
Comme vous le savez sûrement, nous partons d’ici quelques semaines pour un « tour du monde au ralenti ». Nous avons en effet décidé, puisque nous avons réussi à construire un cadre de vie qui nous donne davantage de maîtrise sur notre temps, de « voyager slow ». Sans prendre l’avion.
L’avion est un sujet extrêmement sensible pour quiconque cherche à réduire son impact environnemental. Car, et je suis la première à le penser et à le dire, chaque petit pas compte : manger des légumes de saison, diminuer sa consommation de viande, éviter le plastique, trier ses déchets et mieux, les réduire… Tous ces petits pas vers une consommation plus mesurée et responsable sont importants pour envoyer des signaux au marché, mais aussi parce qu’il faut bien commencer quelque part. Ne pas se décourager devant l’ampleur de la tâche et commencer là où c’est le plus facile pour nous, voilà ce qu’il faut faire…
Mais figurez-vous qu’il suffirait d’un seul trajet Paris-New York pour réduire à néant tous nos efforts de l’année tant l’empreinte carbone d’un tel trajet est épouvantable. C’est en tout cas ce que vous risquez de vous entendre dire quand vous parlerez avec enthousiasme de vos prochaines vacances au soleil. Avion et écologie ne font pas vraiment bon ménage. Je connais même un des experts signataires du dernier rapport du GIEC, conférencier de renom invité à toutes les tables rondes du monde, qui a décidé, face à l’urgence climatique, de boycotter au maximum ce moyen de transport.
Eh bien c’est ce que nous avons choisi de faire nous aussi : boycotter l’avion.
En faisant mes recherches pour préparer un tant soit peu le voyage, je suis tombée sur quelques alternatives et astuces vraiment chouettes pour voyager slow.

La marche
Le premier secret quand on cherche à voyager slow, c’est de profiter du chemin et de considérer le trajet comme une aventure à part entière au lieu de se focaliser sur l’arrivée.
La marche est bien sûr le moyen de se déplacer le plus lent, mais c’est aussi celui qui permet d’avancer à son rythme et d’avoir le mieux conscience de ce que l’on traverse. Randonner est l’une de mes activités favorites, et c’est avant tout parce que chaque pas me rappelle à l’instant présent et à ce qui m’entoure. Le concept même de la randonnée, d’ailleurs, est bâti sur l’intérêt du « chemin », et c’est ce qui en fait une activité si précieuse.
Il y a des chemins de randonnées partout dans le monde, et même partout en France ! On peut choisir de partir pour un après-midi ou une semaine entière avec le sac-à-dos sur les épaules, et la satisfaction, physique et émotionnelle, de parcourir des kilomètres par la seule force de ses gambettes est immense. Le GR20 en Corse (180 km) ou le Tour du Mont Blanc (170 km) font partie des plus beaux sentiers de randonnées en France et constituent de véritables épopées à empreinte carbone nulle !
Le vélo
A bicyclêêêtteuuh…
Le vélo permet de couvrir de plus longues distances et d’aller plus vite, et il est un excellent moyen de découvrir une ville ou une région tout en expérimentant cette même exaltation tirée de l’effort. Cheveux au vent et le nez en l’air sur les pavés parisiens ou les yeux rivés sur le macadam dans un col des Pyrénées, il y a de quoi voir du pays en quelques coups de pédales !
Pour visiter une ville bien pentue ou même enchaîner les kilomètres et les dénivelés en gérant son effort sur de plus grandes distances, il y a même une solution miracle : le vélo électrique ! Il existe différents modèles de vélos électriques, des plus tout-terrain aux plus confortables. Il y en a vraiment pour tous les goûts, en fonction du terrain et de l’aventure que l’on cherche !
Pourquoi ne pas se prévoir le tour de Bretagne en vélo, ou même le tour de France pour des vacances plus longues… ou carrément un tour du monde ?

Le train
Le train est la meilleure alternative à l’avion pour le ratio vitesse/impact écologique. Tout dépend bien sûr de ce qui l’alimente (électricité, charbon…), mais il reste dans tous les cas bien plus propre en terme de gaz à effet de serre.
Et puis c’est tellement agréable de s’asseoir dans un train et de se laisser porter en regardant le paysage défilé par la fenêtre ! C’est aussi une façon de découvrir un pays et c’est par exemple ce que nous allons faire en empruntant le Transsibérien en Russie au mois de juin. Ce train traverse un pays gigantesque et des landes peu hospitalières, ça promet d’être une expérience hors du temps !
Si le train coûte bien plus cher que l’avion, c’est avant tout parce que, scandale, le kérosène n’est pas taxé. L’avion est le moyen de transport le plus polluant et le carburant utilisé n’est pas taxé. On marche sur la tête. C’est moche.
Cela dit, en préparant mon voyage, j’ai découvert un moyen absolument génial de voyager en Europe avec le train, et pour pas trop cher : les pass Interrail ! Le pass couvre 22 pays en Europe, et il est possible d’acheter un pass pour un ou deux mois avec des trajets illimités entre et dans tous ces pays. Je n’avais jamais entendu parler d’un truc pareil, et j’ai pensé que ça pourrait en intéresser plus d’un par ici !

Le bateau-stop ou le cargo
Comment allons-nous traverser les mers et les océans pendant notre tour du monde sans avion ? C’est de loin la question qui revient le plus souvent.
Là aussi, j’ai découvert un super système dont je voulais vous faire part : le bateau-stop ! Il s’agit d’une méthode beaucoup utilisée par les voyageurs au long cours et qui, en plus d’être une sacrée expérience, ne coûte pas très cher. Les yachts et les voiliers recherchent en effet des voyageurs qui, en échange de la traversée, sont prêts à leur offrir une aide sur le bateau : cuisine et entretien pour les noobs en navigation comme nous, médecine pour les diplômés (compétence très recherchée), ou aide à la navigation pour les connaisseurs.
Il est possible de trouver un bateau en faisant preuve d’un peu de patience et en posant des questions dans les ports fréquentés, mais il est aussi possible de trouver un équipage en passant par des sites dédiés comme La bourse aux équipiers ou Équipier par exemple. J’ai même rencontré quelqu’un qui allait traverser l’Atlantique juste pour l’expérience de faire partie d’un équipage le temps de quelques semaines ! C’est vrai que la route a tout de suite beaucoup plus de saveurs que 6h de sieste mal installée dans un Airbus.
Traverser les océans en cargo est aussi une possibilité, mais on ne s’adresse clairement pas aux mêmes budgets ! Les places y sont chères, il faut compter plusieurs milliers d’euros pour une chambre all inclusive, un peu comme à l’hôtel. L’expérience semble être toutefois assez exceptionnelle et permet de découvrir la vie en mer pendant plusieurs semaines sur un bateau cargo et d’expérimenter la lenteur du temps qui passe.

Le bus et l’auto-stop
La voix routière n’est pas ce qu’il y a de plus propre, mais rassembler les voyageurs permet de réduire l’impact environnemental par passager. C’est le principe du bus et de l’auto-stop (ou du covoiturage).
On peut parcourir de longues distances en bus, et c’est même un moyen de transport que j’ai beaucoup utilisé quand j’étais étudiante fauchée. C’est long, c’est inconfortable, mais on peut traverser les frontières pour vraiment pas grand-chose ! Des compagnies comme FlixBus desservent de nombreux pays.
Pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux, il y a aussi le stop. Je sais que David rêverait d’en faire sur le parcours, et ça arrivera peut-être ! Grimper dans un véhicule permet en tout cas de le remplir davantage et donc d’améliorer son impact écologique !
Il y a tellement de façons de partir à l’aventure sans prendre l’avion ! Et vous, vous partiriez comment ?
*** Céline ***
Cet article est sponsorisé par Bikester, référence du vélo électrique en France. Ils m’ont donné quartier libre pour promouvoir une façon plus éthique et responsable de voyager et ça tombait, vous vous en doutez, pile dans mes préoccupations et découvertes du moment !

J’ai bien compris que vous aimiez autant que moi les épisodes de “Mode éthique vs Fast fashion”, je vous propose donc aujourd’hui le 4ème round de la série ! Pour celles qui ont loupé le coche, retrouvez par ici les rounds 1, 2 et 3 !
Le but ? Recomposer les looks de vos blogueuses mode favorites avec des pièces de mode éthique et écoresponsable ! Le but est de montrer qu’il n’y a pas à sacrifier le style pour s’habiller en accord avec ses valeurs ! Mes sélections sont d’ailleurs toujours cruelty free, ce qui me rajoute toujours une difficulté en plus, et surtout en hiver (mais vous allez voir qu’on y arrive quand même) !
Cette fois-ci, comme la dernière fois, j’ai reproduit des looks de blogueuses choisies parmi vos propositions ! N’hésitez pas à me mettre au défi dans les commentaires en me partageant les looks que vous aimeriez pouvoir recréer en version responsable !

- Sac Melie Bianco, vegan, fabriqué en Chine de façon éthique
- Manteau Noyoco, 100% laine et cahemire recyclés, fabriqué en Europe
- Béret Le béret français, 100% laine, fabriqué dans le Sud-Ouest de la France (version vegan
en velours très sympa par ici, fabriquée à Londres) - Pull Slum Love, 100% coton, fabriqué au Kenya de façon éthique dans une usine à l’impact carbone nul
- Jupe Mademoiselle D, 100% viscose, fabriquée à Paris
- Bottes Beyond Skin, vegan avec du polyuréthane recyclé, fabriquées en Espagne

- Veste Susie Winkle, 80% coton 20% polyester, fabriquée en France
- Pull Armedangels, 84% coton bio 16% polyester recyclé, fabriqué en Lituanie
- Jupe Les petites jupes de Prune, 100% polyester, fabriquée à Paris
- Rouge à lèvres Ilia, 85% d’ingrédients bio 95% naturels (vous avez d’ailleurs -15% avec le code IZNOWGOOD sur My Bio Time)
- Bottines SUSI, microsuède recyclé, fabriquées à Hong-Kong de façon éthique

- Lunettes de soleil Folc, fabriquées en Italie
- Sac Stella McCartney, vegan avec 90% coton bio et 10 polyuréthane, fabriqué en Italie
- Manteau Magnethik, vegan avec polyester recyclé et coton bio, fabriqué en France
- Robe Thought, 100% coton bio, fabriquée en Chine de façon éthique
- Bottes Beyond Skin, vegan avec microfibre recyclée, fabriquées en Espagne
- Ceinture Vegetarian Shoes, vegan, fabriquée au Royaume-Uni
Alors, est-ce que j’ai relevé le défi selon vous cette fois-ci ?
Quelles sont les blogueuses que vous aimeriez voir dans un nouveau round ?
*** Céline ***
Le départ de notre tour du monde sans avion approche et nous quittons bientôt notre petite maison… Il est grand temps de faire un tri massif dans les placards et de se défaire de tous nos meubles et autres petits objets en tous genres ! Vous avez d’ailleurs été plusieurs à me demander ce fameux fichier Excel dont nous nous sommes servis pour lister l’ensemble de nos possessions et ensuite les redispatcher à droite à gauche, vous le trouverez sous la vidéo, c’est cadeau !
Je vous emmène avec nous dans cette semaine de préparation ! Au programme : tri de penderie et de maison, nos décisions sur les vaccins à prévoir en cas de voyages tropicaux, passage chez Emmaüs… Bref, ça avance !
Rejoignez-nous sur Youtube :
→ Notre tour du monde au ralenti : https://youtu.be/SHWQ6bIpA1o
→ Trier sa garde-robe pour garder l’essentiel : https://bit.ly/2Fms4LU
/!\ FICHIER EXCEL – LISTING DE SES POSSESSIONS
David est en train de travailler sur une version à vous partager ! Je mets le lien ici dès qu’il est prêt ! Je ferai une annonce sur Instagram pour vous en informer donc n’hésitez pas à m’y retrouver !
Et vous, êtes-vous prêts à faire du tri dans vos placards ?
*** Céline ***

Mon dieu que ce ciel bleu fait du bien ! Voilà presque deux semaines que nous nous réveillons avec la chaleur du matin sur la joue et que nous choisissons de nous installer au soleil pour déjeuner. Les oiseaux ont même recommencé à chanter. On a beau dire que l’hiver n’a pas été très rude, pour moi ces nuages lourds commençaient à peser.
Les gens recommencent à marcher dans la rue le nez en l’air, on se permet aussi d’entrouvrir son manteau. Le moindre coup d’œil par la fenêtre est électrisant ! Toutes ces couleurs aux tons chauds que l’on croyait avoir oubliées réapparaissent… et les roucoulements de la tourterelle ! Une belle esquisse du printemps que voilà, et ça fait un bien fou.
Nous vivons ces derniers instants ensoleillés dans notre petite maison, avant de la quitter pour de bon et pour de folles aventures. Le départ de notre tour du monde au ralenti approche, et c’est pleins d’excitation et de nostalgie que nous commençons à nous séparer de nos affaires. Ça fait du bien de se sentir libres de toutes ces choses, de savoir que l’on peut continuer une vie (heureuse on l’espère) sans tout ça. Mais ces choses, on les a aimées aussi, elles ont fait partie de notre quotidien et ont été les témoins de ce qui pour les autres est invisible.
Mais ainsi va la vie, elle avance… Et à deux nous nous sentons invincibles.

Natacha Seroussi
Il a aussi fallu une sacrée dose de courage à Natacha Seroussi pour lancer sa propre marque de maroquinerie éco-responsable, à la fois respectueuse des Hommes, des animaux et de la planète. L’histoire de cette jeune marque m’a beaucoup plu, elle est née de la collaboration d’une fille et de son père, artisan maroquinier depuis plus de 30 ans. Tous les deux convaincus qu’il était urgent de trouver une alternative au cuir pour des questions d’éthique animale et environnementale, ils ont trouvé leur matériau de prédilection : le liège.
Plus solide encore que le cuir animal, le liège de Natacha Seroussi se ramasse dans les forêts de chênes portugaises, dont les arbres reconstruisent leur écorce tous les 7 à 9 ans. Le cuir de liège ensuite obtenu est doux, souple et léger et c’est ce qui leur permet d’en faire des sacs, je pèse mes mots, canonissimes !
Je n’avais jamais vu de sacs en liège aussi finement travaillés. Le rendu « peau de croco » de mon sac est même plutôt spectaculaire ! Et puis tout est travaillé dans le moindre détail pour un rendu hyper chic. Non, vraiment, les sacs en cuir n’ont qu’à bien se tenir ! Ça me met en transe (bon ok, mes mots ne sont peut-être plus tellement mesurés) de voir ce que certains artisans sont capables de faire avec beaucoup de passion, de savoir-faire et de travail, et tout ça pour proposer un « mieux ».
Ils réinterprètent ainsi des modèles vintage en mariant le laiton et le liège dans leur atelier au Portugal et donnent une vraie leçon à la maroquinerie. On peut donc faire aussi beau, aussi bien, et plus responsable ? Je suis conquise…
À moi maintenant de négocier avec David : bien sûr que oui, on a besoin d’un sac-à-main en tour du monde !
Et d’ailleurs, pssssst… Natacha me propose un code promo (durée de validité 7 jours, jusqu’au 27 février) vous donnant -10% sur ses collections avec le code Iznowgood !
Et en ce qui concerne ce superbe pull en coton PIMA de la marque José fabriqué de façon éthique en Bolivie, je vous réserve un petit concours sur Instagram tout bientôt ! Venez m’y retrouver !

Pull José, 100% coton Pima, fabriqué en Bolivie de façon éthique ; Jean vintage acheté sur Vinted ; Baskets Ethletic, coton bio et gomme durable, fabriquées en Asie de façon équitable ; Sac NS Paris, 100% liège et laiton, fabriqué au Portugal






J’ai reçu pas mal de questions de votre part au sujet de notre activité en freelance suite à notre dernière vidéo où l’on vous annonçait notre départ pour un tour du monde sans avion !
J’ai essayé de répondre à tout le monde et de vous donner le plus de conseils possible pour vous lancer : trouver ses premiers clients, formations intéressantes, outils utiles…
Travailler à son compte, c’est gagner en liberté, c’est redevenir maître de son temps et choisir de l’allouer comme bon nous semble, c’est pouvoir choisir ses horaires et son lieu de travail. C’est, aussi, ce qui nous a permis de réaliser notre vie rêvée. Et vous savez quoi ? C’est à votre portée !
Rejoignez-nous sur Youtube :
Outils mentionnés :
→ La semaine de 4 heure de Tim Ferriss : https://amzn.to/2S92Lhm
→ MALT : https://www.malt.fr/
→ Formations Google : https://learndigital.withgoogle.com/ateliersnumeriques/courses
Articles ou vidéos reliés :
→ Notre tour du monde au ralenti : https://youtu.be/SHWQ6bIpA1o
→ Ces livres qui ont changé ma vie : https://bit.ly/2Jt5wrj
→ Chroniques d’une auditrice financière repentie : https://wp.me/p8JipF-1o
→ Digital nomads : https://wp.me/p8JipF-HC
Alors, prêts à vous lancer ? N’hésitez pas si vous avez d’autres questions !
*** Céline ***


Iznowgood existe depuis 1 an et demi déjà et il a bien grandi, au-delà de toutes mes attentes. Facile, puisque je n’en avais pas.
Ne pas avoir d’attentes, c’est ne rien attendre en retour. C’est donner, sans espérer quoi que ce soit. C’est aimer, selon Don Miguel Ruiz.
Je voulais aujourd’hui aborder avec vous cette question si croustillante mais aussi si complexe de la rémunération des blogueurs green. Si la parole se libère sur les sources de revenus des grands « influenceurs », on parle moins de la sphère éthique et écoresponsable. Et, croyez-moi, il y a pourtant beaucoup à dire ! Je dirais même que le sujet est passionnant tant la problématique est dense et irrémédiablement liée à ce mot qui me porte depuis le départ : l’éthique.
Ma réflexion a beaucoup évolué ces derniers temps, et je ne suis pas sûre d’avoir de réponses (voyons où cet essai va nous mener…). Ce que j’ai en revanche, c’est de la matière à réflexion. J’ai beaucoup discuté avec d’autres blogueurs, beaucoup lu aussi. Il y a des choses à dénoncer et des choses à repenser.
Le cas Iznowgood
Commençons par le commencement : ce que j’ai toujours fait jusqu’à maintenant.
On me demande souvent si je vis de mon blog parce qu’il a l’air « très professionnel » et que je dois « y consacrer beaucoup de temps ». J’ai toujours ricané en répondant à ça « Non, non pas du tout, et heureusement ! ».
Derrière « heureusement » se développaient alors deux raisons principales :
- Je donne à mon blog sans compter, et certainement pas pour m’enrichir. Je suis profondément passionnée et animée par les problématiques d’éthique et de justice sociale et par l’urgence à agir pour le climat et la biodiversité, et je souhaite apporter ma pierre à l’édifice. Je le fais pour les autres et la planète, mais aussi pour moi parce que je sais que c’est juste.
- Les marques éthiques et engagées n’ont tout simplement pas d’argent. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai commencé ce blog, parce qu’elles sont invisibles faute de budget pour la communication. C’est pour cette raison que j’ai développé avec l’aide de David Le Générateur de Marqu’IZ de façon totalement bénévole et que nous avons donné des semaines entières à ce projet.
Ce que l’on sème
J’ai toujours pensé que l’on récoltait ce que l’on semait, et je m’estime chanceuse pour tout ce que ce blog et le temps que j’y investis m’apportent : de belles rencontres, la possibilité de m’exprimer dans des conférences, de la visibilité pour mes idées, et même des clients pour mon activité de freelance !
Je ne compte pas le nombre de fois où des créateurs m’ont exprimé à quel point mes articles les avaient touchés et aidés. Ces remerciements pleins de gratitude et d’espoir en l’avenir sont une source de motivation immense pour moi ! Vos mots à vous aussi, que j’ai pu aider à un moment sur le chemin, m’apportent aussi beaucoup de joie.
J’ai toujours pensé que j’avais instauré un cercle vertueux en créant ce blog, plein d’amour, et uniquement basé sur le partage et l’envie de construire ensemble un monde meilleur.
Ce que l’on récolte
Voilà pourquoi, souvent, j’accepte de parler sans rien en retour d’une marque qui m’a contactée et qui me plaît beaucoup. Parfois en échange d’un cadeau, mais parfois même contre rien du tout. J’ai moi-même un dressing et une façon de vivre que je veux le plus minimalistes possible, alors me retrouver ensevelie sous des choses dont je n’ai pas besoin, non merci. Je propose même simplement parfois que l’on me prête les vêtements, ou mieux : je les achète moi-même !
Et puis, en entendant les marques me dire que ma démarche était très rare, en voyant mes camarades sponsoriser quasiment systématiquement leurs articles, j’ai commencé à me poser des questions. Surtout que le temps que je consacrais à mon blog bénévolement et la rigueur que j’y mettais malgré tout pesaient un peu, aussi, sur ma vie. David a commencé à me reprocher de passer beaucoup de temps à vous répondre, à peaufiner mes articles et mes recherches, à penser et manger Iznowgood. J’ai même refusé certains nouveaux clients parce qu’ils m’auraient contrainte à ralentir mon rythme sur le blog.
Le cercle vertueux
J’ai donc amorcé un tournant. Voilà, en toute transparence, ce que j’ai commencé à répondre aux marques qui m’écrivent pour que je les mette en avant. Et encore, c’est loin d’être systématique !
« J’ai l’habitude de répondre que je laisse la marque décider du budget qu’elle souhaite dédier à la communication. Mon blog a pour objectif de mettre en avant des marques qui font des efforts pour l’éthique et la planète, et je sais que leur budget communication s’en trouve de fait réduit, parce qu’elles décident de mettre l’argent ailleurs (c’est-à-dire là où il faut). Lorsque des marques choisissent de rémunérer mes articles et mes photos, je considère que c’est une façon de soutenir mon blog et le temps que j’y consacre. Mais, parfois, offrir une pièce représente déjà beaucoup ! Je ne veux pas peser, et compte sur l’entraide mutuelle et de bonne foi. Je crois que pour changer le monde, il faut commencer par-là 😊 »
C’était ma façon de répondre au problème en restant le plus alignée possible avec les valeurs que je défendais. C’était l’amorce du cercle vertueux, de l’entraide honnête et de bonne foi.
À ceci, une seule marque a décidé de soutenir mon travail dans un post Instagram, My Made in Box. Toutes les autres m’ont répondu qu’elles n’avaient pas de budget, y compris celles qui avaient accepté des partenariats rémunérés avec d’autres blogueurs.
L’affiliation, une solution ?
D’autres marques m’auront proposé d’utiliser des liens d’affiliation dans mes articles. Il s’agit de liens trackés pour lesquels je gagne une petite commission sur les achats que vous effectuez en cliquant dessus.
Si cette solution part d’un bon sentiment, elle repose selon moi sur une logique faussée, et d’autant plus pour un blogueur green ! Pourquoi ?
- Parce que nous prônons le « consommer moins » avant le « consommer mieux ». Nous ne sommes pas là pour pousser à l’achat ! C’est d’ailleurs ce qui fait notre particularité et ce pour quoi les marques engagées se tournent vers nous.
- Parce que nous ne sommes pas des vendeurs ou des vitrines, et bien heureusement !
- Et aussi, puisque vous êtes aussi sensibilisés, parce que vous achetez moins et de façon plus raisonnable.
Chercher à se rémunérer avec des liens d’affiliation quand on est un blogueur engagé est donc quasiment un non-sens !
Mais je me suis cependant contentée de tout ça jusque-là. J’étais droite dans mes baskets et je tirais, comme je l’ai dit plus haut, d’autres compensations beaucoup plus importantes à mes yeux.
Et puis, récemment, j’ai commencé à ouvrir mon champ de réflexion…

Blogueur, un vrai métier ?
Je fais de la rédaction web en freelance, je facture donc chaque fin de mois des clients qui m’ont choisie pour mes qualités d’écriture et de recherche. C’en est presque comique d’ailleurs : je facture mes articles de blog chez les autres, mais pas chez moi !
Un blog nécessite du temps : tests, recherches, rédactions, photos et retouches, compositions de sélections, promotion sur les réseaux sociaux, partages et discussions avec vous… Bref, je pourrais y être H24 !
Un blog nécessite de l’argent : appareils photos et matériel de qualité pour faire des photos et du contenu de qualité, logiciels, hébergement du site, déplacements pour rencontrer untel ou unetelle, rémunération d’un photographe pour ceux qui n’ont pas comme moi la chance d’avoir un chéri dévoué, temps alloué qui n’est pas consacré à autre chose de facturable, etc.
Les blogueurs conventionnels n’ont plus à prouver aujourd’hui que leur travail mérite salaire. Les articles de blog et posts Instagram sont ainsi devenus de nouvelles façons de communiquer pour les entreprises. J’ai moi-même tendance à croire Coline sur parole quand elle vante les mérites d’un produit, et je lui fais confiance. Elle aura mille fois plus d’impact sur mes choix de consommation qu’un spot publicitaire que je pourrais voir passer je-ne-sais-où.
Ainsi, si une marque prend le temps d’écrire à un blogueur, c’est qu’elle juge que cette personne est intéressante pour la promotion de ses produits. En exprimant son besoin de visibilité et en déléguant ce travail à quelqu’un qui apportera de la valeur, la marque légitimise le métier de blogueur. Il s’agit alors d’une relation commerciale dans laquelle les deux parties doivent trouver un intérêt pour coopérer.
L’exception du blogueur green
Le cas du blogueur green est bien particulier, dans le sens où l’intérêt qu’il devrait trouver n’est pas une rémunération, mais la satisfaction de faire une bonne action. C’est ce que l’on attend de lui, et c’est ce qui m’a portée jusqu’à maintenant.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’à moins de ne vraiment pas avoir de nez, personne ne se lance dans le blogging green qui prône le « consommer moins » pour se faire de l’argent. La consommation à outrance et les partenariats avec de grandes marques sont un filon bien plus lucratif.
Ainsi donc, il semblerait que si le blogueur green s’aventurait à réclamer un dû pour compenser son travail, on pourrait lui reprocher de ne pas être réellement engagé. S’il veut agir pour le bien de la planète et de l’humanité, il faut qu’il soutienne et mette en lumière toutes ces entreprises à but lucratif qui font des efforts.
Des entreprises à but lucratif… Je crois qu’il est là le problème. Malgré ses belles valeurs, une entreprise reste une entreprise. Pour maîtriser plutôt bien le sujet, je sais qu’une entreprise est créée pour faire du profit. Il y a des tas d’autres structures disponibles et non lucratives pour créer des emplois et avoir un impact positif. Créer une entreprise, c’est chercher à tirer profit. Tirer profit, c’est maximiser ses marges en limitant ses coûts et en optimisant son chiffre d’affaires. Une entreprise green reste un interlocuteur qui doit maximiser ses marges.
Si je n’avais pas réalisé cela et tout ce qui va suivre, je crois que j’aurais pu continuer à envoyer cette réponse aux marques qui me contactent et continuer à travailler avec elles malgré les refus. Car j’ai réalisé que le problème ne me concernait pas seulement à moi, mais était bien plus vaste.

Vous avez dit éthique ?
Éthique sur toute la chaîne de valeur
J’ai fait le choix de dédier mon blog à la mise en avant d’initiatives engagées et à un mode de vie et de consommation plus responsables en général. Les marques dont je vous parle ont toutes de hauts standards en matière d’éthique, d’un point de vue social ou environnemental.
Elles s’assurent ainsi que tous les maillons de la chaîne rémunèrent justement tous ceux qui en font partie. Ou presque, vous l’aurez compris.
Je me suis souvent réfugiée derrière l’idée que les petites marques engagées n’avaient pas de budget parce qu’elles décidaient de l’allouer ailleurs. Mais alors, comment survivraient-elles sans blogueurs bénévoles ? Se sont-elles construites dans l’idée qu’elles pourraient réduire ce budget au minimum en comptant sur le fait qu’il y aurait des personnes pour fournir un travail dont elles pourraient tirer profit sans fournir de contribution en échange ? Leur business model, malgré toutes les belles valeurs qu’il soutient, est-il fondamentalement éthique ?
Sont-elles en droit d’attendre d’un blogueur qu’il ne désire pas de rémunération pour son travail « made with love » ?
Une sphère plutôt qu’une pyramide
Je vous propose de reprendre l’idée du cercle vertueux, mais de l’envisager avec une dimension en plus. Vous obtenez une belle sphère. Une sorte de planète où chacun décide de s’aider et de faire du mieux qu’il peut pour parvenir à un objectif commun et profitable à tous.
Comme dit plus haut, c’est ce que j’attends de mes relations avec des entreprises éthiques. Or, je crois que faire en sorte de rémunérer un blogueur le moins possible, voire rien du tout, ne sert en fait qu’à une chose : entretenir le modèle pyramidal de l’entreprise telle que nous la connaissons, basée sur la maximisation des marges et, par biais, sur l’exploitation (des ressources, des humains, des animaux, etc.). Il n’est plus à prouver que ce système est responsable de profondes inégalités et du gouffre climatique auquel nous faisons face aujourd’hui.
Je me demande en effet si ne pas rémunérer les blogueurs (ou ses stagiaires !) n’entretiendrait pas un système social injuste, voire carrément défavorable au développement d’entreprises plus responsables. Un peu comme le serpent qui se mord la queue, vous voyez ? Un cercle vertueux d’un autre genre quoi…
Le serpent qui se mord la queue
Je m’explique… Il faut nécessairement être privilégié comme je le suis (et comme mes camarades le sont) pour avoir le temps de bloguer bénévolement. Il faut avoir du temps à donner, et pour ça il faut avoir suffisamment d’argent : un conjoint ou des parents qui assurent un matelas financier suffisant, des économies, un héritage… Je ne crois pas que ce système permette à tous de s’exprimer de façon égalitaire. Et bon sang que ces sujets mériteraient d’être davantage relayés, et dans toutes les couches de la population !
Je me demande aussi si ce système n’empêche simplement pas le développement des blogs engagés. Parce qu’il faut bien que je mange et que je paye mon toit, je privilégie en effet mon temps facturable dédié à mes clients sur le temps que je pourrais consacrer à mon blog. Moins de temps pour le blog, c’est moins de marques mises en valeur, c’est moins de recherches pour rédiger mes articles, c’est moins de sujets abordés.
Pire encore, si j’accepte de travailler bénévolement, je fais irrémédiablement « baisser les prix » de blogueurs green qui auraient décidé de facturer quelque chose. Ils vont donc à leur tour consacrer moins de temps à leur blog pour privilégier du temps facturable qui leur permettra de payer leurs factures.
Mais alors, qui soutiendra les marques engagées quand tous les blogueurs green auront déserté ?
En somme
J’ai longtemps été fière de travailler pour une cause juste sans rien demander en retour. Le don est selon moi l’une des clés pour réussir à construire une société qui tient debout. Le Générateur de Marqu’IZ est ainsi notre contribution, à David et à moi, pour une mode plus responsable.
Malgré cela, toutes ces réflexions m’amènent à penser que réclamer un dû en échange d’une mise en lumière est presque un acte militant pour une société plus égalitaire, plus éthique, plus en sphère.
Lorsqu’une marque approche un blogueur, c’est qu’elle le juge utile pour maximiser ses marges. Elle ne peut donc pas considérer qu’il vaut quelque chose d’un côté, et rien de l’autre. Ne faudrait-il pas repenser et conscientiser les pratiques ? Ne devrait-on pas inclure davantage de collaboration dans les collaborations ?
Qu’en pensez-vous ?
*** Céline ***
