Nul besoin d’être un amateur de sensations fortes pour connaître l’impression de tanguer au-dessus du vide. Les jambes qui flagellent, le cœur qui bat trop vite. Le corps qui lutte pour ne pas tomber en envoyant tous les signaux possibles pour éviter le pire. La tête tourne et précipite les idées dans un vacarme assourdissant, les tempes battent fort, c’est l’étourdissement. L’instinct de survie se manifeste très distinctement dans ces moments-là, c’est la panique à bord.
Pour pallier l’absence de barrière entre nous et le vide, le cerveau déploie toute son artillerie de façon à créer un rempart invisible et protecteur. Cette angoisse, générée par les réactions chimiques de notre corps, nous fait faire un pas en arrière. Elle nous éloigne d’une mort assurée. Elle est là pour nous enseigner que reculer, c’est se mettre hors de danger. Ce pas en arrière est salvateur, nos cellules en sont intimement persuadées. Grâce à ce stratagème savamment étudié, elles pourront continuer leur travail de maintien de la vie.
Cette angoisse, les pieds au bord du gouffre, nous la connaissons tous. C’est elle qui provoque la furieuse envie de prendre ses jambes à son cou avant un entretien particulièrement important, une prise de parole en public, ou une représentation scénique. C’est elle qui nous empêche d’avouer nos sentiments amoureux, c’est elle qui se glisse dans toutes nos grandes décisions. Cette angoisse, c’est notre instinct de survie. Elle est là pour nous préserver, grand bien lui fasse.
Ce qui m’ennuie moi, c’est que parfois ça a du bon de sauter dans le vide.
Le syndrome des jambes qui flagellent
Nous connaissons tous, plus ou moins, cette envie irrépressible de faire machine arrière quand notre cœur s’emballe. Quand ce rempart invisible, bâti par la peur, se dresse devant nous. Nous n’avons souvent pas le matériel nécessaire pour le franchir : cordes et mousquetons ne faisaient pas forcément partie de la caisse à outils que l’on nous a confiée à l’école.
Alors, pour la plupart d’entre nous, nous reculons face à l’obstacle. Nous considérons que c’est trop dur et fait pour les autres, plus beaux et plus forts. Et nous reprenons la route, le bras toujours tendu sur le côté pour nous laisser guider du bout des doigts par ce mur érigé entre nous et le vide et marcher en toute sûreté.
Ce mur infranchissable, aux apparences de forteresse, est pourtant fondé sur du vent. Je suis peut-être un peu dure : sur nos croyances.
Car si nous percevons de la même façon la sensation de tournis et de jambes qui flagellent, que l’on soit au bord de la falaise ou derrière la porte de l’examinateur, l’issue d’un pas de travers n’est indubitablement pas la même ! Nous avons assimilé depuis l’enfance tout un tas de croyances qui ont façonné nos peurs, à tel point qu’il n’y a plus de différence entre la peur qui nous sauve la vie et celle qui nous sauve d’une situation potentiellement embarrassante.
« Tu ne vas pas mourir », c’est ce que l’on dit souvent pour rassurer quelqu’un sous l’emprise du stress. Suivi de « Ça ira mieux après », comme s’il était important de souligner que la vie continuera bel et bien.
Take a leap : réaliser ses rêves
Le vide, c’est l’inconnu. Et l’inconnu, pour nombre d’entre nous, ça fait peur. Nos peurs reposent sur nos croyances, sur ce que nous avons toujours entendu, sur les modèles que nous avons vu se reproduire au cours de nos vies, sur ce que l’on nous a inculqué, volontairement ou non. Rien de tout ça n’est réel, notre vie n’est pas vraiment en danger !
Nous avons peur du regard de l’autre, de nous retrouver sans le sou, d’être moqué, trouvé laid ou idiot, d’être considéré comme quelqu’un qui n’a pas vraiment réussi ou, pire, qui a « raté ». Ce sont nos croyances qui nous imposent de freiner des quatre fers quand une idée vient se frayer un chemin dans nos têtes.
Sauter dans le vide, c’est la sensation que j’ai eue quand j’ai décidé de quitter mon métier il y a presque un an maintenant. C’est aussi une notion que l’on retrouve souvent quand on écoute ces personnes inspirantes qui ont réalisé leurs rêves. Ils ont, à un moment, plongé dans l’inconnu. Et la tête la première !
Et quand on réalise, une fois retombé sur nos pattes, que la chute n’était pas si terrible et que ce nouvel environnement nous convient davantage, on lève la tête. Restent encore, là-haut, tous ces gens qui marchent le bras tendu vers leur mur invisible, en prévision d’une chute. Parmi eux, figurent ceux qui ne se sont jamais vraiment intéressés à ce qu’il y avait derrière. Mais parmi eux, se trouvent aussi ceux qui hésitent, ceux qui voudraient sauter mais qui, retenus par leurs croyances, se convainquent qu’ils n’en sont pas capables.
À tous ceux-là, je voudrais leur dire qu’ils sont assez. Il n’a jamais fallu plus pour transformer un rêve en réalité. Juste toi, c’est suffisant.
L’observer pour la laisser s’en aller
Si je vous parle de cette angoisse qui vous retient perché là-haut dans une vie qui ne vous plaît pas, c’est parce que j’ai la recette pour la laisser s’en-aller : observez la.
De quoi est-elle faite ? Quelles sont les excuses que vous vous donnez ? Pourquoi repousser à plus tard ? Pourquoi vous moins qu’un autre ? Posez tout sur un papier : de quoi avez-vous peur ? Ce n’est pas la peur de mourir qui vous retient, j’en suis sûre ! Qu’est-ce que c’est alors ? La peur de manquer d’argent, d’être ridicule, de ne pas avoir les compétences requises ?
Vous verrez que les obstacles sont minimes et que vous pouvez facilement les dépasser. Vous verrez qu’en vous y mettant tout de suite, qu’en organisant un peu votre saut et en préparant un minimum votre sac pour votre vie d’en bas, le rêve est à portée de main.
Regardez là, en-bas, c’est moi qui vous fais de grands signes ! Je vous attends pour votre baptême de l’air !
Et vous, avez-vous fait le grand saut ? Faites-vous partie de ces gens qui hésitent et qui se posent des milliers de questions ? Dites-moi tout, ici ou en privé !
***Céline***
Tellement inspirant, tellement bien rédigé. Merci !
Hello, Wahou ton article est super bien écrit ça ma fait beaucoup de bien de te lire. J’ai exactement ressentie ça quand j’ai partagé mon blog !
Je me pose toujours un milliard de questions, je pèse le pour et le contre, je fais des listes… Et parfois, je me décide sur un coup de tête. Je suis sûre de mon choix et je saute 😂
Super article vraiment très intéressant et très bien écrit j’ai adoré un grand merci à toi ♡ Je te souhaite une bonne soirée
Tu as mis de mots sur ce que je ressens en ce moment ^^ !
Je suis en plein dans le grand saut et j’ai cette tendance à sauter avant de réfléchir. J’ai pris la décision de ne plus réfléchir qu’aux choses graves. Parce que mine de rien, ca a ce quelque chose de grisant, qui te donne des ailes et en même temps te fait carrément flipper. Comme une drogue je dirais. Mais ca a du bon de sauter et de ne pas retourner en arrière vers sa zone de confort 🙂
Bisous 🙂
Ravie de t’avoir rejoins en bas 😉 En plus du saut dans le vide, j’ai aussi l’impression d’avoir comme traversé un miroir. De ne plus contempler, de l’extérieur, ce que j’aimerai être, mais de travailler chaque jour à qui je suis vraiment. Et ça, même si ça fait peur, c’est terriblement libérateur. Puis, sauter dans le vide et le sentiment d’être en alerte que cela procure, aide tellement à vivre dans le présent ! Je n’ai jamais autant eu la sensation d’être éveillée et ça fait juste un bien fou.
Sauter dans le vide… c’est exactement le terme que j ai utilisé, il y a plus de 7 ans (deja!) pour décrire cette vertigineuse sensation que j’ai eue… ne plus avoir ni mari ni travail… juste mes enfants et ces années d’études devant moi… on le peut tous… il fait juste trouver comment y croire… et arriver à lever les barrières… qui ne sont pas là où on pense bien souvent…
Oui, effectivement cela peut être une source stimulante pour avancer …
Un article très inspirant ! J’aimerai moi aussi faire le grand saut professionnellement parlant. Je marche à l’instinct, quand ce sera le bon moment, je le saurai 🙂
Je suis tout à fait d’accord avec toi ! On oublie souvent qu’on peut « s’en sortir » et que de prendre des risques peut parfois promettre un meilleur avenir !
Merci pour cet article 🙂
Ca fait plus d’un an que je me suis installé à mon compte pour lancer mon atelier de création de bougies de massage. La sensation de saut dans le vide, je ne sais pas combien de fois je l’ai déjà ressenti, mais je ne regrette pas. Il y’a des hauts et des bas mais mettre mise en danger m’a permis d’en apprendre beaucoup sur moi et aussi sur les autres.
Je ne me rappelle plus qui a dit cette phrase en parlant de la réussite: « Tous les jours, faites quelque chose qui vous fait peur. Mais, une chose est sûre, c’est que c’est vrai.
pour moi, j’ai toujours besoin d’un temps avant de sauter le pas…