Tour de la Mongolie à vélo

Quatre mois après notre départ pour notre tour du monde sans avion, nous décidions de nous lancer pour un tour de la Mongolie à vélo de 5 semaines en autonomie ! 1600 km sur les pistes et routes de cet incroyable pays…

J’espère vous donner toutes les clés pour organiser un tel périple dans le pays le moins densément peuplé du monde et ainsi avoir la chance de vivre une aventure aussi extraordinaire ! Budget, conseils, bonnes adresses, vécu… Mais avant, place aux images :

Pourquoi tenter l’aventure ?

En Mongolie, c’est simple : il n’y a pas beaucoup de routes et très peu d’axes ferroviaires. Les possibilités du voyageur paraissent donc limitées quand on met les pieds pour la première fois dans le pays… et c’est bien pour cela qu’il se retrouve souvent dans un tour plus ou moins long organisé par sa guesthouse à Oulan-Bator !

Quelques lignes de bus permettent d’explorer les environs de la capitale, mais certainement pas d’aller partout. On peut par exemple aller jusqu’à Mörön à l’Ouest, Dalanzagad dans le Sud, ou autour du parc de Terelj au Nord-Est d’Oulan-Bator… Mais sortir des sentiers battus semble difficile !

Pour parcourir la steppe, les possibilités qui s’offrent aux voyageurs sont les suivantes :

  • Participer à un tour organisé par une guesthouse au départ d’Oulan-Bator. C’est la solution la plus choisie par les voyageurs en Mongolie
  • Payer les services d’un chauffeur et d’un guide privés pour organiser la route et le trajet comme on l’entend
  • Louer un 4×4 à Oulan-Bator
  • Louer une moto à Oulan-Bator
  • Se contenter des trajets possibles en bus
  • Marcher et faire de l’auto-stop (nous l’avons testé, ça marche super bien en Mongolie ! Petite astuce : il ne faut pas lever le pouce, mais lever le bras à 45° avec la paume de la main vers le sol)
  • Acheter ou louer un cheval
  • Acheter des vélos et partir pour la plus belle aventure de votre vie !!

Maintenant que vous avez le contexte, voyons pourquoi vous feriez mieux de choisir de parcourir la Mongolie à vélo !

Pour des raisons écologiques

Nous avons choisi d’éviter le 4×4 pour la majorité du territoire mongol (nous avons dû nous y résoudre pour l’exploration du désert de Gobi pour laquelle nous n’avons pas trouvé d’autres solutions – Cf paragraphe « Parcours »), pour deux raisons principales :

  • Pour continuer à limiter notre impact CO2 que nous avons cherché à limiter jusque là en boycottant l’avion… Le 4×4, et surtout sur de très longues distances, n’est clairement pas l’ami du voyageur responsable !
  • Parce que la Mongolie n’a pas beaucoup de routes goudronnées, ou presque… Cela peut sembler contradictoire parce que c’est justement pour cela que l’on choisit habituellement de rouler en 4×4, mais pourtant je vous assure que ça fait sens : l’avantage d’une route, c’est qu’on ne roule pas à côté ! En Mongolie, les 4×4 roulent partout et sans restriction, au mépris de la faune et de la flore. En VTT, l’impact est dérisoire et on n’écrase rien.

Pour des raisons économiques

Louer un 4×4, réserver un tour organisé par une guesthouse, ou louer les services d’un chauffeur et d’un guide coûte extrêmement cher. Nombreux sont les voyageurs que nous avons rencontrés sur la route nous confiant que leur budget Mongolie avait explosé les prévisions…

Vous allez voir qu’un périple à vélo, en plus d’être très gratifiant, est aussi bien plus rentable pour vos finances ! Rendez-vous dans au paragraphe « Budget » !

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Extrait de journal de bord – Vendredi 26 juillet .  » Le calme était revenu ce matin lorsque nous avons extirpé nos têtes de la tente. Deux cavaliers sont successivement venus prendre de nos nouvelles après la tempête d’hier soir, en silence bien sûr. Nous regrettons tant de ne pas maîtriser plus de 3 mots dans leur langue ! L’un d’entre eux est même resté à nos côtés pendant que nous défaisions le campement et équipions nos vélos. Nous avons fini par lui indiquer notre itinéraire sur la carte alors qu’il ouvrait de grands yeux écarquillés et levait un pousse admiratif. Notre aventure suscite beaucoup d’intérêt auprès de la population locale, qui nous est d’ailleurs d’un grand soutien ! Nous avons vu des pouces se lever par dizaines déjà : des pouces de motards, de cavaliers, des pouces tendus par les fenêtres baissées des voitures (parfois 3 d’un coup !), des pouces de nomades sortis de leur yourte pour nous regarder passer… Hier à peine, alors que nous attendions sous un porche que la pluie diminue, une dame est arrivée vers moi sans crier gare avec une énorme poignée de bonbons que ma main seule ne pouvait même pas contenir ! Elle est repartie comme elle était venue, sans demander son reste. C’est comme si ces gens comprenaient le sens de notre démarche. Comme s’ils savaient que nous faisons tous ces efforts pour leurs terres que nous voulons préserver. Comme s’ils nous rendaient en plus grand l’amour avec lequel nous avons construit cette aventure.  » . . . . . . #sheisnotlost #travelanddestinations #femmetravel #travelgirl #wearetravelgirls #slowtravel #tourdumondesansavion #traveldudes #traveltheworld #girlswhotravel #girlsdreamtravel

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Pour vous

Se lancer dans une aventure comme celle-ci peut faire peur, mais vous apprendrez tellement sur vous pendant ces quelques semaines sur les routes ! C’est une aventure qui vous demandera beaucoup d’efforts, parfois plus que ce que vous vous pensiez capable de fournir, et qui vous fera assurément sortir de votre zone de confort.

Ce mois que nous avons passé dans la steppe a été extraordinaire. Nous en sommes sortis véritablement transformés mais, aussi, et cela peut paraître paradoxal, reposés. Malgré les efforts physiques à déployer chaque jour sur le vélo, la routine mise en place, loin des écrans, nous a imposé un retour à l’essentiel réparateur.

Nous finissions de pédaler vers 17h le soir, quand l’orage ne nous arrêtait pas avant, et il n’y avait alors plus qu’à monter le campement, à préparer à manger, à s’occuper des réserves d’eau, à lire un peu, à écrire, à discuter. La sobriété heureuse, nous étions en plein dedans. Pour le bilan lecture des bouquins qui m’ont suivie pendant l’aventure, c’est ici !

Je rajoute évidemment à cela les effets sur les muscles et la tonicité. Nous avons très clairement noté nos progrès tout au long du périple, réussissant à parcourir plus de 90km sur l’un des derniers tronçons, et sans forcer ! Pour nous qui n’étions pas du tout entraînés, c’était une véritable fierté !

Pour rencontrer les nomades

Le vélo permet de rencontrer les mongols mieux que n’importe quelle autre alternative et rien que pour cela, l’expérience vaut les coups de pédales.

Il vous permet de vous rendre et de vous arrêter dans des endroits où les voyageurs ne s’arrêtent généralement pas. C’est une véritable occasion pour rencontrer les familles nomades qui déplacent leur yourte au gré des pâturages. Elles sortent souvent de leur yourte pour vous regarder passer et vous encourager avec des cris et des pouces en l’air, elles qui ne voient pas beaucoup de monde, isolées de tout. Les enfants se feront également un plaisir de vous suivre, en vélo, moto ou à cheval, sur quelques dizaines de mètres !

Je racontais notamment dans le post Instagram précédent à quel point la population mongole nous a soutenus dans cette aventure !

Et préparez-vous, il y aura peu de soirées où vous n’aurez pas la visite de quelqu’un ! Les mongols sont tellement curieux qu’ils ne peuvent pas s’empêcher de venir voir qui se cache sous la toile de tente, et ce même si vous pensez être bien cachés et seuls au monde. Ils viendront parfois avec de la bière, des biscuits, des fromages, ou des petites choses à grignoter, et parfois ce sera à vous d’offrir quelque chose, comme si vous les invitiez dans votre propre yourte.

Une fois que vous aurez répondu aux questions usuelles (d’où venez-vous, où allez-vous, votre prénom), qu’ils auront inspecté votre vélo sous toutes ses coutures, et qu’ils vous auront montré les photos de leurs enfants, ils resteront assis en silence devant votre tente. Ils peuvent rester comme cela un très long moment, le silence ne les dérange absolument pas comme il pourrait nous gêner à nous. Et puis d’un coup, sans crier gare, ils s’en iront avec un sourire.

Le vélo vous offre aussi la possibilité d’entrer à votre tour dans l’intimité de ces familles qui vous accueillent à bras ouverts et vous offrent tout ce qu’ils ont sans sourciller. Nous avons vécu une expérience mémorable et pleine d’émotions que je vous racontais sur Instagram en 3 épisodes (faites défiler pour avoir l’histoire en 3 parties) :

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Et le voyage à cheval ?

La question du cheval est épineuse et mérite d’être soulevée. Avaler la steppe en galopant est en effet le fantasme de beaucoup, à en juger par le nombre de messages que j’ai reçus à ce sujet.

Libre à vous, évidemment, de choisir cette option pour découvrir la Mongolie, mais voici mes conseils et quelques remarques :

  • Un cheval est un animal sentient, ce n’est pas un objet comme l’est le vélo. Lorsque vous décidez d’acheter ou de louer un cheval, ne perdez jamais cela de vue. Vous devenez soudainement responsable d’un autre être vivant que vous devrez nourrir et dont vous devrez prendre soin.
  • N’oubliez pas non plus qu’il faut être un cavalier aguerri pour tenter ce genre d’aventure. Les pistes de Mongolie sont très escarpées par endroit, et le parcours doit être sérieusement étudié en amont. Ne tentez pas le diable au risque de vous blesser ou de blesser votre cheval.
  • Renseignez-vous bien sur le propriétaire et les conditions de vie et de traitement des chevaux, que ce soit pour une location ou à la revente. Nous avons rencontré de très nombreux cavaliers mongols sur la route et nous avons remarqué qu’ils faisaient très peu cas de leur monture en général. Pour beaucoup de mongols, le cheval n’est qu’un moyen de transport comme un autre, comme la moto qu’ils utilisent aussi beaucoup.

Comment s’organiser ?

Les vélos : achat et revente

Tout s’organise depuis Oulan-Bator ! Nous avons acheté nos vélos au magasin spécialisé Attila, situé juste derrière l’ancien magasin Trek dont parle le Lonely Planet et qui a fermé ses portes en 2019. Le magasin vend des vélos de sa propre marque d’excellente qualité et propose aussi des vélos d’occasion. Le vendeur que nous avons rencontré était honnête et de très bon conseil, et il nous a fait une grosse remise sur l’ensemble : un super vélo d’occasion pour David, un vélo neuf pour moi, deux casques, et tous les outils et pièces de rechange dont nous avions besoin (cf paragraphe « matériel »).

Nous n’avons trouvé de grandes sacoches pour vélo nulle part dans la ville, et nous nous sommes contentés de faire installer deux porte-bagages à l’arrière de chaque vélo en nous rendant au Naran Tuul (marché géant à Oulan-Bator), ainsi qu’un panier à l’avant du vélo de David (impossible à fixer sur le mien). Nous y avons également trouvé deux petites sacoches à poser sur le cadre du vélo et dans lesquelles nous avions notamment rangé les pièces de rechange.

Pour revendre nos bolides, nous avons posté une annonce sur ce groupe Facebook, un groupe de seconde main rassemblant des expats vivant à Oulan-Bator, et nous avons eu beaucoup de personnes intéressées !

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Extrait de journal de bord – Jeudi 25 juillet .  » Le pneu blessé de David a laissé la chambre à air se percer cet après-midi. Il a fallu tout détacher sous un soleil de plomb pour coller une rustine… avant qu’elle ne se décolle et nous oblige à tout recommencer 30 minutes après. Mais personne n’a pesté, on était bien. Nous venions d’amorcer les 25km de descente qui nous conduisaient sur la route asphaltée d’Erdenet. Quel luxe de traverser ces vallées sublimes sans effort, et de voir s’écarter devant nous moutons, vaches et chevaux ! De temps en temps, les nomades sortent de leur yourte pour nous faire un signe de la main et les enfants, intrigués, se dépêchent de grimper sur un cheval ou d’enfourcher leur vélo pour venir à notre rencontre ! Il s’agit toujours d’échanges muets, mais toujours remplis de sourires jusqu’aux oreilles et de joie pure. Tout à l’heure, six enfants (dont 4 sur un seul et même cheval et, parmi eux, un enfant d’à peine 3 ans) sont venus nous voir pendant que nous nous occupions de la 2ème crevaison. Ils étaient un peu intimidés, mais ils ont accepté que nous emportions avec nous quelques images d’eux. De ces enfants dont le quotidien se passe au cœur de la steppe, à guider le troupeau vers de verts pâturages. La sobriété heureuse. C’est drôle, jai toujours pensé quil fallait être conscient de cette sobriété pour être heureux. Je n’en suis plus si sûre aujourd’hui, à les voir si libres et ivres de nature, curieux de ce qui se présente et pleins de vie. » . . PS : Je suis sur cette photo 🤗 . . #tourdumondiste #tourdumonde #bikegirl #bikelife #wildlife #wildhorses #wildlifephotography #steppe #tourdumonde2019 #tourdumondsansavion #mongolia

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Se diriger

Pour nous diriger, nous utilisions l’application Maps.me qui est indispensable pour une aventure comme celle-ci.

Nous nous étions également munis d’une boussole et d’une carte routière, mais cette dernière nous a finalement davantage servi à indiquer notre chemin aux mongols (attention de bien prendre une carte avec les deux alphabets pour qu’ils puissent lire) qui étaient toujours ravis de suivre notre chemin du bout des doigts en répétant le nom des villes que nous allions traverser.

Gérer l’eau

La gestion de l’eau est évidemment un point crucial dans l’organisation d’un tel périple. Il ne faudrait pas être en manque de cette ressource si précieuse, qui sert à la fois à s’hydrater, à faire la popote et un brin de toilette.

Nous sommes partis avec le purificateur d’eau LifeStraw Mission de 12L qui nous a permis de n’acheter aucune bouteille en plastique durant le voyage. Son niveau de filtration est tel qu’il filtre jusqu’aux virus, ce qui permet d’avoir une certaine sérénité. Nous avons bu de l’eau tirée de mares jaunâtres et nauséabondes, et nous n’avons eu aucun pépin ! Son sac de 12L nous permettait de conserver avec nous de l’eau non-traitée, en attendant de retrouver un nouveau point d’eau. Avec la même finesse de filtration, il existe aussi une pompe de la marque MSR. Seule alternative à ma connaissance.

L’application Maps.me permet souvent de repérer les points d’eau en avance, mais mieux vaut ne pas lui faire 100% confiance et toujours avoir de l’eau avec soi. Nous avons trouvé des rivières à sec, mais aussi des petits cours d’eau inattendus !

En moyenne, nous conservions sur nous 5L d’eau propre et entre 5 et 7L d’eau non filtrée.

Gérer la nourriture

En ce qui concerne la nourriture, le parcours que nous avons suivi nous a toujours permis de trouver de quoi nous sustenter.

Nous sommes partis avec quelques provisions d’Oulan-Bator, de quoi cuisiner avec notre petit réchaud : des pâtes, du riz et de la sauce tomate en grande partie. Sur la route, nous avons toujours trouvé de quoi compléter ce qui manquait, et notamment des pommes de terre, des oignons et, les jours de fête, des carottes ! On retrouvait aussi régulièrement des pâtes et du riz, des mélanges de noix et, parfois même, des biscuits (en vrac, oui, oui) !

Ce n’était pas la panacée mais rien ne nous a jamais manqué. De façon générale, la Mongolie est un peu un désert culinaire si vous n’appréciez pas le mouton bouilli, et encore plus si vous êtes, comme nous, végétariens ! Mais on s’en sort et, à grand renfort de gestes, il est même possible de commander un plat sans viande si d’aventure vous croisez un petit restaurant sur la route.

Dormir

Nous sommes partis en autonomie avec une tente 2 places et le matériel de camping nécessaire (Cf paragraphe « Matériel »).

En Mongolie, vous pouvez poser votre tente partout et personne ne viendra jamais rien vous dire ! Le droit d’accès à la terre y est inaliénable et chacun peut prétendre à un lopin de terre quelque part. Nous avons même passé une nuit dans un parc à Oulan-Bator et nous n’avons rencontré aucun problème.

Il est parfois possible de s’arrêter dans une guesthouse sur le chemin pour changer du tapis du sol ou prendre une bonne douche chaude. Je détaille plus bas quelques noms de guesthouses que nous avons beaucoup appréciées, voire à ne surtout pas manquer !

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Extrait de journal de bord – Mercredi 24 juillet .  » Il a plu toute la journée de manière ininterrompue… et nous n’avons pas quitté la tente ! Nous avons mangé encore et encore de ces petits cookies que David a achetés hier dans une bicoque en bois faisant office d’épicerie près du monastère, nous avons bavardé, pesté aussi contre ce temps qui nous empêchait d’avancer. Et puis nous avons lu. Chacun de notre côté d’abord, jusqu’à ce que ma liseuse s’éteigne. Et puis ensemble, à haute voix et l’un après l’autre, nous avons commencé « Le cœur cousu » de Carole Martinez. Avec le clapotis de l’eau contre le toit de la tente et nos voix qui s’éraillaient sur la fin, la musique était jolie. J’aime cette idée de réinventer le temps, totalement déconnectés de tout. De n’avoir rien d’autre à faire que ce qui nous plaît et avec les moyens du bord. Me complaire dans la paresse, voilà bien longtemps que ça ne m’était plus arrivé ! Lâcher prise… » . . . . . #mongolia #sheisnotlost #travelanddestinations #femmetravel #travelgirl #wearetravelgirls #girlswhotravel #lonelyplanet #travelbloggeres #traveldudes

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Quel matériel ?

J’ai dressé la liste intégrale du matériel que nous avons emporté avec nous sur les vélos par ici. J’y détaille aussi toutes les pièces de rechange et différents outils que nous avons emportés.

Nous stockions tout à l’arrière dans deux sacs à dos que nous harnachions aux porte-bagages avec la tente et les tapis de sol, à l’aide de sangles et de mousquetons. Notre système n’était clairement pas idéal et demandait un long moment de préparation tous les matins, mais il a tenu jusqu’au bout.

Quel budget ?

Parcourir la Mongolie a vélo est, on l’a vu, une alternative très économique par rapport à d’autres options disponibles.

Voici nos dépenses et le budget à prévoir pour 4 semaines de vélo dans la steppe :

  • Vélo neuf de la marque Attila : 250€
  • Vélo d’occasion : 150€
  • Pièces de rechange et matériel pour le vélo (dont casques) : 100€
  • Tente, tapis de sol et sacs de couchage : 250€
  • Matériel de camping : 100€
  • Nourriture : environ 4€ par jour pour deux personnes
  • Purificateur d’eau Lifestraw : 130€
  • Train jusqu’à Khötöl : 20€ pour deux personnes et deux vélos

Une fois revenus à Oulan-Bator à la fin du périple, nous avons revendu nos deux vélos pour 250€.

Notre parcours

La carte

Points à noter sur le parcours

1. Nous avons commencé par prendre le train depuis Oulan-Bator pour la ville de Khötöl, afin de nous éviter les frayeurs de la circulation mongole en périphérie de la capitale et 200km de route qui ne semblait pas spécialement intéressante. Pour transporter les vélos, il faut se rendre à la dernière voiture du train, qui n’est autre que le wagon « fret », en leur précisant la ville d’arrivée. À l’arrivée, et surtout s’il s’agit d’un petit arrêt comme à Khötöl, veillez à remonter le train de l’intérieur avant qu’il ne s’arrête pour bien vous assurer que le fret descendra vos vélos.

2. Le monastère d’Amarbayasgalant, notre première étape, vaut vraiment le détour. Les pistes pour y accéder depuis Khötöl sont splendides et passent au cœur de vallées isolées absolument sublimes. Le monastère, perdu au milieu des montagnes, a un charme fou avec son allure décatie et la végétation qui gagne du terrain.

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Extrait de journal de bord – Mardi 23 juillet .  » Le monastère d’Amarbayasgalant est perdu dans les confins de la steppe mongole, perdu dans la montagne. L’atmosphère qui y règne est particulière, paisible et un peu triste. Malgré l’avalanche de couleurs et de dorures des toits splendides, travaillés et excentriques, comme de la dentelle, malgré le ronron des moulins à prières, le faste des représentations vêtues de soie aux mille couleurs, il y a comme quelque chose de las et de désuet. Avant la purge soviétique de 1937, plus de 2000 moines vivaient au monastère, assurant à n’en pas douter un petit vacarme sympathique et bourdonnant. Aujourd’hui, et depuis que l’endroit a repris sa fonction de lieu de culte en 1991, ils ne sont plus que 30. Nous n’y avons croisé personne, comme si nous avions pénétré dans une enceinte sacrée abandonnée de tous. La peinture s’écaille et la végétation s’impose, et le croassement de dizaine de choucas perchés dans les plafonds rajoutent à cette atmosphère un brin lugubre et décatie. Ce lieu est envoûtant, magique.

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3. La ville d’Erdenet, malgré ce qu’en dit le Lonely Planet, n’a aucun intérêt.

4. Les 260km de pistes de Mörön jusqu’au lac Terkhiin Tsagaan Nuur sont les plus jolies portions du parcours, tout en étant les plus difficiles avec de gros dénivelés !

5. Le petit village de Tariat abrite la guesthouse de Tunga (Tunga’s guesthouse). Les lits sont durs comme du bois et il faut traverser la cour pour accéder aux toilettes (une cabane avec un trou), mais Tunga parle très bien l’anglais et nous avons passé une très bonne soirée en sa compagnie.

6. Il y a une guesthouse providentielle à Tsetserleg, Fairfield Guesthouse, dans laquelle il faut forcément s’arrêter une ou plusieurs journées pour reprendre des forces ! C’est une véritable oasis sur la route avec des lits tout confort et un super restaurant avec de délicieuses pâtisseries !

7. Juste avant d’atteindre Oulan-Bator et de finir la boucle, il y a un village-abattoir à traverser sur quelques kilomètres. Âmes sensibles s’abstenir ou restez concentrés sur vos guidons. Tous les sens sont en alerte, ce n’est clairement pas le moment le plus plaisant du parcours.

8. Dès que vous arrivez à Oulan-Bator, foncez à Green Zone pour manger la meilleure quiche aux poireaux de votre vie ou un key lime pie de folie ! C’était notre QG avec David !

Le désert de Gobi

Pour le désert de Gobi, nous avons été raisonnables et, sur les conseils de nombreuses personnes, nous avons préféré ne pas le faire à vélo. Les points d’eau se font plus rares et les populations encore plus éparses, ce qui rend le moindre problème dangereux.

La solution la plus responsable que nous ayons trouvée a été de nous rendre en bus jusqu’à Dalanzadgad et de chercher une solution à partir de là. Nous comptions y louer une moto mais nous n’avons rien trouvé. Avec un peu plus de temps, nous aurions probablement essayé d’en acheter une à un local et de la revendre ensuite. Mais, encore une fois, prudence : cette zone du monde est particulièrement inhospitalière !

En nous promenant dans la rue pour chercher des solutions, nous sommes tombés sur Saruul, un jeune homme de 25 ans qui nous a proposé de nous emmener pour 3 jours dans ce désert qu’il connaît comme sa poche. Nous sommes donc partis pour 3 jours incroyables de road-trip au milieu du désert… Cela nous a coûté 160€ pour 3 jours.

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Extrait de journal de bord – Lundi 26 août .  » On les voyait de loin depuis la route. Toutes rouges, puissantes, au milieu de rien, du désert. Elles en étaient presque effrayantes. L’image même du désert dans lequel tu ne survis pas : les falaises de feu de Bayanzag. Il faisait une chaleur étouffante et l’air était chargé de poussière, alors on a enfoncé nos chapeaux, pris nos gourdes, et on s’est avancés. . On a glissé quelques fois sur les pierres, rattrapé nos chapeaux emportés par le vent et observé l’horizon infini du désert de Gobi. À combien voyait-on ? 100km peut-être ? . Et puis soudain Saruul s’anime. Il prononce, lui qui ne parle que quelques mots d’anglais, deux mots : « dinosaur bones ». Il nous fait signe avec un air espiègle. David et moi échangeons un regard d’enfants à qui l’on aurait promis une glace au bord de l’eau. S’ensuit une véritable traversée du désert. La marche est fastidieuse, l’atmosphère étouffante. Mais Saruul continue d’un pas leste, il se dirige sans hésitation dans cet environnement si peu hospitalier et sans aucun repères. Le voilà qui s’arrête. Il se met à creuser frénétiquement dans le sable, comme un chien qui voudrait récupérer son dû. Bingo. Là, sous le sable, prisonnier dans la roche, repose un énorme ensemble d’os de plusieurs millions d’années. Nous avons le souffle coupé, mes yeux s’embuent. Saruul nous regarde, fier de son effet, puis il ramasse un petit cailloux et le colle sur sa langue. « Dinosaur bone » statut-il. Il nous le tend pour essayer, le caillou colle à la langue. Un test imparable d’après lui. Lui, l’enfant du pays. L’enfant à qui on a révélé, petit, l’emplacement des os de dinosaure dans le désert, et qui a sûrement ri de surprise, comme nous l’avons fait, quand il a collé ce petit caillou sur sa langue la toute première fois. Voilà qu’il nous transmet son secret à présent. Et voilà qu’il l’enfouit de nouveau avec application. Ton secret sera bien gardé, Saruul.  » . . #wearetravelgirls #girlswhotravel #wearebackpackeuses #femmetravel #travelgirl #sheisnotlost #travelanddestinations #blogueusevoyage #traveldudes #amtb #travelbloggeres #tourdumonde #worldtrip #voyageuse #lesfrançaisvoyagent

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Le rythme

Nous n’étions pas cyclistes avant de nous lancer dans cette aventure, et je nous qualifierais de « sportifs modérés ». Nous sommes en bonne condition physique et ne rechignons pas devant l’effort, mais nous ne sommes pas non plus hyper entraînés.

Nous avons commencé petit, et nous avons fait énormément de progrès sur le parcours, allant toujours plus loin et plus vite. Nous avions une grosse différence de moyenne journalière entre les routes asphaltées et les pistes : entre 30 et 40km sur les pistes et environ 70-80km sur route (moins au début).

Potentiels dangers

Le plus gros danger que l’on puisse rencontrer sur les routes, c’est les autres véhicules, surtout à l’approche d’Oulan-Bator. Les voitures et camions ne respectent pas souvent les règles élémentaires de sécurité et ne font pas beaucoup attention aux cyclistes… Sur les pistes, certaines descentes peuvent être périlleuses, attention à la chute ! Il y a quelques très grosses descentes sur des terrains accidentés entre Mörön et Tariat et vous verrez que vos freins commenceront à sentir le roussi !

Nous avons également essuyé quelques violents orages sur la route. Ils arrivent tout d’un coup, sans crier gare. Dès que les gouttes d’eau commencent à devenir épaisses, ne perdez pas une seconde ! Arrêtez-vous et installez le campement immédiatement avant que le vent ne se lève et qu’il ne soit trop tard ! Veillez à ne pas vous installer sous un arbre et à vous éloigner des cours d’eau.

Les chiens sont souvent cités comme une menace potentielle pour les cyclistes en Mongolie mais nous n’avons eu aucun problème de ce côté-là. Il n’y a pas d’animaux dangereux en Mongolie. De même, nous n’avons eu aucune mauvaise expérience avec les mongols.

Alors, prêts à relever le défi ?

*** Céline ***

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