🙂
*** Céline ***
* Cet article est écrit en collaboration with love pour Le Prêt-à-Français !
Très bel article ! J’ai récemment fait l’achat d’une dentelle robe longue boheme chic. J’adore ce style !